Laura Cahen, en tournée en juin

lauracahen-p-410x410Rares sont les jeunes artistes de 25 ans capables d’écrire des chansons aussi habitées. Les mots et la musique de Laura Cahen passées entre les mains expertes du réalisateur Samy Osta (Feu! Chatterton, La Femme, Rover...) dansent et s’installent doucement en nous. Difficile de s’y opposer tellement elles sont intenses et authentiques. Après avoir lancé l’élégant EP «O» en 2015, elle sortira à l’automne 2016, son tout premier album.

Laura Cahen sera en tournée au Québec du 14 juin au 3 juillet incluant trois spectacles en première partie de Bertrand Belin.  De Québec à Tadoussac en passant par Montréal, Chicoutimi, Gatineau et Péribonka, cette tournée permettra à la jeune et talentueuse chanteuse d’établir des solides entrées en terre Québécoise. Retrouvez plus d’informations et toutes les dates de la tournée au http://www.lauracahen.com/

Sur scène, Julien Bensé (basse), Gérald Delique (guitare) et Nicolas Stroebel (batterie) entourent Laura Cahen, la protège et la sublime. Ils nous emmènent ensemble dans un voyage à travers champs, vents et marées alors que Laura y dessine de sa voix, des tableaux abstraits.

Laura Cahen est née à Nancy en octobre 1990, le 19 octobre pour être précis, d’une mère juive d’Algérie et d’un père originaire d’Europe de l’est, juif lui aussi, tous deux psychiatres. Juive d’Algérie, c’est-à-dire avec des ancêtres espagnols, à la lointaine époque d’Isabelle la Catholique, d’où les cheveux et les yeux noirs, d’un noir profond et lancinant, andalou, mystique, que Laura Cahen a puisé à la source de cette longue lignée, avec en plus quelque chose de cette fameuse âme slave prélevé peut-être chez son père, sa mélancolie. Elle se décrit comme une éponge à sentiments, se nourrissant de la vie des autres, de films et aussi de livres, qui peuvent connaitre d’amples répercussions dans son monde intérieur, si elle est émue. Quand elle écrit, elle part d’un mot ou d’une image et déroule le fil de ses sensations jusqu’à écrire un texte entier, dont à la fin elle découvre stupéfaite qu’il parle avec netteté de ce qu’elle est en train de vivre, et d’elle : ainsi, pas intellectuelle pour deux sous mais plutôt sensible, instinctive, inquiète et un peu animale, un animal inoffensif et un peu triste, Laura Cahen ne part jamais du sens mais y aboutit, dans la forme finale des chansons qu’elle a écrite.

Quand elle chante, la voix de Laura Cahen est singulière et attachante, avec une forte identité : elle s’arrondit par le fond, comme un récipient clair, cristallin, se terminant en goutte, en ample goutte. Vous voyez ce que je veux dire ? Peut-être pas. Alors disons une voix claire, aigue et haute, avec en même temps une profondeur cuivrée qui apparait au fond de certains mots, une dimension organique de fanfare, avec des cuivres, des trompettes, une grosse caisse, des cymbales, en plein air, sous un ciel de printemps.

Il y a dans sa voix quelque chose de gracile qui se rappelle de Barbara in extrémis et la convoque juste avant que le mot prononcé ne s’évapore dans l’atmosphère sous l’arrivée du suivant. Il y a dans sa tessiture quelque chose de tout juste arrivé, de frais, de cru, mais avec dedans du très ancien, des échos d’opérette, des résurgences de transistor, de 78 tours, de gramophone ancestral, et c’est ce que j’aime, personnellement, dans la voix de Laura Cahen, qui finalement est aussi profonde et habitée, venue de loin, que son vertigineux regard nocturne.