C’est sous étiquette ANALEKTA que le très talentueux Charles Richard-Hamelin, sans doute l’un des pianistes parmi les plus prometteurs de sa génération, a choisi d’enregistrer son tout premier album solo.
Inspiré par le décor enchanteur du Domaine Forget à St-Irénée, et porté par la résilience du Steinway sur lequel il joue, un piano rescapé du déluge de 1996, la Révélation Radio-Canada 2015-2016 en musique classique, nous offre des œuvres tardives de Chopin : la Sonate no 3, Polonaise-Fantaisie, op. 61 et deux Nocturnes, op. 62.
Les œuvres proposées ici ont été composées entre 1843 et 1846, période marquée par un état de santé toujours plus chancelant, le décès de son père et le lent effritement de sa liaison avec l’écrivaine George Sand. Plus complexes, elles sont particulièrement chargées d’émotions. Mais, ne cherchez pas ici les élans passionnés et agités des œuvres de jeunesse. Non! Il s’agit plutôt d’une succession de vagues qui, tour à tour, nous plongent en profondeur pour nous ramener à la surface. Elles oscillent entre les pulsions de vie et de mort. Il y a ici, une sorte d’abandon méditatif, de résilience, mais aussi, presque de la résignation par endroit. De la Polonaise-Fantaisie, op.61, le compositeur et ami de Chopin, Franz Liszt, dira ceci : « Une élégiaque tristesse y prédomine, entrecoupée par des mouvements effarés, de mélancoliques sourires, des soubresauts inopinés, des repos pleins de tressaillements, comme les ont ceux qu’une embuscade a surpris, cernés de toutes parts, qui ne voient poindre aucune espérance sur le vaste horizon. »
Ici, Charles Richard-Hamelin sonde les profondeurs de l’âme avec une étonnante maturité. La 3e Sonate y est interprétée avec « opulence et une facilité incroyable » (Montreal Gazette), au lendemain d’un concert donné au printemps 2014, « ses mains semblent fusionner avec le clavier, qu’elles pétrissent et caressent. » (Le Devoir, 4 juin 2014) et « un pianiste d’envergure, avec une technique extrêmement solide, une musicalité toujours en éveil et un soin particulier apporté à la sonorité. » nous dit La Presse.
À peine sorti de l’Université McGill en 2011, Charles Richard-Hamelin reçoit le prix d’Europe. Détenteur d’une maitrise à la Yale School of Music (2013), le pianiste ne cesse d’accumuler les prix et distinctions : 2e prix au Concours musical international de Montréal, 3e prix et prix spécial pour la meilleure prestation d’une sonate de Beethoven au Seoul International Music Competition en Corée du Sud. En avril 2015, Charles était récipiendaire du prestigieux « Career Development Award » offert par le Women’s Musical Club of Toronto.
Prochainement, en octobre 2015, Charles Richard-Hamelin s’envolera pour Varsovie en Pologne où il se produira dans le cadre de la 17e édition du très prestigieux Concours international de piano Frédéric Chopin pour lequel il a été sélectionné comme participant officiel. Ce nouvel album nous donne un avant-goût de la prestation qu’il y donnera et nous révèle toute l’étendue de son immense talent.
