Moran est sans abri

Pochette de l'album Sans abri de Moran
Pochette de l’album Sans abri de Moran

C’est le 17 octobre, au Cercle, que Moran lançait à Québec son troisième album, Sans abri. Il avait auparavant complété un lancement innovateur au studio Victor à Montréal, où ses invités avaient enfilé un casque d’écoute pour assister à sa performance à travers une diffusion web. Après son lancement plus traditionnel sur scène à Québec, j’ai recueilli quelques propos de notre discussion survenue en pleine séance d’autographes pour le plaisir de ses nombreux fans.

IC : Pourquoi avoir choisi le titre Sans abri?

Moran : Pour en parler… Il y en a trop. Il y a des sans abris de profession, mais il y a les autres. Ceux qui, du jour au lendemain, se retrouvent dans la rue. C’est aussi pour rappeler qu’on n’est pas si loin d’eux, dans notre humanité, et que l’équilibre de nos vies peut rapidement basculer. Le thème rappelle aussi le traitement que nous avons voulu faire pour l’album. Un style plus pur, se rapprochant d’un enregistrement de disque en concert, sans l’artillerie et les avantages des studios qui permettent de rectifier ou de rajouter des couches de peinture sur le message à passer.

IC : Trois albums, avec les mêmes collaborateurs depuis le premier… est-ce un vœu de simplicité volontaire?

Moran au lancement de son album Sans abri au Cercle
Moran au lancement de son album Sans abri au Cercle

Moran : Oui et non. D’autres personnes sont apparues en cours de route, mais le noyau est toujours le même. Notre parcours est très proche et cette collaboration fait partie de notre processus créatif.

IC : Et pourquoi avoir fait appel à Yves Desrosiers pour la réalisation de Sans abri alors que vous aviez fait le travail en équipe pour les deux premiers albums?

Moran : Comme nous étions partie prenante pour toute la production de l’album, on avait besoin d’objectivité pour sa réalisation, afin de nous détacher de nos créations.

IC : Pas de duo avec Catherine Major cette fois?

Moran : Non, mais elle a tout de même participé à l’album sous une forme plus discrète, comme si sa voix était un instrument…  Vous pouvez l’entendre pour les chœurs de Dans ma tête et Lovely God, et elle a aussi composé la musique d’Ourse, que j’avais écrite pour elle.

IC : Qu’en est-il de la collaboration de Christian Mistral dans vos chansons?

Moran : Nous nous étions connus il y a de ça presque 20 ans. Finalement, il est devenu mon cousin par alliance, et nous avons appris à nous connaître et à nous apprécier. Je le considère comme un écrivain phare de la culture québécoise pour ses romans, et j’estime que son talent comme parolier est encore méconnu. Les chansons qu’ils me proposent sont écrites pour moi, et il me connait tellement bien qu’on pourrait croire que ce sont mes mots… il a donc sa place dans mon cœur et sur mes albums.

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Appréciation de l’album

C’est un album épuré que nous offre Moran, mettant à l’avant plan sa voix rauque qui le caractérise. On se retrouve avec des beaux moments de guitare qui se marient bien aux textes, qui sont toujours empreints de la poésie à laquelle il nous a habitués avec Tabac et Mammifères. Tout en tenant une position plus engagée, particulièrement pour Darfour et Un pays, Moran parle encore de son intérieur, et ça réussit très bien à charmer et nous faire écouter l’album en boucle… comme tous ses albums d’ailleurs!

Liste des pistes

Donne / Crazy / Dans ma tête / Accident / Mêmes animaux / Lovely God / L’idiot / Darfour / Ourse / sans abri / Un pays

Moran sera en spectacle à l’Anglicane le 14 avril 2013. Surveillez les opportunités de voir cet artiste en spectacle…

Crédit photo: Caroline Demers

Site officiel de Moran

Extrait Youtube