« Re-conter l’Afrique », trois performances de danse sur le thème de l’identité

Ghilaine Doté © Nathalie Duhaime
Ghilaine Doté © Nathalie Duhaime

Au coin des rues Bleury et Sainte-Catherine à Montréal, dans le nouvel édifice Wilder désormais dédié à la danse, Tangente offre à son public une triple performance de danse contemporaine sur le thème de l’identité africaine, identité partagée comme le sont toutes les identités.

Re-conter l’Afrique, c’est ce qu’ont décidé de faire, chacune à sa manière, trois danseuses, accessoirement conteuses et également chanteuses; entre le blanc et le noir, s’attacher à la face noire de leurs identités, car le point commun de toutes trois est une origine partagée entre deux continents, ceux de l’Europe et de l’Afrique.

C’est donc l’Afrique qui semble dominer, et pourquoi pas? les propos des artistes suggèrent la persistance d’une stigmatisation dans le regard des autres. Pas forcément tous les autres, mais c’est ainsi qu’elles le ressentent, et cela produit trois prestations bien différentes qui tiennent compte du vécu de chacune et sans doute aussi du ressenti.

Pour Funmi Adewole, née au Royaume-Uni, le Nigeria où elle a grandi demeure très présent dans son être et la fait naviguer entre rêve et réalité, au cœur de Londres où elle danse à la manière traditionnelle africaine.

Alesandra Seutin, Afropéenne comme elle aime à le dire, sa naissance au Zimbabwé et son enfance à Bruxelles a fait d’elle une artiste capable d’interpeler le public (presque sévèrement par moments), de le contraindre à ses demandes et à répondre seulement par oui ou par non à ses questions. Ses prestations dansées sont brillantes, hybrides, dynamiques, pleines de vies et de rythmes fusionnés qui vont des de l’Afrique à l’Europe en passant par les Caraïbes du continent américain.

Enfin, Ghislaine Doté, qui se produit en premier, affirme sa différence avec poésie et humour. Née en France, élevée en Côte d’Ivoire et aujourd’hui au Canada entre Montréal et Vancouver, c’est une excellente chanteuse, une conteuse pleine de fraicheur, d’intelligence et d’humour, et surtout danseuse exceptionnelle. À partir de la déconstruction de contes de fée de petites filles, elle se positionne comme artiste multidisiplinaire d’une très grande créativité. Pleine de grâce et de sensibilité, sa seule prestation mérite le déplacement.

Alesandra Seutin © Wild Card Vicki Igbokwe
Alesandra Seutin © Wild Card Vicki Igbokwe

Re-conter l’Afrique un triple spectacle de danse contemporaine qui questionne sur la question identitaire.

Re-conter l’Afrique, du 2 au 5 mars 2017, Édifice Wilder à Montréal

Tangente

Skin Box, 30 min par Ghilaine Doté

The Sleepwalker, 25 min par Funmi Adewole

Ceci n’est pas noire, 30 min par Alesandra Seutin

Informations : http://tangentedanse.ca/evenement/re-conter-lafrique/