Ce pays de rêve Tome 1 Les surprises du destin

Ce pays de rêve Tome 1

Après m’être délecté de la saga précédente de Michel Langlois La Force de vivre, ces dernières années, j’avais énormément hâte de suivre de nouvelles aventures. Cette fois-ci, avec Ce pays de rêve c’est en 1627 que nous entraine M. Langlois, dans une saga en quatre tomes qui couvrira la période du régime français de 1627 à 1765 au fil de laquelle nous suivrons les aventures de trois générations de Perré (Arnaud, Marcellin et Clément), de Charlesbourg à Verchères avec de nombreux détours par Montréal, Québec etla France. 

L’action du tome I Les surprises du destin commence en France, en 1627, sous le règne de Louis XIII. Arnaud Perré, 12 ans, accompagne à La Rochelle ses parents adoptifs lorsqu’éclate le siège de la ville d’allégeance protestante. Ces circonstances aussi mouvementées qu’extraordinaires feront passer Arnaud de l’enfance à l’âge presque adulte en à peine quelques mois. Il apprend par la suite le métier de charpentier de moulin et fait son tour de France comme apprenti avant de devenir compagnon. Il se retrouve bien malgré lui en Nouvelle-France une première fois, puis il y retourne de façon délibérée pour exercer son métier. Il s’établit à Québec, se marie, devient propriétaire d’une terre à Cap-Rouge. Son travail le mènera un peu partout à travers la Nouvelle-France et en fera le témoin d’une foule d’événements hauts en couleur. Son destin l’entraînera jusqu’à Michillimakinac, dans la région de Detroit, et aussi le long du Richelieu jusqu’au pays des Iroquois. Le tout se termine en 1666 avec une envie folle de connaitre la suite de ces fabuleuses aventures. 

Une des grandes forces de l’auteur, Michel Langlois, c’est sa façon de nous intéresser à notre histoire du Québec en bâtissant des personnages et des péripéties de fiction, autour d’évènements historiques et des personnages célèbres qui ont accompli de grandes choses. 

Ainsi, on découvre au tout début du livre, une multitude d’informations concernant les personnages historiques qui ont vécu à cette époque et ont influencé le cours de l’histoire. Donc, à tout moment durant la lecture du roman, je me suis surprise à retourner au début du volume pour en savoir plus sur ces personnages qui sont intégrés à ce roman de fiction. J’adore!

Par exemple, parmi les personnages historiques qui ont existé et qui se retrouvent dans le livre, plusieurs étaient notaires et ont laissé derrière eux plein d’écrits tels que des contrats de mariage, et autres actes notariés. Il y a aussi des gens célèbres tels que Robert Giffard. 

De plus, pour nous mettre en contexte, on nous propose un résumé rapide du système monétaire de cette époque pour nous aider à comprendre certains passages. 

Bien que ce soit un livre de près de 500 pages, la lecture est fluide, les chapitres sont courts et multiples et les dialogues sont nombreux et les descriptions sont concises, précises et appropriées. 

Comme cet auteur est très renseigné sur notre histoire et qu’il fait énormément de recherches dans nos archives historiques pour bien nous représenter la réalité de ce temps-là, on ne peut que se réjouir d’en apprendre autant sur la façon de vivre des gens de ce siècle révolu. Ainsi, on apprend beaucoup de choses par rapport à ce qui se passait dans ce temps :

  • Comment dégarnir les toits de toutes matières combustibles, pour se protéger contre des attaques de boulets à feu… en étendant des peaux de bœuf mouillées sur les toits.
  • Comment ne pas mourir de faim, lorsqu’il n’y a plus rien à manger, on peut s’empêcher de mourir, en mangeant du cuir. Pour apprêter les vieux cuirs et les parchemins : « Le secret réside dans le fait de bouillir et bouillir à nouveau. Il faut faire tremper dans l’eau au moins vingt-quatre heures avant de bouillir avec du suif. On peut y mettre des herbes pour donner du goût »
  • On apprend aussi à connaitre le métier d’Arnaud, charpentier de moulin. Comment il a dû faire son Tour de France pour parfaire son apprentissage et devenir compagnon dans ce métier et ensuite devenir expert dans la fabrication de moulins. (en construisant et assemblant tous les morceaux pour faire un moulin trémie, fuseau, rouet, lanterne, bluteau)
  • On apprend comment fonctionnent les contrats de mariage de l’époque, avec la dot, le douaire et le préciput. Puis, comment se faisait le partage de l’héritage, lorsqu’un des deux époux décédait. C’est vraiment intéressant.
  • On apprend aussi comment on punit les voleurs et violeurs… par la flétrissure (marquer d’un V sur l’épaule, ou la joue, à l’aide d’un fer chauffé à blanc. Et les faussaires, on les marquait d’un F et les déserteurs avec un D). C’est une méthode drastique, mais à mon avis assez efficace pour que tous et chacun sachent à qui ils ont affaire. J’aime bien…
  • On suit les péripéties et les périples d’Arnaud, avec ses comparses qui font la traite des fourrures avec les Iroquois, tout en tentant de ne pas perdre la vie (ou leur chevelure) à leurs dépens. 

En plus de ces différences au niveau de la façon de vivre, on découvre aussi plusieurs mots inconnus de nos jours, ou qui ne sont plus d’ordre usuel : 

Garce : Parlant d’un bébé naissant fille

Poterne : Porte dérobée dans la muraille d’enceinte d’un château, de fortifications.

Jouer au lansquenet : Jeu de cartes introduit en France par les lansquenets (Fantassin allemand servant en France comme mercenaire, aux xve et xvie siècles)

Une patache : un moyen de transport, diligence peu confortable où l’on voyageait à peu de frais.

Un héraut : Personne dont les fonctions étaient la transmission des messages, les proclamations solennelles, l’ordonnance des cérémonies.

Un verre de gnôle : eau-de-vie 

Bref, je ne me suis aucunement ennuyé à lire ce passionnant récit. Quand un livre me permet de me divertir, en plus de m’instruire, que demander de plus.  J’ai juste hâte maintenant de lire la suite…   

 

Michel Langlois

Né à Baie-Saint-Paul, Michel Langlois a complété des études universitaires à l’Université Laval. Il a fait carrière comme généalogiste professionnel aux Archives nationales du Québec à Québec. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages de généalogie, dont le Dictionnaire biographique des ancêtres québécois, et sa précédente saga familiale La Force de vivre, en quatre tomes qui a conquis plus de 100 000 lecteurs. Cette nouvelle fresque en quatre tomes nous transporte cette fois à une autre époque, celle des débuts de la colonie. Il entreprend également la publication d’un récit, Un p’tit gars d’autrefois, qui, lui, se déroule dans la Beauce des années 1950. 

Prix : 27.95 $ 

480 pages

 

Éditions Hurtubises

http://www.editionshurtubise.com