Maxime Brillon au festival Jamais Lu, à Montréal

Nous allons cirer… © David Ospina
Nous allons cirer… © David Ospina

Paolo et Chris, deux adolescents qui jouent ensemble à des jeux vidéo et qui, à l’occasion, suivent les mêmes cours de pratique de cirque. Jeanne et Simone, deux adolescentes qui se préparent des œufs miroir ou brouillés, se disputent et rêvent d’amour et d’escapades. Marie-André la mère de Chris et Franck le père de Jeanne qui se targuent de bien élever leurs adolescents et se découvrent un passé commun. Six personnages et quelques animaux pour une histoire rondement menée par Maxime Brillon qui, tel un chef d’orchestre talentueux, permet à ses six acteurs de lire et d’interpréter face au public son texte intelligent, très bien construit et désopilant d’un bout à l’autre. C’est là l’un des très beaux spectacles offerts dans le cadre du 16e festival du Jamais Lu au théâtre aux Écuries à Montréal cette année, un festival à suivre et qui se termine le 13 mai.

Nous allons cirer nos canons numériques dans un sweatshop portugais est le titre – un peu long – de cette œuvre de Maxime Brillon présentée pour la première fois dans son intégralité. Un petit bijou.

L’intrigue se déroule dans un futur proche, un XXIe siècle encore plus techno centré qu’aujourd’hui. Des lunettes électroniques aux passeports greffés dans le corps sous la forme d’une puce miniaturisée, la technologie est partout et toujours plus présente. Les préoccupations des personnages toutefois demeurent bien celles que l’on connait depuis la nuit des temps. Amour, amitié, questionnement sur l’origine, difficulté à vivre et à grandir…

Paolo tombe par hasard sur une vidéo de son père qui lui prouve qu’il ne peut pas en être le fils. Pour ce garçon intelligent qui se pose des questions sur la vie et refuse les réponses trop simplistes du oui ou de non, c’est un coup de massue. Dans un élan de vie, les quatre amis décident alors de partir pour un road trip vers les États-Unis en « empruntant » le pick-up du père de Jeanne, qu’ils ne savent ni n’ont le droit de conduire, et qui est bourré de gadgets électroniques. Leur voyage se terminera dans un zoo où les amis allumés par la fumée d’un joint iront observer kangourous et éléphants comme l’avaient déjà fait leurs parents, en leurs temps. Et quand Paolo trouvera tout à la fin l’occasion de questionner son père sur sa vraie origine, il ne pourra que constater que si celui-ci n’est pas son père génétique, quelque chose d’essentiel s’est quand même transmis jusqu’à lui…

Jamais Lu © Photo de courtoisie
Jamais Lu © Photo de courtoisie

J’ai adoré non seulement le texte mais la forme et le jeu des différents acteurs orchestrés par l’auteur Maxime Brillon. La lecture face au public a ceci d’intéressant qu’elle n’empêche pas certains jeux de scène et des intonations de voix essentielles à l’incarnation des personnages, mais qu’elle permet au spectateur de bien se focaliser sur le texte et d’en apprécier toute la richesse et la drôlerie. Un spectacle à surveiller quand il repassera sur une scène quelque part. Et un festival à découvrir pour ses nouveautés et ses très belles surprises

Festival Jamais Lu, du 5 au 13 mai 2017 au théâtre aux Écuries à Montréal

Informations : http://www.jamaislu.com/

Nous allons cirer nos canons numériques dans un sweatshop portugais était présenté au festival Jamais Lu le 11 mai 2017 au théâtre aux Écuries à Montréal

Texte : Maxime Brillon

Mise en lecture : Justin Laramée
Distribution : Stéphane Breton, Maxime Brillon, Rose-Maïté Erkoreka, Marjorie Gauvin, Marie-Ève Groulx, Karlo Vince Marra, Joakim Robillard