Deuxième journée du Festival! Diversité et hommage à Bruce Labruce au programme!

Bruce Labruce et Yves Jacques dans le dôme
Bruce Labruce et Yves Jacques dans le dôme

En cette deuxième journée du Festival de cinéma de la Ville de Québec, le cinéma Cartier, le Cabaret du Capitole ainsi que le Palais Montcalm présentaient plusieurs films très diversifiés tout au long de la journée, que ce soit des documentaires, de la fiction, d’ici ou d’ailleurs, avec toujours un court-métrage présenté avant un long métrage, et surtout les hommages tout au long du festival, à Richard Lavoie ainsi que Bruce LaBruce.

Au cartier, en après-midi les gens ont pu voir, de la France, Élephant Blues un documentaire de Philippe Gautier, puis de Belgique le documentaire Deux fois le même fleuve de Borenstein Amir, Weiss Effi et en soirée, c’était la place aux courts-métrages : Les films de ce programme étaient : À quoi tu joues ? de François Forget Acte d’union, de Sébastien Messinger Aimer, perdre et vivre, de Benoit Rodrigue Le danger du chocolat, de Geneviève Rioux Loin, de David Chouinard T’es pas game, de Sandra Brodeur-Desrosiers Entre chien et loup, de Daniel Isaiah Schacter Jamais je ne t’oublierai, d’Alexandre Desjardins Le souffle que l’on retient, de Patrice Laliberté Les enfants sauvages, de Renaud Lessard Putain de romantisme, de Thierry Bouffard. Et à 21h30, c’est le film québécois de Éric Piccoli Projet M qui a gagné un prix gémeaux pour la meilleure web série de fiction la semaine passée, qui était à l’honneur, avec en première partie, le court-métrage Artillerie Lourde III de Guillaume Falardeau.

Au Cabaret du Capitole, ce fut une journée très remplie également, avec un film de Richard Lavoie, Rang 5 (documentaire de 1994). L’odyssée, sur quatre saisons, de ruraux aux prises avec la tâche de nourrir l’immense majorité citadine.

Puis, à 15h30, j’ai eu la chance de voir le film Fièvres de Ayouch Hicham. C’est l’histoire de Benjamin, 13 ans qui après plusieurs années en foyer d’accueil, décide d’aller vivre chez son père, Karim, qui lui vit chez ses parents en banlieue de Paris. Ce gamin est un écorché de la vie. Il préfère rejeter les gens avant d’être rejeté. Un film très poignant, avec des acteurs très convaincants. Juste avant la projection du film, c’est le court-métrage Village de Marcel Simoneau qui raconte une histoire basé sur des faits vécus d’un petit village québécois, et qui donne lieu à une bonne réflexion chez le public après son visionnement.

Pour ceux qui voudraient voir ces deux films, ils sont à nouveau à l’affiche le 25 septembre au cinéma des Chutes à Saint-Nicolas, ou au Clap le 27 septembre.

Bruce Labruce dans le dôme au cours du 5 à 7 rencontre
Bruce Labruce dans le dôme au cours du 5 à 7 rencontre

Dans le cadre de l’hommage à Bruce Labruce, il y avait un 5 à 7 au Dôme de la Place d’Youville où les gens ont pu rencontrer et jaser avec Bruce Labruce. Il s’est prêté à une séance de questions-réponses vers 18 h, en compagnie du porte-parole du Festival Yves Jacques, ainsi qu’après la présentation de son film Gérontophilia un de ses seuls films commerciaux qu’il a réalisé et tourné à Montréal en 2013.

Bruce Labruce est un Ontarien d’origine et il est connu pour ses films qui traite de la pornographie et de l’homosexualité de manière provocatrice, comme Hustle White et Otto, or, Up With Dead People. Voici quelques-uns des commentaires que j’ai retenus de lui lors du  5 à 7 et lors de la période de questions après le visionnement de son film :

Il dit avoir commencé à faire des films dans les années 80. Il a débuté avec des courts métrages en Super 8, qui était une caméra assez facile à utiliser, puis des longs métrages, ensuite il a traversé dans le 16 mm, pour ensuite se trouver vers les caméras digitales. Pour Gérontophilia, il a tourné en digital, mais a plutôt voulu lui donner un aspect des années 70 et il a donc utilisé des lentilles des années 70s, et de la lumière naturelle pour la plus grande partie du film.

«J’aime faire des films avec des personnages qui sont marginaux, qui ne s’intègrent pas la société normale. Pour ma part, je suis gai et je viens de l’époque où les gais avaient de la difficulté à se faire reconnaître en société, et même se faire reconnaître comme des êtres humains. Mes premiers films étaient donc une réaction face aux gens qui n’acceptaient pas la possibilité de la sexualité des homosexuels.  Alors, je provoquais, et je montrais des scènes assez graphiques et explicites. J’ai même fait des films pornographiques pour une compagnie de films pornos. Mais j’ai toujours fait deux versions de ces films, un hardcore mais aussi une version plus soft, une version plus artistique. »

Yves Jacques lors du 5 à 7
Yves Jacques lors du 5 à 7

«Pour Gérontophilia, j’ai voulu faire un film plus accessible pour tous, mais toujours en respectant ce que je veux faire, soit repousser les limites de ce qui est acceptable, pouvoir montrer les tabous, les choses qu’on n’est pas supposé voir ou présenter à l’écran. Présenter ce qui n’est pas présentable!  Donc, pour ce film, c’est un jeune homme de 18 ans qui a un fétiche pour les aînés, les hommes beaucoup plus vieux. Et j’ai voulu le faire de manière à ce que ce soit normal, romantique même. Un véritable amour pour ces vieux. Car pour moi, ma sexualité est normale et acceptable, tandis que je sais que pour plusieurs, elle est vue comme anormale et pas du tout acceptée. Alors dans mes films, je veux toujours montrer que ceux qui ont des fétiches, des tabous en matière de sexualité, sont des êtres normaux, avec des vies normales et un amour qui est normal pour eux. Alors, je ne les juge pas, je les présente au monde comme des êtres normaux, ce qu’ils sont d’ailleurs. » 

Dans Gérontophilia, on retrouve des acteurs du Québec Marie-Hélène Thibault, ainsi qu’un jeune homme de Cowansville Pier-Gabriel Lajoie, mannequin et nouvel acteur qui en était à son premier rôle. Pour le rôle du vieillard, on avait Walter Borden. Pier-Gabriel, 18 ans, jouait le rôle de Lake, 18 ans, blanc, francophone, jeune et en santé, tandis que Walter Borden 81 ans, jouait le rôle de Mr Peabody, 81 ans, noir, malade, et anglais. Tous des opposés, qui se sont rapprochés par l’amour. C’est ainsi que l’a décrit Bruce Labruce.

Personnellement, j’ai adoré ce film. Les deux acteurs principaux m’ont agréablement surprise. J’ai vraiment senti l’amour entre les deux et j’ai trouvé cela totalement normal de les voir ensemble. Je dois dire que Bruce Labruce a réussi ce tour de force de faire accepter l’inacceptable !

En parallèle à Gérontophilia qui jouait au Cabaret du Capitole, il y avait au Palais Montcalm le film du Royaume-Uni Pride de Warchus Matthew. Lors de la Gay Pride à Londres, un groupe d’activistes gay et lesbien décide de récolter de l’argent pour venir en aide aux familles des mineurs en grève.

Bruce et Yves Jacques devant le kiosque à films dans le dôme.
Bruce et Yves Jacques devant le kiosque à films dans le dôme.

À la suite de la présentation de ces films, il y a eu la soirée LGBT sous le dôme.

Pour ceux qui préféraient continuer à voir des films, à 21h30, on pouvait voir au Cabaret du Capitole, le court-métrage Les gars du Front, de Benjamin Tessier (qui a gagné l’an passé le grand prix Spirafilm du Court Métrage de la Ville de Québec  au FCVQ pour son film Le Camarade) et Jean-Philippe Nadeau-Marcoux, ainsi que le long métrage Limoilou d’Egar Fritz. Suite à ce que leur chanteur les ait quittés pour un groupe rival, Olivier et Grondin se retrouvent dans une impasse face à leurs ambitions artistiques. Le film se passe à Limoilou à l’hiver 2013.

Samedi le 20 septembre, pour les petites familles, dès 9 h 30, au Cabaret du Capitole, le FCVQ propose le Ciné-famille : le film Antboy : Le super Garçon Fourmi suivi d’un atelier de bruitage sonore pour les petits avec Frédéric Lebrasseur.

Venez apprendre comment ajouter des sons et des effets sonores à un film d’animation et découvrir les mystères et secrets du métier de bruiteur !

Projection au Cabaret du Capitole le samedi 20 septembre à 9h30,  l’activité commencera à 11h.

L’événement sera repris au Clap le samedi 27 septembre.

GRATUIT.

http://fcvq.ca/

Crédit photos : Shirley Noel