Les îles Canaries de Claudia Larochelle

Les îles Canaries
Les îles Canaries

Après le projet L’Orphéon, une initiative de Martin Balthazar, éditeur chez VLB qui avait proposé à 5 écrivains de donner vie à des personnages et de créer 5 histoires distinctes se passant dans le même édifice à bureau de cinq étages nommé L’Orphéon, voilà que VLB éditeur récidive avec une nouvelle idée, un aéroport comme lieu commun à leurs histoires Le VOL 459, avec cette fois-ci 4 auteurs qui doivent écrire leurs récits en partant de la prémisse suivante : Le 24 juin, le vol 459 en partance de Paris s’est abîmé en mer.

Contrairement à l’Orphéon, où les auteurs ont intentionnellement fait se croiser et interagir leurs différents personnages dans les divers étages de l’édifice, cette fois-ci, ce sont plutôt les thèmes abordés dans les livres qui sont communs, en plus d’aborder l’événement du Vol 459. Chaque auteur a parlé de paternité, de transmission, de la mort, du deuil. Un beau défi pour ces quatre auteurs qui ont su livrer des romans intrigants et touchants à la fois, tout en créant des personnages et des histoires complètement différentes, avec leurs styles bien à eux et du divertissement garanti pour le lecteur.

Ainsi, Pierre Szalowski a écrit Elle était si jolie

          Aline Apostolska a écrit Fleur de cerisier

          Martin Michaud  a écrit S.A.S.H .A

          Claudia Larochelle a écrit Les îles Canaries

Louisa Vanier, épouse et mère dévouée, est agente de bord sur le vol 459. Tour à tour, ceux qui l’ont aimée viendront révéler au lecteur la béance que sa disparition laisse dans leur vie. Au seuil du deuil, ils chercheront à comprendre cette tragédie, et surtout cette femme mystérieuse dont les secrets ne finiront jamais d’être révélés.

Une des choses que j’aime dans cette collection avec comme prémisse le Vol 459, c’est de voir comment chaque auteur a choisi un style différent pour raconter son histoire autour des thèmes de paternité, la transmission, la mort et le deuil, mais toujours aussi avec un soupçon de mystère et d’intrigue, qui nous tient en haleine. Dans le cas de Claudia Larochelle, que je connais comme auteure seulement par des nouvelles que j’ai lu d’elle dans certains recueils dont Miroirs, c’est par les pensées et les souvenirs des proches de Louisa que nous apprendrons à connaître cette femme, agente de bord, qui est prétendument morte dans ce crash du vol 459.

Il est intéressant de découvrir comment les gens n’ont pas les mêmes souvenirs, la même vision de la personne disparue. Selon ce qu’ils ont vécu ensemble, ou les liens qui les unissent, on voit bien que Louisa ne s’est pas montrée sous le même jour à tout le monde. Et cela est fascinant de savoir que les gens autour de nous ne nous perçoivent peut-être pas tous comme nous sommes vraiment.

De plus, ce qui est captivant dans ce livre, c’est également de découvrir des choses sur Louisa, qui a laissé à quelques personnes ses petits secrets, avant de disparaître. Que ce soit par une lettre ou par son compte Facebook, le lecteur ira de surprise en surprise sur ce petit bout de femme qui n’est pas vraiment celle que l’on croit être au début.

 Je dois dire que ce roman intime m’a énormément plu. C’est émouvant, ça amène la réflexion sur la perception que l’on peut avoir sur les gens et vice et versa. Un livre poignant et empreint d’intériorité, d’humanité et les détours du destin.

Claudia Larochelle
Claudia Larochelle

Figure connue du paysage médiatique et littéraire québécois, Claudia Larochelle est journaliste et animatrice de l’émission LIRE. Elle est l’auteure du recueil de nouvelles Les bonnes filles plantent des fleurs au printemps. Elle a également écrire une histoire dans le recueil de nouvelles Miroirs.

Prix 19.95$

Nombre de pages : 150 pages

Collection : VOL459

 

Édition VLB éditeur

http://www.edvlb.com/

 

Le magnifique design des couvertures des divers volumes a été conçu par David Drummond

http://daviddrummond.blogspot.ca/

Crédit photo : Mathieu Rivard