Boeing Boeing: du rire avec le fantôme de Gilles Latulippe

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Pauline Martin et Bernard Fortin

Si vous n’avez qu’une pièce à voir cet été, n’hésitez pas et allez voir Pauline Martin au sommet de son art comique dans Boeing Boeing, une comédie de Marc Camoletti magnifiquement adaptée par André Robitaille qui en signe également la mise en scène. Comme si le fantôme de Gilles Latulippe avait longé les murs de la Maison des arts de Drummondville et avait laissé son âme sur les planches de ce théâtre qu’il a occupé pendant 20 ans à tous les étés. On vous invite d’ailleurs à visiter l’exposition de photos de Gilles Latulippe dans le hall d’entrée, organisée par la Maison des arts. Rien de triste c’est certain avec Latulippe qui a installé le rire partout où il est passé.

C’est donc dans la joie qu’on assiste à une comédie de situations qui a connu du succès dans le passé mais qu’on a revampée, modernisée et énergisée à souhait. Un extrait vidéo pour débuter, un avion qui s’allume et semble s’envoler au plafond, des comédiens qui vont et viennent pendant deux heures et qui provoquent des éclats de rires continuels : mettez-en !

Heureusement, l’histoire est simple à raconter, c’est le jeu et le rythme des acteurs qui est compliqué. Un Don Juan (Bernard Fortin) qui se croit irrésistible avec une stratégie qui lui permet de vivre la polygamie sans problème. Il choisit des hôtesses de l’air sexy de trois pays différents, la France, le Québec et la Russie et profite de trois décalages horaires. En d’autres mots, elles se succèdent dans son lit. Une tablette numérique, un agenda bien préparé et le tour est joué. C’est le bonheur total jusqu’au jour où les avions Boeing deviennent plus rapides et chambardent leurs horaires. Je vous laisse imaginer le reste.

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Martin Héroux et Bernard Fortin

Disons cependant que c’est la bonne, interprétée par Pauline Martin qui en subit les conséquences parce qu’elle doit modifier les repas, changer les chambres et imaginer d’autres mensonges. Du jeu physique, réglé au quart de tour : jamais Pauline Martin n’a autant ressemblé à Carol Burnett, cette comédienne américaine qui nous faisait tant rire à la télévision des années 70.

Mais la grande Pauline est bien entourée de Bernard Fortin, Martin Héroux ainsi que de Martine Francke, Lise Martin et Caroline Bouchard, les hôtesses sexy qui ajoutent un certain charme à la production avec bon goût et intelligence dans le jeu.

En somme pas de longueurs, des performances efficaces et sobres de la part des acteurs et des répliques parfaitement adaptées au Québec. C’est André Robitaille qui a été le maître d’œuvre de ce spectacle mais sachez bien que son plus grand mérite aura été de produire Boeing Boeing avec la compagnie Les projets de la meute inc. alors que les théâtres d’été vivent des années difficiles. Il a insufflé à cette entreprise typiquement québécoise une énergie et une confiance dont elle avait grand besoin.

A voir à la Maison des arts Desjardins Drummondville
175, rue Ringuet
Drummondville (Québec)
J2C 2P7

819 477-5412 ou sans frais 1 800 265-5412
billetterie@artsdrummondville.com