Après la parution d’un premier roman, (À cause des garçons) remarqué et fort apprécié, Samuel Larochelle présente Parce que tout me ramène à toi, le deuxième volet des tribulations amoureuses, professionnelles et existentielles d’Émile.
RÉSUMÉ
Été 2012. Émile Leclair est en Asie, perdu, malade et seul. Pourtant, six mois plus tôt, à Montréal, le couple qu’il formait avec Davide était un exemple de fulgurance amoureuse capable de convertir les plus cyniques. À travers le regard du jeune Gaspésien, ses souvenirs, son intensité et ses réflexions souvent très drôles, on revisite l’année toute en montagnes russes qui a précédé ce voyage et les surprises qui ont suivi… Sa complicité avec Davide a-t-elle succombé aux obstacles placés sur leur route? Est-il plutôt arrivé quelque chose au peintre italo-iranien, dont la carrière semblait sur le point d’éclore? Ou est-ce le jeune photographe qui aurait perdu pied, à travers ses premiers contrats, ses projets d’expositions et ses questionnements persistants sur le regard des autres? D’une manière ou d’une autre, Émile gagne en maturité au fil du temps et des expériences. Et comme toujours, ses proches — Lilie, Clara, Charles, Bryan et la mamma — savent l’entourer, sans se gêner pour le confronter à ses certitudes sur le couple!
Bien que ce soit la suite du premier livre, il n’est pas nécessaire d’avoir lu À cause des garçons pour bien comprendre ce deuxième opus. Cependant, je vous suggère de le lire quand même, car c’est rempli d’humour, de sensibilité, de finesse et une belle découverte de l’amour.
Dans ce deuxième roman, on retrouve les personnages attachants que Samuel nous a fait découvrir. En plus d’Émile, on est content de retrouver ses deux amies Lilie et Clara, ainsi que sa douce mamma, et ses deux amis Charles et Bryan. Cette fois-ci, on s’attarde à la vie de couple entre Émile et Davide et l’évolution de leur histoire d’amour. Mais surtout, on est témoin de l’acquisition de maturité de la part d’Émile, autant en amour, dans la vie de tous les jours, et aussi dans sa carrière. C’est beau de le voir ainsi grandir sous nos yeux. Par le fait même, on s’aperçoit que dans ce deuxième opus, l’auteur a également gagné en maturité d’écriture. L’histoire est mieux ficelée et Samuel semble aller plus loin émotionnellement avec ses divers personnages. L’humour est moins présent, mais il y a plus de revirements de situations inattendues qui nous captivent. Dans les divers chapitres, on alterne entre le présent (son voyage en Asie, en peine d’amour) et le passé récent, en couple avec Davide. Et on se questionne sur ce qui s’est passé pour en arriver là.
Pour ceux dont les voyages intéressent, l’auteur nous amène en visite au Japon, au Cambodge et au Vietnam et ses descriptions colorées et bien imagées nous permettent de nous sentir nous-mêmes en voyage.
J’aime beaucoup le fait que le personnage d’Émile et celui de son amie Clara n’hésitent pas à parler d’homophobie, mais également de notre peur du regard des autres et de notre rapport à l’image qu’on projette.
Voici un extrait du blogue de Clara qui m’a beaucoup plu et auquel j’adhère pleinement : «J’ai commencé à réfléchir au concept d’ostracisme inconscient cette semaine, lorsqu’un collègue m’a demandé des nouvelles de mon «meilleur ami gai». … Je ne comprenais pas pourquoi il faisait référence à son homosexualité dans un tel contexte. Comme il l’avait déjà rencontré, il aurait pu mentionner son prénom, sa grandeur ou sa blondeur. Sauf qu’il a mis l’accent sur ses préférences sexuelles…. Quand je pense à mon ami, je ne veux pas le réduire à un détail aussi peu représentatif de sa personne…. Selon moi, chaque fois qu’on limite quelqu’un à son homosexualité, on le confine dans un ghetto imaginaire. »
Comme je ne veux pas vendre les «punchs» de cette histoire, je dirais simplement que plusieurs événements m’ont pris par surprise, surtout vers la fin du volume et je trouve que Samuel a bien abordé ce sujet délicat dont il est question dans les dernières pages et comme ce sont des situations bien réelles qui arrivent encore de nos jours, je trouve que c’est très percutant de le retrouver dans ce livre et cela donne une autre dimension à ce roman des plus réaliste.
Ce que j’aime beaucoup aussi de ce livre, tout comme le précédent, c’est qu’on présente l’histoire d’Émile avec Davide comme une belle histoire d’amour, point. Sans mettre vraiment l’emphase sur le fait qu’ils soient gais, mais comme une histoire d’amour entre deux personnes, tout simplement. Au final, c’est divertissant, émouvant, parfois déstabilisant, avec une pointe d’humour. Que demander de plus ?
Voici l’article sur son premier roman : https://info-culture.biz/2013/10/23/a-cause-des-garcons-de-samuel-larochelle/#.VheZCOx_Oko
L’AUTEUR
Alors qu’il publie son deuxième roman, Samuel Larochelle cumule les collaborations avec plus d’une quinzaine de médias (dont La Presse, Huffington Post Québec, Nightlife, Fugues, Les Débrouillards, Échos Montréal). Écrivant au même rythme que ses cheveux poussent, cet Abitibien de naissance met à profit sa sensibilité, sa rigueur, sa curiosité et son envie d’être différent, chaque fois qu’il prend la plume.
Roman – 376 pages
Prix : 24,95 $
En librairie le 14 octobre 2015
Editions Druide
http://www.editionsdruide.com/
Son blogue : http://sagegamin.blogspot.ca
