Steven Wilson

Steven Wilson
Steven Wilson

L’image du rock progressif est souvent associée aux hommes barbus portant un t-shirt à l’effigie d’un groupe, amateurs de « grosses guit’ » électriques. Steve Wilson a balayé tout cela d’un revers hier au Grand Théâtre. Le Britannique, pieds nus sur scène et rasé de près, nous a démontré que le rock progressif pouvait être accessible à un large public.

 Le spectacle était divisé en deux parties : la première reprenait l’intégralité de Hand. Cannot. Erase. Nous naviguions entre le magnifique Perfect Life et le très triste Routine; qui, selon les dires de Steven Wilson, se qualifie pour le titre de chanson la plus déprimante jamais écrite — il y est question d’une femme qui perd mari et enfants dans une fusillade. La seconde partie, plus éclectique, était basée sur la musique de son nouvel album 4 ½, paru en janvier – notons le très bon Don’t Hate Me —, entrelacé de morceaux anciens comme The Raven that Refuse to Sing, The Collector et son clip inquiétant ou encore Lazarus (en hommage à David Bowie, pour lequel il a aussi chanté Space Oddity en duo avec Ninet Layeb).

 En parlant de clip, l’un des points importants de Hand. Cannot. Erase réside dans le fait que l’album possède un continuum, tant au niveau musical que visuel. Les images projetées renforcent la compréhension des paroles. La récurrence d’une certaine femme au regard triste tout au long de la performance donnait l’impression de regarder un film. Son histoire représente la constance engendrant l’harmonie; harmonie musicale évidemment, avec un unisson entre les instruments. Le spectateur avait l’impression de chausser des pantoufles, de vivre dans le quotidien, écoutant la bande-son de sa propre vie. Le mot prend son importance. Quand on qualifie le rock de progressif, cela signifie qu’il se tient en marge de ce qui est courant. Pourtant, Steven Wilson, avec les détails visuels mentionnés, arrive au tour de force musical (l’homme, chaleureux avec son public, le dit lui-même sur le ton de la plaisanterie) de rendre le progressif abordable, et à l’intégrer dans la vie de tous jours. D’ailleurs, on constate dans ses chansons un rythme qui rappelle le cycle circadien : début lent avec des intros instrumentales, pique d’énergie donnant la part belle aux cordes, et retombée.

Steven Wilson
Steven Wilson

Tout au long de ses performances, Wilson devient un chef d’orchestre pour les musiciens qui l’accompagnent : Adam Holzman (claviers), Nick Beggs (basse), Craig Blundell (batterie) et Dave Kilminster (guitares). Chaque instrument a sa place, personne n’en fait trop, ici aussi l’équilibre règne : entre la voix chaude et suave de Ninet Tayeb et le son métallique de la guitare, entre les accords de piano jazz et les sons caverneux de l’orgue. Cet ensemble rend le tout aérien, plutôt étonnant pour du rock progressif, mais surtout envoûtant.

 Pour conclure, si hand cannot erase this love, nos oreilles, elles, ne peuvent effacer le son de Wilson!

 Steven Wilson s’arrêtera également à Toronto et à Montréal cette semaine.

Crédit photo: Peter Marcoux

Plus de photographies du spectacle sur la galerie:

Toute la programmation au Grand Théâtre de Québec: http://www.grandtheatre.qc.ca/

Site officiel de Steven Wilson: http://stevenwilsonhq.com/