Sommes-nous espionnés par nos appareils technologiques à notre insu?

Est-ce que le nom d’Edward Snowden vous sonne une cloche ? Pour rappel, c’est un Américain désormais exilé en Russie qui a fait fuité la collecte de données par des agences de renseignements sur tous les citoyens ordinaires. NSA, CIA, FBI, CSEC, bref, les diverses agences du monde entier vous enregistrent et vous écoutent. Avec ce dévoilement, les gens ont eu peur et ont pris parole afin qu’on mette fin à cette collecte massive de données par les organisations de renseignements gouvernementales. Mais est-ce véritablement terminé ?

La confidentialité à l’ère de la technologie omniprésente

Il est clair que les gouvernements n’ont pas cessé de collecter des informations, ne serait-ce que pour assurer la sécurité de ces citoyens. Qu’on soit d’accord ou non avec cette justification, le fait demeure. Non seulement les agences gouvernementales nous espionnent, mais nos appareils technologiques aussi le font.

Par exemple, votre téléviseur est-il capable de vous écouter ? La réponse est oui. Depuis que nous avons des télévisions intelligentes, il est possible d’en utiliser les systèmes de reconnaissance vocale. Samsung, qui fabrique les Smart TV nous transmet donc dans ses politiques de confidentialité un message rappelant le livre de George Orwell « 1984 » : « L’utilisateur doit être conscient que ce qu’il dit peut être enregistré même si ces discussions comportent des informations sensibles et personnelles. Ces données peuvent ensuite être utilisées et transmises à un tiers à travers l’outil de reconnaissance vocale. »

Ainsi, lisez bien les politiques de confidentialité avant d’accepter, vous pourriez être surpris du pouvoir qu’on les technologies. Votre voiture a Apple CarPlay ? Vos discussions peuvent être enregistrées et envoyées à la firme de technologie. Même chose avec vos téléphones intelligents. Les données que vous entrez de même que vos conversations sont reprises pour vous proposer du contenu plus pertinent.

The Social Dilemma

Derrière nos écrans de fumées dans son nom traduit ou The Social Dilemma est un documentaire présentement disponible sur Netflix. Si vous le visionnez, préparez-vous à une grosse prise de conscience. Plusieurs experts du domaine qui ont, à l’image d’Edward Snowden, travaillé à la conception de ces services, révèlent comment la machine des réseaux sociaux fonctionne.

Vous pensez que vous utilisez gratuitement Facebook parce qu’il en va de votre envie ? Ce que les auteurs du documentaire tentent de vous partager, c’est que si le produit est gratuit, vous êtes le produit. Il en va de même avec tous les réseaux sociaux et Google de ce monde.

Les entreprises technologiques n’ont pas intérêt à partager vos informations. Par contre, elles ont tout intérêt à les collecter. En effet, puisque vous êtes le produit pour les agences de publicité, on doit connaître le plus de chose sur vous afin de vous atteindre le plus puissamment possible. On doit aussi avoir un avantage concurrentiel sur les autres en glanant plus d’informations à votre sujet. Et si vous décidez de fermer l’application, les géants de la technologie perdront de l’argent. Alors ils trouveront un moyen de vous amener à rouvrir l’application. Par exemple, on sait que vous fréquenter une école et que vous avez un faible pour une fille. Pourquoi ne pas vous envoyer une notification pour vous aviser que la fille en question a publié une photo.

Cela est rendu possible par vos conversations, vos recherches, la moyenne de temps que vous accordez au contenu ou encore à votre géolocalisation. Nous vous laissons le soin de regarder The Social Dilemma si la question vous intéresse.

La collecte de données dans un but financier

Le concept de reconnaissance vocale n’est pas nouveau. Depuis les années 1990, Dragon Dictate permet aux PC la reconnaissance vocale. Dernièrement les téléphones mobiles ont presque tous cette fonctionnalité que ce soit avec « Siri » ou « Ok Google ».

Et chez vous, même le système « Alexa » permet de régler les lumières intelligentes, de faire jouer de la musique ou de préchauffer le four. Évidemment, pourquoi ce que vous dites ne pourrait pas être enregistré par « Alexa » ? Ou plutôt, pourquoi Amazon s’en passerait ? Tout le monde le fait. Amazon est présente dans tellement de domaine que peu importe l’information que vous transmettrez, l’entreprise pourra certainement l’utiliser contre vous ( ou pour vous, tout dépendamment de votre perception ).

Par exemple, vous arrivez chez vous après une journée de travail. « Alexa, tamise les lumières et fais jouer Céline Dion. » L’ambiance est maintenant au rendez-vous. Vous vous servez un verre de vin et discutez avec votre femme. « Ma journée a mal été, les chaises aux bureaux sont tellement inconfortables que j’en ai mal au dos. » Votre femme vous répond que vous pourriez aller au spa en fin de semaine et vous faire masser.

Toute cette discussion semble anodine. Mais puisque « Alexa » sait où vous travaillez, Amazon pourra proposer des chaises de bureaux confortables à votre patron lorsqu’il sera sur internet. Quant à vous et votre femme, vous pourrez tomber sur des forfaits de spa en publicité pendant que vous cherchez l’album de Céline Dion que vous n’avez pas encore.

Un roman de George Orwell


Pour terminer, la technologie n’est pas là pour disparaître. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, la vie privée est amenée à avoir moins d’importance avec l’essor de la reconnaissance vocale. Certains pourront crier que leurs droits sont brimés. D’autres salueront les exploits de la technologie qui vous propose du contenu pertinent.
Une chose demeure certaine, George Orwell avait prédit l’avenir.