Une fin de saison spectaculaire pour l’Orchestre symphonique de Québec en compagnie de la soprano Karina Gauvin

La soprano Karina Gauvin

Mercredi dernier au Grand Théâtre de Québec, après quelques mots scintillants et humoristiques de l’animateur Nicolas Jobin, le dernier concert de la saison nous a présenté un programme brillant dans le cadre d’une soirée de gala. Le public présent dans la salle Louis-Fréchette pleine à craquer a été gâté par un concert tout à fait remarquable.

La première œuvre, Shéhérazade, ouverture de féérie de Maurice Ravel nous transporte dans la fantaisie orientale du compositeur. Une belle entrée en matière mettant en valeur entre autres les flûtes et les bois dans cette douce rêverie du jeune compositeur. Puis, toujours de Ravel, on a pu apprécier la reprise de la thématique orientale avec Shéhérazade, une œuvre pour voix et orchestre dont les paroles chantées sont tirées de poèmes de Tristan Klingsor. La présence de la soprano Karina Gauvin nous a permis de savourer le charme exotique de cette composition comprenant trois poèmes. Vive émotion nuancée transmise avec élégance et brio par la soprano. Soulignons qu’ayant le texte en main, nous avons pu suivre heureusement le propos des poèmes chantés.

La dernière œuvre de la première partie, « Clair de lune » de la Suite Bergamasque de Claude Debussy nous a entraîné dans une rêverie douce et onirique, toute en subtilités et délicatesses. Une très jolie composition.

Au retour de l’entracte, le Psaume 136, « Super Flumina Babylonis » de Gabriel Fauré nous projette dans un univers dramatique à la théâtralité impressionnante. La structure de ce psaume chanté est magnifique, une belle intensité progressive, une composition du jeune Fauré, âgé de 18 ans seulement. Soulignons la grande qualité des quatre solistes du chœur intervenant durant un moment important du Psaume.

La dernière œuvre au programme, Psaume XLVIII de Florent Schmitt a été une révélation en cette soirée. Jamais joué ou presque pas, une première à Québec, cet opus constitue une révélation pour voix et orchestre dans tout le répertoire français existant. La puissance de l’ensemble du travail orchestral est renversante. Mentionnons un solo superbe en première partie, magnifiquement interprété par Catherine Dallaire, premier violon de l’OSQ. En seconde partie, Karina Gauvin déploie tout son talent pour décrire la beauté de la création. Par la suite, il y aura des crescendos grandioses d’une telle exigence pour les musiciens, tous les choristes et le chef. Soulignons l’apport d’un orgue qui contribue à la montée spirituelle et dramatique de l’œuvre.

Le chef Fabien Gabel

Les quelques 80 membres du chœur de l’OSQ ont offert une prestation mémorable de grande justesse et de musicalité sous la direction de leur chef, David Rompré. Quant au chef de l’orchestre, Fabien Gabel, il fallait le voir diriger tout au long de la soirée et particulièrement durant la dernière œuvre. Une présence intense, habitée, dédiée et inspirante, à la hauteur de la musique jouée.  Mentionnons que les musiciens ont été impeccables pour cette dernière oeuvre si exigeante et pour l’ensemble du programme. D’ailleurs, à l’issue du concert, on a pu entendre des applaudissements nourris et des multiples bravos par un public, entièrement comblé.

Les gens présents à ce concert ont pu constater que Québec possède un orchestre exceptionnel de 61 musiciens, dirigé par un chef de haut niveau. La ville de Québec s’enrichit de cet ensemble, doyen des orchestres symphoniques au Canada mais d’une grande jeunesse et présence dans notre vie culturelle et sociale. Pour la saison prochaine, on a présenté avant le concert sur un écran la riche saison 2019-2020.

Crédits-photos : Courtoisie

https://www.osq.org/categorie-concerts/saison-2019-2020/