Promenade vers l’Est : la pianiste Nathalie Tremblay joue Leoš Janácek au 2e concert du cycle Concerts Couperin

Fly_2013-2014_versoLa musique tchèque a été à l’honneur lors du 2e concert du cycle des Concerts Couperin, Promenade vers l’Est, le dimanche 7 décembre, à la Chapelle du Musée de l’Amérique francophone.

C’est avec beaucoup de sensibilité, soulignée avec la maîtrise technique impeccable de son instrument, que la pianiste Nathalie Tremblay a interprété deux œuvres majeures pour piano du compositeur tchèque Leoš Janácek (1854-1928), contemporain d’Antonín Dvorák : deux cahiers du cycle Sur un sentier recouvert et une composition en quatre mouvements, Dans les brumes. Deux morceaux courts – Danse ?eladenský et En souvenir – ont complété la présentation de Leoš Janá?ek.

Pour ouvrir le concert, Nathalie Tremblay a fait un petit détour dans l’histoire de la musique, avec une fugue en ré mineur de Bohuslav Matej Cernohorský (1684-1742), compositeur peu connu aujourd’hui, mais considéré dans son temps comme le plus important de l’époque baroque de l’Europe centrale.

Leos Janacek
Leos Janacek

Leoš Janácek (1854-1928) est un des compositeurs tchèques les plus importants.

Suite à une éducation au monastère de Brno, Leos Janácek devient instituteur et maître de musique en 1872. Il part ensuite étudier l’orgue à Prague, puis aux conservatoires de Leipzig et Vienne, après un passage à Saint-Pétersbourg. Lorsqu’il retourne à Brno, c’est pour y enseigner la musique : il est professeur de chant et directeur de l’école d’orgue. Il écrit beaucoup, des critiques, des réflexions théoriques, des analyses musicales. En 1887, il compose son premier opéra, Šárka.

Janá?ek est nommé secrétaire du département des études folkloriques à Prague. Il rassemble et révise de nombreuses mélodies populaires, et compose des œuvres liées à cette culture. Il s’intéresse aussi aux traditions russes et polonaises.

En 1916, Janá?ek acquiert une renommée internationale grâce à la version remaniée de son opéra Jenufa. Il compose ses autres chefs-d’œuvre tout de suite après, les opéras Katja Kabanová, La Petite Renarde Rusée, L’Affaire Makropoulos, De la Maison des morts. Son œuvre est marquée par la mise en valeur de la voix parlée et la transgression des règles d’enchaînement du langage tonal. Inspiré par les écrits d’acoustique du physicien Helmotz, il traite la dissonance dans sa musique avec une grande liberté, ce que lui ont inspiré les écrits d’acoustique du physicien Helmotz.

Nathalie Tremblay
Nathalie Tremblay

Nathalie Tremblay

Nathalie Tremblay est reconnue comme l’une des pianistes les plus importantes de sa génération. Une artiste originale dotée d’un remarquable touché, « mâtiné d’un instinct dramatique d’une lumineuse efficacité ». Que ce soit comme soliste ou comme chambriste, elle met sa maîtrise sonore au service d’un répertoire allant de l’époque baroque à nos jours.

Née à Chicoutimi, Nathalie Tremblay a débuté le piano à l’âge de quatre ans. Titulaire d’un premier prix à l’unanimité au Conservatoire de musique de Québec, elle s’est perfectionnée,  parallèlement à sa formation au conservatoire, auprès des grands maîtres Monique Deschaussée, Claude Helffer, Jacynthe Couture. Elle s’est ensuite perfectionnée, grâce à des bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec, comme soliste auprès d’André Laplante à New York, comme chambriste avec Ricardo Brengola à Sienna en Italie et en piano à quatre mains avec Jean Saulnier à Montréal.

En 1995, elle a participé aux travaux dirigés par le compositeur Franco Donatoni, à Rome et avec Yannick Plamondon en 1997, à Québec. À l’automne 2010, elle était invitée à assister aux ateliers donnés par le pianiste-compositeur Michael Lévinas à Paris. (Bourse Conseil des arts et des lettres du Canada).

Deux de ses œuvres ont été créées à La cité internationale des arts à Paris : Promenade pour soprano et violon sur un poème de Guy Cloutier et Miniature pour soprano, piano et récitant sur le poème Rien et Rouge (in La vie en dansant) d’André Velter. Également, une création de -GUARDA / REGARDE- a été interprétée par Battista Acquaviva, le 13 avril 2014.

Nathalie Tremblay est lauréate du Concours de l’Orchestre du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Comme soliste, on a pu l’entendre avec l’Orchestre du Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’Orchestre du Conservatoire de musique de Québec. On a pu l’entendre également en Suisse, en France où elle a interprété notamment les Variations Goldberg, en Tunisie, au prestigieux festival L’Octobre musical à l’Acropole de Carthage, ainsi qu’au Liban, en Syrie et au Canada.

En août 2013, avec le soutien de la Ville de Québec, elle a joué en Bretagne au festival des Musiciennes d’Ouessant où elle a interprété notamment des oeuvres de Marie Jaell et Amy Beach. Elle a aussi accompagné la soprano Anne-Marie Calloni au Festival de Santa-Reparata en Corse. En avril 2015, elle jouera à la grande Galerie du Palais Fesch au Musée des beaux-arts d’Ajaccio.

Elle est directrice générale et artistique des Concerts Couperin et enseigne à Québec.

Prochain concert du cycle Concerts Couperin :

Promenade des musiciens médecins

1er février 2015, à 14h30

Chapelle du Musée de l’Amérique francophone

Crédit photos : courtoisie

http://couperin.ca/