Entrevue avec les artisans du film, De père en Flic 2. Le film sera en salle dès le 13 juillet.

 

Michel Côté, Julie Le Breton, Patrice Robitaille, Sonia Vachon,Yves Jacques, les scénaristes Éric K. Boulianne et Sébastien Ravary, le réalisateur, scénariste et producteur Émile Gaudreault et la productrice Denise Robert
Michel Côté, Julie Le Breton, Patrice Robitaille, Sonia Vachon,Yves Jacques,  Éric K. Boulianne, Sébastien Ravary, Émile Gaudreault ,Denise Robert

La comédie tant attendue De père en flic 2, arrive dans nos salles de cinéma au Québec le 13 juillet prochain. Le 3 juillet dernier, j’ai assisté au visionnement du film et j’ai rencontré plusieurs des artisans de ce long métrage. Voici mes entrevues avec Michel Côté, Julie Le Breton, Patrice Robitaille, Sonia Vachon,Yves Jacques, les scénaristes Éric K. Boulianne et Sébastien Ravary, le réalisateur, scénariste et producteur Émile Gaudreault et la productrice Denise Robert pour vous donner encore plus le goût de voir ce film doublement bon, et je dirais même, doublement meilleur que le premier! 

Synopsys

DE PÈRE EN FLIC 2 : Huit ans plus tard, la relation entre le commandant Jacques Laroche (Michel Côté) et son fils Marc (Louis-José Houde) est passée de tendue à pas mal tendue. Marc est en couple avec Alice (Karine Vanasse), mais ça chancèle ; Jacques vit un spectaculaire refus de vieillir, et ils essaient désespérément de coincer Martin Germain (Patrice Robitaille), le lieutenant du chef de la mafia. Une chance inouïe se présente à eux quand Martin Germain et sa conjointe (Julie Le Breton) s’inscrivent à un bootcamp pour couples. C’est l’occasion rêvée pour Marc, Alice et Jacques de se rapprocher du dangereux criminel, afin de le faire passer aux aveux.

Mon appréciation du film sera disponible sur ce site dès le 13 juillet.

Yves Jacques  (rôle de Bernard) 

Yves Jacques
Yves Jacques

Yves, comme dans le film nuit de noces (2001), d’Émile Gaudreault, vous renouez avec Diane Lavallée pour former un couple en thérapie et ce couple n’est nul autre que Bernard et Geneviève, quelques années plus tard, sans leur petit chien poumpie?  Qui a eu cette idée? «C’est mon idée. Au départ, Émile voulait nous avoir comme couple dans le film. Quand je lui ai proposé qu’on reprenne nos rôles de Nuit de noces, il pensait que les gens ne feraient pas le lien, qu’ils auraient oublié ce film de 2001. Mais je savais que ce film était aimé comme un film culte par certains qui en connaissaient même les répliques par cœur. Donc,  au final, il a accepté que l’on reprenne ces rôles et il a adapté le scénario pour ajouter des références à notre petit chien par exemple. »

Et comment s’est déroulé le tournage? «C’était comme des vacances. On a eu tellement de fun. Et c’est une belle brochette d’acteurs chevronnés. Malgré tout, il y avait des moments de tournage plus difficiles, des nuits surtout, lorsqu’il faisait plutôt froid pour tourner. Ce qui est agréable aussi c’est qu’on tournait en location, donc, on vivait tous ensemble le temps du tournage. On a tourné dans un ancien hôtel désaffecté à Val-David dans les Laurentides. » 

De renouer avec Émile après plusieurs années (depuis 2001), comment a-t-il changé comme réalisateur? « Émile a pris beaucoup de maturité (même s’il en avait déjà pas mal sur Nuit de Noces) et il maitrise bien les rouages de cette machine qu’est le cinéma.»

Quels sont vos autres projets en cours? «Je viens de tourner avec Fabrice Luchini à Paris un film de Hervé Mimran qui va s’appeler Un homme pressé. Ça devrait sortir en 2018. Cet automne, je vais faire une coproduction avec le Luxembourg en septembre, puis je repars en tournée à nouveau avec La face cachée de la Lune, à Bruxelle, Paris… Je suis choyé de pouvoir, depuis 22 ans déjà, avoir une carrière autant au Québec qu’à l’international. Mais je tiens toujours à habiter au Québec, c’est mon lieu principal de résidence, avec parfois un pied à terre à Paris à l’occasion quand je doisy  résider quelques semaines. Je n’y reste que pour les tournages. Sinon, j’aime revenir chez moi au Québec. J’ai 60 ans, j’aime moins bouger qu’avant. »

Julie Le Breton et Patrice Robitaille (Martin Germain et sa conjointe)

Julie Le Breton et Patrice Robitaille
Julie Le Breton et Patrice Robitaille

Julie, après Victor Lessard, vous voilà de nouveau réuni comme duo. Pourquoi pensez-vous que les gens vous approchent pour jouer ensemble ainsi? « On est un gage de succès, il faut croire. Nos énergies se répondent bien. Et la complicité (ça fait presque 20 ans qu’on se connaît) embarque facilement. Et en fait, les gens ne le savent pas toujours qu’on est si complice, ou qu’on a déjà joué ensemble lorsqu’ils nous engagent. Par exemple, on a tourné de père en flic 2, et le lendemain de la fin du tournage du film, on débutait le tournage de Victor Lessard. Donc, aucun des deux projets n’était au courant de l’autre. »

Patrice : « Et aussi, oui, on était souvent sur les mêmes projets parfois, mais on ne jouait pas nécessairement ensemble. Et même dans ce film, on est ensemble, mais nos deux personnages passent pas mal de temps avec d’autres, comme Julie est souvent avec Michel et on a beaucoup de scènes de groupes. Mais il faut le dire aussi, on aime bien ça jouer ensemble. »

Comment s’est déroulé le tournage? Patrice : « C’était très agréable. Une vraie belle gang! Et j’ai découvert un beau coin de pays en allant à Val-David. C’était bien d’être dans la nature, de faire de belles rencontres d’acteurs avec qui je n’avais jamais eu la chance de travailler. Des gens que j’admire profondément comme Michel, Diane Lavallée, Yves Jacques. Je les ai connus devant ma télé et là je tripe avec eux. »

Julie : «Malgré tout ce bonheur à jouer, il reste que ce sont des longues journées de tournage. Quand tu as 15 acteurs sur un plateau en même temps, c’est long. Émile est quelqu’un qui tourne beaucoup. Il laisse la caméra tourner. Il essaie plusieurs choses. Même si c’est de la comédie, c’est pris très au sérieux, et c’est très exigeant, et complexe pour l’équipe de tournage, dans le bois, avec des orages, des pluies torrentielles, avec des journées de 14 heures souvent. Pis là, un moment donné, tu ne te trouve plus drôle, mais tu dois garder la même énergie. Mais comme on est bien encadré et que c’est fait avec des professionnels, alors le résultat est là !… Émile est très pointu par rapport à l’humour. Il a une vision de la comédie qui lui est propre. Et je sais qu’il trouvait Pat très drôle. Et en plus, Émile voulait avoir un gars drôle qui aurait l’air épeurant en même temps. Et ça, ce n’est pas donné à tout le monde. Et en plus d’être drôle et épeurant, le personnage que joue Patrice est sensible et cache une belle vulnérabilité. »»

Dans le film, il se donne plusieurs claques sur la gueule. Vous trouvez ça comment de jouer ces scènes? Patrice « C’est plutôt moyen (haha!). Et quand j’ai vu le film, je n’en revenais pas de voir qu’on ne s’était pas manqué. On y va à fond. Mais, c’est sûr qu’il y a du bruit ajouté au montage pour rendre ça pire que c’était. C’est sûr qu’on se tape pour vrai, mais pour une bonne comédie, qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour faire rire… »

Et quels sont vos autres projets en cours?

Julie «Je termine le tournage  des Pays d’en haut, très bientôt. Ensuite, à l’automne on reprend le tournage de Victor Lessard qui sera sur le club illico. On va tourner ensemble Patrice et moi dans un film au mois d’aout, Quand l’amour se creuse un trou.  »

Patrice «J’ai terminé le tournage de la deuxième saison de L’imposteur. J’ai joué dans le film Junior majeur dont la sortie est prévue en décembre. Aussi, je participe à la virée classique avec L’OSM, samedi le 12 aout. C’est l’histoire du soldat de Stravinsky, avec Kent Nagano, sept musiciens, un danseur et moi-même dans la maison symphonique. Et je suis très stressé. Et finalement, je collabore avec le guide de l’auto dans lequel j’ai écrit des textes.»

Michel Coté (commandant Jacques Laroche)

Michel Côté
Michel Côté

Comme votre personnage a-t-il évolué depuis 2009? Et votre relation avec votre fils a-t-elle évolué aussi? «Les personnages ont vieilli, surtout le mien…Et j’étais bien d’accord avec ça. Mon personnage n’accepte pas de vieillir alors il se teint les cheveux et il se fait tatouer. Il parle comme les jeunes. Mais au bout du compte, il va se retrouver à la retraite quand même. La relation entre le père et le fils n’est pas si différente dans le deuxième film. Comme le dit le personnage de Karine Vanasse, ça ne parait peut-être pas, mais ça s’est amélioré leur relation. Mon personnage s’est ramolli. Je suis moins dur avec mon fils. Mais le problème est dans sa tête à lui maintenant. C’est lui qui s’imagine plein de scénarios. Il met tellement d’énergie à essayer de m’impressionner alors qu’il n’a pas besoin de le faire. Ce film est un bon exemple de la relation en général que vivent bien des Québécois. On ne se parle pas assez. Ou en tout cas, on ne se dit pas les vraies affaires. Les relations père-fils ce n’est pas facile. C’est rare qu’un père et un fils vont se dire je t’aime bien franchement. Mais moi, je l’ai dit à mon père avant qu’il meurt. J’en suis bien content. Je ne lui avais pas dit beaucoup avant, même si je lui montrais à ma façon. Mais avec mes fils, alors là, c’est différent. On se le dit souvent, moi, Charles et Maxime, tout le temps. »

Vous avez terminé de jouer Broue, en avril dernier, après 38 ans. C’est comme une petite retraite de théâtre pour vous «C’est une expérience extraordinaire d’une vie. Dire que ce show a duré 38 ans, et qu’il y avait des rires aux 30 secondes, pendant ces 38 ans! Et là, je prends un six mois en sabbatique, à partir du 25 juillet, pour la première fois de ma vie, depuis l’âge de 16 ans. Un vrai congé avec ma famille, mes enfants et surtout la tête libre. Ensuite, je vais lire les scénarios qu’on me propose et s’il y a un bon rôle pour moi dans un bon film, je vais le faire. Ou encore une série à la télé qui m’intéresse. Mais je serai aussi sélectif que je l’ai toujours été.  »

Comment c’est de travailler avec Émile Gaudreault après plusieurs films comme ça? «Émile est un gars d’Alma comme moi. On ne s’est pas connu à Alma, mais on a les mêmes valeurs, les mêmes racines. C’est un gars qui prend très sérieusement la comédie. La comédie c’est un art. Le timing aussi, la demi-seconde trop tôt ou trop tard et tu rates ton punch. Émile a travaillé longtemps en montage pour donner le meilleur film possible. Et c’est juste lorsqu’on le présente devant un public que l’on sait si ça fonctionne. Mais contrairement au théâtre, où on peut s’ajuster sur un gag, pour un film, on ne peut rien y faire, une fois qu’il est rendu en salle. On a eu une première devant public le 28 juin dernier à Gatineau. La réaction a été très positive. Les gens ont énormément ri. »

On vous rendra hommage au festival Juste pour Rire. Vous vous attendez à quoi de cette soirée? « Je m’attends à ce qu’on me tire la pipe, à faire rire de moi un peu quand même. Je pense aussi que ça va être très touchant, de revoir surement toutes sortes de choses que j’ai faites, en survol. Un Jean-Lou, un cruising-bar, un morceau de broue. C’est sûr qu’ils ne peuvent pas passer à côté de Broue. Mais comment l’amener, et comment être plus drôle que Broue? Je ne voudrais pas être dans les souliers de François Morency et sa gang. » 

Sonia Vachon dans le rôle de Suzanne

Sonia Vachon
Sonia Vachon

Vous avez un rôle qu’on ne s’attend pas du tout vous voir jouer et pourtant vous êtes très crédible dans votre personnage en couple avec celui d’Hélène Bourgeois Leclerc. Comment l’avez-vous approché ce rôle? « La crainte que j’avais en préparant ce rôle, c’était de tomber dans les clichés et ça, je ne voulais pas du tout que ça arrive. Et je ne voulais pas non plus faire une caricature. Alors, j’ai pris ma préparation bien au sérieux, car je tenais beaucoup â être respectueuse dans mon rôle. J’ai donc cherché, longtemps, très longtemps pour trouver dans ma tête ce qu’il me fallait pour être habité par mon personnage. Un moment donné, j’ai trouvé une façon de me tenir, les bras croisés sur ma poitrine, ceci me permettait de prendre de la place, me donnait un petit côté plus masculin dans ma démarche. Cependant, la veille de la première journée de tournage, j’avais encore un petit doute. Je me cherchais encore, et ça, c’est rare. J’ai donc vu Émile et je lui ai fait part de ma crainte et il m’a simplement dit de penser à une personne en particulier (que je ne nommerai pas, mais c’est une personne que j’aime beaucoup. ) Et là, le déclic s’est fait. C’est exactement ça que je cherchais. Il aurait pu me nommer plein de gens surement, mais pour moi, c’est cette personne qu’il me fallait, comme carte finale du château de cartes. Une vraie illumination!! Je l’ai donc joué dans la sobriété et le respect. Du moins, c’est ce que j’ai tenté de faire. J’espère que j’ai réussi. » 

C’est votre 4e film avec Émile Gaudreault. Comment est-ce de travailler avec lui?«Émile a une façon bien à lui de travailler. Il a une sensibilité à l’humour, et il sait ce qu’il veut. En fait, il sait ce qu’il veut dans l’humour. Et ça, c’est formidable pour un acteur, parce que si tu te perds ou si tu vas trop loin, il va te ramener. Et ça, c’est précieux. C’est donc un bonheur de travailler pour Émile. Et avec Émile, il n’y a rien qui n’est là pour rien. Aussi, Émile est très minutieux et passe beaucoup de temps en montage et ensuite il va le présenter dans des groupes. Et là, ils écoutent la salle, les réactions et ils s’imprègnent de ce qui ressort de la salle pour ensuite pouvoir couper dans ce qui fonctionne moins bien, ou qui enlève le rythme, etc..» 

Avez-vous des projets sur lesquels vous travaillez présentement? «Il y a des choses que je ne peux pas parler pour l’instant. Mais je vais jouer au théâtre du Rideau Vert, la pièce l’impromptu, une mise en scène de Stephan Allard. En mars 2018. Pour ce dont je ne peux parler, disons juste que ça fait plusieurs années que j’ai des idées de films, de séries, mais je n’ose pas, je n’ai pas assez confiance on dirait. Mais là, enfin, j’ai décidé de me lancer. Alors, on verra ce qui en ressortira de mes idées… »

Émile Gaudreault, le scénariste et réalisateur

Émile Gaudreault
Émile Gaudreault

Pourquoi vous êtes-vous associé à deux jeunes auteurs pour écrire le scénario? « J’essaie de m’améliorer à chaque film. Et plus on en fait, plus on devient exigeant dans ce qu’on veut faire comme film. Et je suis conscient que le genre de film que je fais, la comédie, c’est fragile. Et il y a toujours des imprévus, alors comme je ne veux rien laisser à la chance, plus j’avance dans ce métier, et plus je travaille fort et donc, je veux aussi m’associer avec des gens qui ont des idées, qui vont me challenger. » 

Plusieurs m’ont dit que vous êtes un des rares réalisateurs qui tourne sans cesse, plus de scènes que moins. Pourquoi? « En étant plus exigeant dans le genre de film que je fais, je sais que rendu dans la salle de montage je n’aurai que ce que j’ai tourné pour en faire le film que j’ai en tête. Donc, je tourne beaucoup. On a tourné avec 166 pages. On a eu un premier montage de 2 h 35 minute. Mais je sais qu’en comédie, lorsque je présente mon film à des publics ciblés, le film va se réduire et prendre sa saveur. J’ai donc besoin de beaucoup de matériaux. Et c’est au fil de mes expériences que j’ai acquises que j’ai enfin compris ça. Au départ, quand tu lis un scénario, il n’y a aucun rythme, car chaque scène est trop longue. Mais je sais que pendant les 5 mois que je passe en montage, je sais que je vais réduire tout ça pour y donner un rythme. » 

Parlant de rythme, le film débute avec pas mal de rythme,  soit avec une course folle entre deux personnages dans les rues de Montréal, remplis de cônes orange. C’était un défi en soi cela? «Oui, assurément, surtout que cette scène je l’ai écrite pendant le tournage. Tout ce que j’avais dans le scénario c’était : Il y a une poursuite à pied dans la construction de Montréal, avec Marc et un individu. Rendu à la mi-tournage, j’ai dû prendre une journée de congé pour écrire cette scène, que je précise les détails de la poursuite, la pelle mécanique, le cylindre, les toilettes chimiques… Et là, c’est grâce à l’une des forces de Denise Robert qu’on a pu réaliser cette scène. On n’avait plus beaucoup d’argent à ce moment-là, en plein milieu du tournage. Et il fallait soudainement construire un chantier de construction à partir de rien. Et là, Denise a appelé des compagnies de construction, elle a trouvé des commandites. Non seulement ça ne nous coutait rien, mais en plus, ils venaient les livrer sur le terrain. On a tourné sur trois jours et cela a pris beaucoup d’énergie. Et ces scènes d’actions, j’ai appris ça en tournant en France, il faut que ce soit précis, qu’il y ait des gags, pas seulement des gens qui se poursuivent ou se font tirer dessus pour que ce soit intéressant. »

Comment avez-vous trouvé l’expérience justement de Père fils thérapie un remake tourné en France regroupant un casting français ? «J’ai adoré ça. C’est une de mes plus belles expériences professionnelles. D’être dans un autre pays. Les gens ne me connaissaient pas. De pouvoir aussi amener De père en Flic plus loin au niveau du scénario et de la réalisation. J’avais deux coscénaristes pour m’aider à adapter les références et aller plus loin dans certaines scènes.  » 

Il y a plusieurs personnes avec qui c’est votre première collaboration. Comment c’était avec tous ces acteurs sur le plateau de tournage?« Moi, les acteurs, c’est avec eux que je suis le plus à l’aise sur un plateau. Je sais comment leur parler. Je les aime. Je suis de plus en plus exigeant, car je sais maintenant mieux trouver la vérité avec eux et que ce soit drôle en plus. Par exemple, j’ai été bien impressionné du jeune Alexandre Landry, qui ajoute une dimension et une vérité à toutes les scènes dans lesquelles il est. On comprend que tu le mondes le veuilles dans son projet. » 

Quel est le plus grand défi pour vous dans ce film? « Dans tous mes films, le plus grand défi c’est toujours la même chose. On a une scène à tourner. Et il faut que ces acteurs-là, qui sont extraordinaires, se doivent d’être très vrais et que la comédie jaillisse par elle-même. Donc, parfois on fait 25 prises, car même s’ils sont très vrais, il ne faut jamais qu’ils essaient d’être drôles, il faut juste que ça soit drôle en soi. C’est pour ça que je prends toujours des acteurs qui sont naturellement drôles.  Donc, parfois c’est très long. Ça peut faire 2 h qu’on travaille la même scène, mais la magie ne s’est pas encore passée. Et comme ça devient long de toujours recommencer, j’ai développé des méthodes où on n’utilise plus les claquettes pour nommer les prises. On laisse tourner, on recommence 8 fois de suite, jusqu’à ce que l’acteur oublie de penser. Par exemple, la scène de claque sur la gueule entre le personnage de Michel et celui de Patrice. Elle était correcte cette scène, mais elle n’est pas devenue drôle que lorsque j’ai réussi à aller avec Patrice dans le désarroi. Et cela a été long avant d’y arriver, à le déstabiliser assez pour sentir son désarroi.»

D’autres projets? « Oui, je suis en train d’écrire un scénario avec Éric et Sébastien à nouveau. Cela s’appellera Mytho et c’est sur un menteur compulsif. On va déposer à la Sodec au mois d’aout. Pour l’instant, je ne sais pas qui jouerait dedans encore.  »

 Éric K Boulianne et Sébastien Ravary (coscénaristes) 

Sébastien Ravary et Éric K. Boulianne
Sébastien Ravary et Éric K. Boulianne

Comment est venue cette collaboration de travailler à trois sur ce scénario? Éric«Au départ, c’est Émile qui a pensé à faire la suite du premier film, qui a eu l’idée de la thérapie de couple Bootcamp. Émile a vu SNL Québec sur lequel je travaillais avec Sébastien. Et il m’a demandé si je voulais embarquer dans cette aventure d’écrire un scénario.»

Sébastien «Pour ma part, j’avais déjà travaillé avec Émile sur le scénario du film Le sens de l’humour, puis j’ai travaillé sur SNL avec Éric. Et donc, il est venu nous chercher tous les deux pour qu’on collabore avec lui. »

Éric «Pour nous c’était un projet assez stressant, car on savait tout le succès que le premier film a eu. Alors, on ne voulait pas être de ceux qui tuent ce beau projet. » 

Comment est-ce que ça s’écrit un scénario à trois personnes? Sébastien «On débute à trois. On écrit les grandes lignes. On se donne des commandes pour écrire des bouts individuellement, selon nos affinités et nos intérêts. Ensuite, on relit les textes des autres, donne nos commentaires, on peaufine. On se revoit tous les trois et ultimement il y a toujours trois têtes sur chaque ligne ou presque. Et ce qui est intéressant chez Émile et plus rare d’habitude pour des scénarios de films, c’est qu’il y a eu plusieurs versions du scénario. Émile écrit beaucoup et réécrit constamment. Un peu comme dans du stand-up comique lorsque tu réécris ta blague jusqu’à ce que tu la sentes parfaitement drôle. Et on a trouvé ça très intéressant. C’est ça qu’il faut en comédie.» 

Et quel était votre défi dans cette suite ? Éric «Le défi, c’est de garder l’histoire assez similaire, de conserver ce que les gens ont aimé, donc, être assez proche des gens pour qu’ils ne se sentent pas délaissés. Mais tu veux aussi être rafraichissant, et d’amener une nouvelle façon de voir les personnages, d’amener de nouvelles situations surprenantes. » 

Une fois le scénario terminé, est-ce que votre collaboration s’est arrêté là, ou si vous avez assisté au tournage? Sébastien «On était les bienvenus sur le plateau et on y allait régulièrement, mais pas autant qu’Émile bien sûr, selon notre horaire disponible. On a pu même assister au montage, au mixte sonore…»

Éric «Émile peaufine jusqu’à la fin. Même en postproduction, il s’est permis d’ajouter des répliques en postsynchro ici et là. Même sur le tournage, il réécrivait parfois des bouts de scènes, et il nous appelait la veille d’un tournage d’une scène, pour laquelle il voulait qu’on trouve d’autres gags à ajouter. Et alors, on prenait un peu de temps pour lui envoyer des lignes drôles pour l’inspirer. » 

Et au final, quand vous l’avez regardé le film, vous en avez pensé quoi? Éric «Quand je l’ai vu pour la première fois en salle, avec mon œil de spectateur, ce qui m’a frappé beaucoup, c’est de voir les relations dans les divers couples. Au-delà de Louis-José et Michel, qui, on le sait, sont excellents et leur duo fonctionne à merveille, on voulait que chaque couple ait une saveur, qu’ils existent et passent à travers des épreuves et que les gens auraient le goût de suivre dans leur thérapie. Et je pense qu’on a bien réussi, avec des acteurs vraiment formidables pour livrer les répliques qu’on leur a écrites. Chacun a son petit moment drôle ou touchant à jouer. » 

La productrice Denise Robert

Denise Robert
Denise Robert

Comment est venue l’idée de faire une suite au film De père en Flic ?«Il n’a jamais été question de faire une suite. Quand on a fait le premier, on se réjouissait de son succès. Les distributeurs, les propriétaires de salles et les gens, nous demandaient une suite, mais nous, on se disait que la boucle était bouclée dans un seul film. Ce n’est donc qu’il y a 2 ans, (soit au moins 6 ans après le premier), qu’Émile a eu une idée de bootcamp pour couple. Et juste la vision de cette idée-là, ça semblait comique. Il en a parlé à Michel et Louis-José qui ont eux aussi trouvé l’idée géniale. Il ne restait qu’à avoir un bon scénario. Donc, c’est là qu’Émile s’est associé à deux jeunes auteurs Éric Boulianne et Sébastien Ravary pour écrire. Et dès les premières versions, c’était prometteur. 25 versions plus tard, et même, ils ont continué à réécrire durant le tournage, je pense que cela a donné un scénario bien ficelé. » 

Pour ce film, il y a un casting du tonnerre, dont deux contre-emplois. Sonia Vachon comme on ne l’a jamais vu et Martin Dubreuil, comme thérapeute. « Martin Dubreuil est arrivé en audition, avec exactement cette proposition de personnage, les cheveux longs ébouriffés, les lunettes, le look psychiatre, un peu louche. C’est exactement ça qu’on cherchait. » 

Avant de tourner de Père en Flic 2, il y a eu l’expérience de Père fils thérapie un remake tourné en France regroupant un casting français. Pouvez-vous m’en parler un peu. «C’est un remake que Émile a coscénarisé avec Philippe De Chauveron. Cela a été tourné dans le sud de la France. Ça m’impressionne beaucoup qu’un réalisateur québécois puisse tourner un film avec une facture typiquement française. » 

Pour la tournée de promotion, du film De père en flic 2, vous allez dans plusieurs villes, et la toute première était à Gatineau. Quelle a été les réactions des gens? « Lors du générique, on voulait que les gens demeurent dans la salle pour voir, à la toute fin du générique, le petit clip, style épilogue qui se passe entre le personnage de Michel et de Louis-José. Alors, on laissait les lumières éteintes, puis tout à coup, tous les gens se sont levés d’un bloc pour nous donner une ovation, les cris de joie et tout… Par la suite, les gens qu’on rencontrait nous disaient qu’ils avaient aimé encore plus que le premier, qu’ils avaient beaucoup ri et qu’il y avait plus de moments d’émotions qu’ils ont adoré. »

 Pour la galerie de photos lors des entrevues : https://www.flickr.com/photos/150780814@N06/sets/72157683731824270

 

Distribution

JACQUES LAROCHE Michel Côté

MARC LAROCHE Louis-José Houde

ALICE CYR Karine Vanasse

MARTIN GERMAIN Patrice Robitaille

PASCALE LÉVESQUE Julie Le Breton

MARIE-CLAUDE Hélène Bourgeois Leclerc

SUZANNE Sonia Vachon

GENEVIÈVE Diane Lavallée

BERNARD Yves Jacques

ELISSA Mariana Mazza

AKIM Mehdi Bousaidan

GAEL Mathieu Quesnel

CAROLE Sylvie Potvin

JF CÔTÉ Alexandre Landry

ÉDOUARD LEMIRE Martin Dubreuil

MINISTRE DE LA JUSTICE Sylvain Marcel

NORMAND MASSARELLI Vittorio Rossi

KEV Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques

 

et la participation amicale de

JUGE SOLANGE BOURGEAULT Guylaine Tremblay

GENEVIÈVE Caroline Dhavernas

ALAIN GABOURIT Guillaume Lemay-Thivierge

 

FICHE TECHNIQUE

RÉALISATEUR Émile Gaudreault

PRODUCTEURS Denise Robert

Émile Gaudreault

SCÉNARISTES Émile Gaudreault

Éric K. Boulianne

Sébastien Ravary

DIRECTRICE PHOTO Geneviève Perron

DIRECTEUR ARTISTIQUE Christian Légaré

MONTEUR Arthur Tarnowski

MUSIQUE ORIGINALE FM LeSieur

CRÉATION SONORE Marie-Claude Gagné

SON Martin Desmarais

Bernard Gariépy-Strobl

COSTUMES Ginette Magny

CHORÉGRAPHE Nico Archambault

1er assistant réalisateur Bernard Chabot

DISTRIBUTION DES RÔLES Brigitte Viau

Isabelle Thez-Axelrad

COIFFURE Réjean Goderre

MAQUILLAGE Marlène Rouleau

DIRECTEUR DE PRODUCTION Christian Ménard

DIRECTEUR DE POST PRODUCTION Georges Jardon

 

GENRE: Comédie

VERSION ORIGINALE: Française

SORTIE EN SALLE: 13 juillet 2017

DURÉE: 116 minutes

crédit photos : Shirley Noel