Quelques minutes suffisent pour plonger dans l’atmosphère animée de ce terminus d’autobus de Montréal où des chauffeurs, employés d’entretien et voyageurs de tout acabit se reluquent, se croisent, s’interpellent et expriment ouvertement leur infortune. Drôles, surprenantes ou invraisemblables, les aventures de ces âmes en peine nous ont bien fait rigoler !
Présentée en grande première le 1er mars avec sa nouvelle et talentueuse distribution, La Déprime, cette comédie satirique créée dans les années « 80, est à l’affiche à la salle Albert-Rousseau jusqu’au 2 mars.
Il y a beaucoup d’étincelles et de belles révélations sur ce plateau, avec Anne-Élisabeth Bossé, Pascale Desrochers, Bernard Fortin, Éric Paulhus qui campent avec justesse et conviction les aléas, encore très actuels, d’une cinquantaine de personnages aussi diversifiés que colorés ! On prend d’ailleurs plaisir à déceler leurs traits psychologiques si singuliers et on se laisse aussi attendrir par certaines situations loufoques.
Une journée comme les autres….
Deux amies de très longues dates se donnent rendez-vous à la gare d’autobus. Pour échapper (pendant qu’il est encore temps) aux restrictions de leur vie en résidence, elles découvrent le * monde *. Leur truc est simple, elles pigent leur destination sur le présentoir du terminus… et s’en donne à cœur joie !
Paul-Émond, jeune homme attentionné, doit absolument se rendre à Arvida pour se marier, mais rate son bus de quelques minutes. Oh malheur, le prochain est vraiment trop tard. Il trouvera une solution pour le moins particulière… avec l’accord du curé !
Il y a aussi cette commis, honnête et professionnelle, qui se meurt d’amour mais n’ose pas l’avouer à l’élu de son cœur. Sa patience et le destin lui seront favorables, comme quoi il faut toujours faire confiance en la vie.
Je lève mon chapeau au dynamique metteur en scène Denis Bouchard qui a transformé le plateau en un tout vivant et cohérent. Le tempo soutenu de ces nombreuses tranches de vies nous tient en haleine du début à la fin et sublime la performance des comédiens. Le décor et les effets sonores sont réalistes et très efficaces (particulièrement celui du retour de l’entracte !). Quant aux costumes, ils sont tout à fait adaptés à la cinquantaine de personnages et représentatifs des années 80.
Bravo aussi à toute l’équipe technique et aux accessoiristes pour avoir réussi ce tour de force. Un rodage sans faute.
Dans cette excellente production québécoise, qui a été jouée plus de 400 fois, le public est témoin des déboires de la vie quotidienne mais aussi de la puissance de la résilience et la force de pouvoir en rire.
Alors, qu’attendez-vous ? Voyez vite La Déprime… et réjouissez-vous !
De Denis Bouchard, Rémy Girard, Raymond Legault et Julie Vincent. Mise en scène par Denis Bouchard. Avec Anne-Élisabeth Bossé, Pascale Desrochers, Bernard Fortin, Éric Paulhus.
À la salle Albert-Rousseau, jusqu’au 2 mars inclusivement.
http://sallealbertrousseau.com
http://mercurecommunication.com
Crédit photos : Mélissa Bascunan.
