« Une excellente trilogie sur la vie » au théâtre La Chapelle à Montréal

Une excellente trilogie sur la vie © Colin Earp-Lavergne
Une excellente trilogie sur la vie © Colin Earp-Lavergne

Thomas Duret, diplômé de l’École Supérieure de théâtre de l’Uqam, propose des performances. En art contemporain, une performance peut revêtir une infinité de formes, être ou non entièrement improvisée, partir ou non d’un scénario de base, s’agrémenter ou pas de musique, d’éclairages, de vidéos et d’accessoires divers.

La performance élaborée dans Une excellente trilogie sur la vie par Thomas Duret part à n’en pas douter d’un scénario, mais elle est aussi dépendante des objets que l’artiste a décidé d’y adjoindre. Dans une construction en trois temps qui symbolisent la toute petite enfance, l’âge adulte et la vieillesse, il joue son propre rôle sans prononcer un mot et en usant d’une gestuelle qu’on ne peut pas qualifier de chorégraphie.

Quand il arrive sur scène nu et mouillé semblable à un bébé qui vient de naître, de gros glaçons qui fondent font entendre leur goûte à goûte comme une clepsydre, ces instruments de mesure du temps que l’Égypte antique a inventé. Avec une lenteur extrême, il semble apprendre à ramper, à marcher, à attraper maladroitement toutes sortes de petits jouets ou objets posés au centre de la scène. Revêtu d’un pantalon dans le deuxième temps du show, il disperse sur le sol des dizaines de morceaux de miroirs brisés, comme s’il prenait conscience de ses échecs, de ses failles, des difficultés de la vie. Dans le troisième temps imaginé par l’artiste et qui n’en est pas encore arrivé là dans son cycle de vie, c’est la vieillesse qui est présentée à travers toujours sa gestuelle qui accompagne des projections vidéo de phrases sur fond de dialogues de veilles personnes qui évoquent leurs souvenirs.

Les artistes, les philosophes, les écrivains, les scientifiques ont été et sont encore nombreux à réfléchir à la notion de temps. La forme imaginée par Thomas Duret permet-elle de toucher cette substance à laquelle chacun de nous est soumis? C’est au spectateur de le dire à travers les interprétations qu’il pourra faire de cette performance en art contemporain qui – quant à moi – n’a pas manqué de me laisser grandement perplexe.

Une excellente trilogie sur la vie © Colin Earp-Lavergne
Une excellente trilogie sur la vie © Colin Earp-Lavergne

Une excellente trilogie sur la vie, du 29 novembre au 8 décembre 2017, au théâtre La Chapelle à Montréal

 

Mise en scène et interprétation : Thomas Duret

Conception lumières : Cédric Delorme-Bouchard

Conception décor/accessoires : Lisandre Coulombe

Conseillère au mouvement : Olivia Sofia

Conseiller artistique : Peter James

Dramaturgie et assistance à la mise en scène : Alexandre Lebeau

Merci à Philippe Cyr, Léalie-Ferland Tanguay et Camille Léonard pour la prémisse du projet.

 

Informations : http://lachapelle.org/fr/calendrier/une-excellente-trilogie-sur-la-vie