La comédie musicale «Sixties Follies»: une histoire de surf des années 60 pour bien démarrer l’été

Jimmy Gaudreau-Guay (Donny) et Mike Melino (Skip) dans «Sixties Follies»
Jimmy Gaudreau-Guay (Donny) et Mike Melino (Skip) dans «Sixties Follies»

Le CETM (Centre Éducatif pour le Théâtre à Montréal) présente la Première mondiale de la comédie musicale «Sixties Follies» du 9 au 11 juin prochain à la Maison de la culture Frontenac.  C’est dans le style d’une Popérette que s’inscrit cette oeuvre: une opérette qui utilise un répertoire de chanson de la musique populaire.  Pour «Sixties Follies», ce sont évidemment de grands succès des années 50 et 60 qui seront à l’honneur et insérés dans l’histoire.  Entièrement écrit par un Montréalais, Michel Garon, ce spectacle se déroule en anglais et en français entre les personnages.  «Sixties Follies» est née d’une expérience de l’auteur, qui a travaillé aux États-Unis. La pièce s’inspire du contexte historique dans lequel les immigrants francophones ont vécu durant les années 60’, avec le boom technologique que la guerre froide a provoqué.  La production a été initiée par le fondateur du CETM, Stephen Pietrantoni, qui est malheureusement décédé l’an dernier.  Cette comédie musicale lui est donc dédiée et une plaque hommage à sa mémoire sera remis au CETM à la Première.

Le metteur en scène Jean-Alexandre Côté
Le metteur en scène Jean-Alexandre Côté

Après une répétition de «Sixties Follies», j’ai eu la chance de m’entretenir avec le metteur en scène, Jean-Alexandre Côté. Voici un résumé de notre conversation:

Qu’est-ce que «Sixties Follies»?
On appelle ça une Poperette parce que c’est une fusion entre l’opérette et le théâtre populaire. C’est une histoire américaine comme on voit souvent dans les films pour les jeunes du Secondaire qui sont à la croisée des chemins et entrent dans la vie adulte. Ils se posent plein de questions comme ce qu’ils vont faire dans la vie, s’ils veulent se marier, quelles sont ses ambitions et comment il peut les réaliser.  Ils veulent tout faire en même temps ce qui est le propos de la pièce.

Quels sont les différents personnages de la pièce?

Jimmy Gaudreau-Guay (Donny) Mike Melino (Skip) et Mariève Guérin (Jenny)
Jimmy Gaudreau-Guay (Donny) Mike Melino (Skip) et Mariève Guérin (Jenny)

Il y a le petit couple qu’on suit qui s’unit puis se désunit, Donny et Jenny.  Donny est surfer qui s’en va à une compétition nationale pour être champion des États-Unis. Mais la compétition arrive en même temps que le bal et il avait promis d’accompagner une fille avec qui il aimerait faire sa vie, ce qui le place dans un dilemne.  Et il y a son partenaire de surf qui est aussi son frère, Skip, c’est une machine qui ne pense qu’au sport.  Il y a donc une antagonie entre les deux, un qui est plus sportif et Donny qui est plus rebelle et qui pense aussi aux filles en même temps que le sport.  Donny est plus éparpillé dans sa tête.  Jenny est la petite fille «cute» de bonne famille qui veut juste avoir un homme proche d’elle.  Patsy est la fille du maire un peu snob qui vient mettre la bisbille dans l’histoire.  Et il y a Sasky qui complète le trio des filles, elle est l’amie des deux autres. Elle est musicienne et plus bohème que les autres, elle fait souvent le tampon entre les 2 filles.  Ce sont trois personnages contrastés qui font des situations un peu comique.

Comment avez-vous intégré les musiciens à l’histoire?
C’est un band de garage qui sont les voisins des deux surfers. Ils finissent par embarquer dans l’action par de petits commentaires. Par exemple quand ils ramassent de l’argent, ils finissent par cotiser aussi.  C’est moins froid que d’avoir le band à part, ça fait un tout avec les autres personnages.

Quels sont les thèmes que vous avez exploités?
J’ai exploité la solidarité à cause de l’époque.  La découverte et l’innocence parce que dans ces années tu pouvais rêver de prendre une fille dans tes bras pendant des semaines avant de le faire vraiment!  Aujourd’hui c’est banal ces gestes, mais pas auparavant.  J’ai recréé cette magie du passage de l’âge ado à l’âge adulte.

Benoît Lacombe (Ronny) , Joël Hamel-Hogue (Ti-Johnny) et Nick, the Saxe man
Benoît Lacombe (Ronny) , Joël Hamel-Hogue (Ti-Johnny) et Nick, the Saxe man

Quels sont les chansons utilisées dans «Sixties Follies»?
Ce sont des chansons connues des années 60 comme les Beach Boys ou du rock’n’roll qui ont un lien direct avec une poursuite du dialogue. On a aussi deux chansons originales de l’auteur, Michel Garon, qui sont incorporées à l’histoire aussi.

Habituellement tu mets en scène du théâtre, en quoi ton travail a été différent pour une comédie musicale?
C’est assez différent car d’habitude je travaille des auteurs lourds comme Shakespeare ou Tchekov qui amènent des questionnements, tandis cette pièce est légère alors ça m’a amené à développer mon humour de ce côté.  Et en même temps il a fallu faire la synthèse des moments où l’orchestre intervient, les chorégraphies et les chansons aussi.  Le défi a été de faire le lien entre tous ces éléments pour que ça ne soit pas décousu.

Quelle est votre scène favorie?
La scène du bal quand Ted se rend compte que Jenny l’a laissé tomber. On découvre vraiment qui il est à ce moment.  Les acteurs sont bien impliqués là-dedans, il a un côté humilité mais ce n’est pas joué avec excès.  C’est une belle scène aussi parce que tout le monde est là.

Quelle est la scène qui a été la plus difficile à monter?
Ce sont surtout les scènes quand ils sont nombreux, tout spécialement quand les musiciens sont impliqués car ils ne sont pas acteurs comme les autres.  Aller chercher leur énergie quand ils sont tous là et gérer chaque réplique est plus difficile.  S’arranger aussi pour que chaque interprète soit de même niveau est le vrai défi.

Après l’entrevue, j’ai pu discuter brièvement avec la nouvelle directrice du CETM, Dayane K. Ntibarikure, qu’on connaît bien car on l’a vu dans le rôle principal de «Sister Act» au théâtre St-Denis en 2014. Après ce spectacle, elle a plein de surprises pour le théâtre musical au CETM dans les prochains mois. Des annonces se feront et on a bien hâte.  En attendant, il faut aller voir  «Sixties Follies» le weekend prochain, surtout si vous êtes un fan des musiques des années 60 ou que vous aimez les histoires de jeunes surfers.  Qui sait, peut-être que la chaleur que dégagera cette production amènera l’été à Montréal!

Équipe de création
Auteur: Michel Garon
Mise en scène: Jean-Alexandre Côté
Direction musicale: Ian Baird
Chorégraphies: Lorna Wayne

Distribution
Jimmy Gaudreay-Guay, Mariève Guérin, Mike Melino, Tina Maalaoui, Ranée Joseph, Benoît Lacombe, Guillaume Dumont, Benoît Sansoucy, Joël Hamel-Hogue, Alice Baron-Côté

Musiciens
Ian Baird, Sebastian Balk-Forcione, Alexander Kasier-Smibert, James Parm, Nicolas Saavedra.

Présenté en anglais et en français à la Maison de la culture Frontenac (2550 rue Ontario E, Montréal) du 9 au 11 juin 2016 à 19h30.
Billets en vente au http://fr.brownpapertickets.com/event/2556145

Lien: http://www.cetm.ca/

Photos: Éric Turgeon