Le public clame trois fois bravo pour la pièce de théâtre Nikki ne mourra pas

Le Collectif des Sœurs Amar présente… Nikki ne mourra pas jusqu’au 30 novembre au théâtre Premier Acte.

Je tiens d’abord a présenté les sœurs Amar qui, pour la première fois, ont réuni leur talent pour nous raconter et nous faire vivre une histoire touchante avec des personnages attachants, sensibles et drôles.  Les étoiles se sont parfaitement alignées pour qu’indéniablement cette pièce de théâtre soit un succès.

Le texte de Laura Amar est moderne, direct et touchant.  Il réfléchit, comme un miroir, les conséquences que peut avoir les comportements d’adultes sur les enfants.  Claude Amar qui a composé la trame sonore, amplifie le texte avec la sonorité des différents instruments utilisés dans sa création musicale.  Sa musique est bien calibrée et enveloppe à merveille tout l’espace qui n’est pas occupé par les acteurs.  Florence Amar, qui est artiste de cirque, amène des éléments de mise en scène d’une grande originalité qui anime les textes et font en sorte qu’il n’y a jamais de temps mort.

Quant à la distribution, force est d’admettre qu’elle est canon. Lé Aubin, dans le rôle de Nikki, nous chavire le cœur par ses propos, nous impressionne par ses mouvements souples et son naturel nous désarme. Vincent Legault, interprète le rôle de Tommy, l’ami de Nikki que nous voudrions tous avoir aussi. Il est d’un naturel fou et ses mimiques et postures forment des bulles d’humour et de fraîcheur à cette pièce forte en émotions. Christophe, honnête et franc, doué d’un bon équilibre interprété par Etienne D’Anjou, déculpabilise son amoureuse Nikki et l’a nourri d’un amour sain. Érika Gagnon, la mère de Nikki s’approprie de son rôle en nous transmettant son mal à l’âme. Elle est tout simplement excellente.

Nikki qui, à prime abord semble être sortie du même moule que toutes les adolescentes de son âge, se dévoile tout doucement en nous partageant ses interrogations, observations et ses perceptions du monde autour d’elle. Puis on découvre que sa mère, avec ses angoisses, ses peurs, son amour malsain, sa solitude, sa dépendance à l’alcool, tire Nikki vers le bas. Nikki a peur de finir malheureuse comme sa mère.

Nikki 4

Heureusement elle est bien entourée. Son ami envers qui elle a une grande confiance et pouvant se montrer sur son vrai jour l’a fait rire et réfléchir, tandis que son amoureux Christophe partage avec elle ses expériences et la déculpabilise envers sa mère. Elle reçoit surtout un amour sain dont elle a grandement besoin.

Il y a de très beaux et moments forts durant ce spectacle et que dire du talent exceptionnel de chacun des acteurs !

En sortant du théâtre, une interrogation m’est venue : les comportements des enfants d’aujourd’hui sont sévèrement jugés par les adultes mais, comme société, nous aurions grand besoin de regarder nos façons d’être avec nos enfants pour mieux comprendre leurs agissements. Notre impatience, notre intolérance, notre façon expéditive de communiquer, nos angoisses d’adulte exprimés devant eux, notre matérialisme ne se reflètent-ils pas sur cette nouvelle génération?

Production : Le collectif des Sœurs Amar

Texte : Laura Amar

Mise en scène : Florence Amar, Laura Amar

Distribution : Lé Aubin, Étienne d’Anjou, Érika Gagnon, Vincent Legault

Assistance à la mise en scène : Stéphanie Hayes

Conception:  Claude Amar, Olivier Amyot-Ladouceur, Mathieu C. Bernard, Stéphanie Hayes, David Mendoza

Vendredis causerie : Le vendredi 15 novembre, une discussion avec les artistes et Jean-Philippe Chaîné, intervenant (crise et post-crise) au centre PECH, sera proposée aux spectateur(rice)s après la pièce.

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