Caravane, July Talk et The Strumbellas au FEQ

Dominic Pelletier

Une soirée de rock franco et anglo varié et rassembleur

Les choix sont souvent difficiles pendant le Festival d’été, en raison des nombreux artistes et groupes qui se produisent parfois en même temps sur les nombreuses scènes. Mardi le 9 juillet, pour moi le choix évident était la scène du Manège militaire, pour assister aux prestations de Caravane, July Talk et The Strumbellas. Compte rendu d’une soirée en noir et blanc et aussi haute en couleurs.

Si vous avez déjà vu Caravane, vous serez d’accord avec moi pour dire que 40 minutes, ce n’est pas assez. S’il y a un groupe qui se donne à 100% (et plus!) sur scène, c’est bien celui de Dominic Pelletier (voix) et de ses compagnons, Raphaël Potvin (basse) William Duguay-Drouin (batterie) et Guillaume Méthot (guitare). Le charismatique chanteur est plus que content et remercie la foule d’avoir choisi d’être là plutôt que sur les Plaines. La main sur le cœur, il dit apprécier le peu de temps (ce soir-là) passé sur scène qui représente chaque fois 15 ans de travail et de route. Peut-être parce que c’est l’été, les musiciens ont délaissé l’habit blanc pour porter des vêtements plus décontractés. Sur fond de panneaux illustrant leur nom, le groupe enchaîne ses titres accrocheurs en faisant participer les membres du public qui, pour certains, découvraient ce quatuor de Québec. L’effet est quasi immédiat : avec « Louanges » en intro, on ne peut qu’être ensorcelés. C’est pendant « Pyramides » que Dominic prend son bain de foule rituel, en chantant un couplet de « La nuit arc-en-ciel », la tête à l’envers. Et c’est aussi à ce moment que Philippe Gagné se présente pour jouer de la flûte traversière, sur demande spéciale! Il est trop tôt pour « Minuit », qui clôt ce rendez-vous poétique et hyperactif en s’étirant le plus possible, avec une autre pirouette de Dominic dans la foule. Caravane c’est un pur ravissement pour les yeux et les oreilles.

Le groupe torontois July Talk, annoncé maladroitement, prend ensuite sa place devant des spots blancs pour rester dans l’ambiance « film noir » des paroles et de la musique. Faisant penser tour à tour à Metric, Lou Reed, The Crash Vegas et Iggy Pop, ce sont Peter Dreimanis (voix et guitare) et Leah Fay (voix) qui occupent le devant de la scène, comme un couple de gangsters, les autres musiciens étant plutôt effacés, comme leurs garde du corps. Leah s’exprime même en français tout au long du spectacle, remercie elle aussi les fans, avec Peter, d’avoir choisi d’être avec eux et envoie des bisous. C’est sur le succès « Guns + Ammunition » que Leah s’approche de la foule et prête son micro aux fans, qui ne se font pas prier, pour chanter les « ouh ouh ouh » d’usage. Parmi près de vingt titres, deux nouveaux sont interprétés, soit « The News » et « Pretender ». La communion avec la foule est aussi bonne qu’avec Caravane; pendant « Pay For It », la chanteuse se balade sur la rampe des barrières, avec l’aide du public qui lui tend et lui tient la main. July Talk, c’est une rencontre qui nous donne des frissons illicites.

Après ces deux prestations intenses suivent The Strumbellas, aussi de Toronto, dans un registre un peu plus positif. C’est à ce moment que la couleur revient, après le coucher du soleil, sous la forme de chemises à motifs, celles de Simon Ward (voix et guitare) et de Dave Ritter (clavier). Leur rock penche plus vers le country et même, à la limite, dans le style des annonces joyeuses d’une certaine compagnie à l’image d’une pomme, comme l’illustre « One Hand Up ». Caché derrière ses lunettes fumées et nu-pieds, Simon présente « Sailor’s Blues » en parlant de prendre le large à un moment de la vie, pour se libérer de ses obligations, même à 36 ans, comme lui. La foule est joyeuse, mais quand même plus tranquille que pendant July Talk. Elle participe à un concours gauche-droite de cris, que Dave, la vedette de la soirée, gagne haut la main. Simon entonne un refrain de Wu-Tang Clan pendant « Sheriff », en souvenir de son adolescence, et dédie la pièce « Wild Sun » à deux fans qui leur ont fabriqué une affiche. Cette pièce est l’occasion de chanter avec la foule ravie, qui accueille ensuite évidemment le succès « Spirits » avec ferveur. C’est vers la fin de la prestation que les membres du groupe sont présentés, Dave étant la vedette de la soirée avec sa casquette à son nom, sa moustache et ses pas de danse. Le rappel est interprété sans chapeau et sans lunettes, on peut enfin voir le visage de Simon. Ne manquaient que les fleurs pour remercier The Strumbellas pour cette belle soirée qu’on quitte le sourire aux lèvres.

Liste de chansons Caravane
Louanges
Entre ma tête et mon cœur
Harmony Rocket
Boogie Baby
Bleu sang
Pyramides
Maxyme
Karma
Minuit

Liste de chansons July Talk
Beck + Call
Headsick
Guns + Ammunition
Now I Know
Brother
Someone
Gentleman
Blood + Honey
Still Sacred Can Fall
The News
Pretender
Summer Dress
Black Lace
My Neck
Pay For It
Lola + Joseph
Picturing Love
Push And Pull
[rappel]
Touch
Garden

Liste de chansons The Strumbellas
We Don’t Know
Young & Wild
In This Life
Salvation
The Party
Left For Dead
Running Scared
Sailor’s Blues
One Hand Up
Wars
We Were Young
Sheriff
I’ll Wait
Wild Sun
Spirits
[rappel]
Soup
Shovels & Dirt

Galerie photo : Caravane, July Talk et The Strumbellas au FEQ, 9 juillet 2019