Charbonneau et le Chef

Le 24 avril 2010


«Une mise en scène magistrale de Jean-Philippe Joubert élaborée minutieusement
avec la solidarité des acteurs et l’apport innovateur des éclairages!
»

 

 

Pour la dernière pièce de la saison 2009-2010, le Théâtre du Trident convie son fidèle public à un retour en arrière, lors de la grève de 140 jours des travailleurs de l’amiante en 1949. Cette pièce souligne le début des festivités qui marqueront le 40e anniversaire du Trident. Quoi de plus approprié pour l’occasion de revisiter une des premières pièces à succès du Théâtre du Trident avec Paul Hébert comme cofondateur et directeur artistique, Charbonneau et le Chef  présentée en 1971 et 1972 mettant en vedette Jean Duceppe et Jean-Marie Lemieux.

La pièce
Asbestos, 1949. Les travailleurs de la mine d’amiante revendiquent de meilleures conditions de travail et la reconnaissance syndicale. Les négociations avec l’employeur mènent à l’impasse et la grève éclate. Le conflit prend rapidement de l’ampleur partout au Québec et finit même par opposer directement le premier ministre du Québec de l’époque, Maurice Duplessis, qu’on surnommait alors « le Chef », et monseigneur Joseph Charbonneau, archevêque de Montréal. Sympathisant envers la cause des ouvriers, Charbonneau n’hésite pas à prendre leur défense et invite la population à la paix sociale. Convaincu de l’ingérence de l’Église dans cette affaire, Duplessis fait tout ce qui est en son pouvoir pour garder le contrôle et évincer l’archevêque.

 


Jean-Sébastien Ouellette et Jack Robitaille

 

Encore une fois, Jean-Philippe Joubert fait preuve de génie en nous donnant une mise en scène qui démontre la solidarité des acteurs, qui est tout aussi présente que celle de ces travailleurs lorsqu’ils se sont unis pour faire cette grève. Grâce à ces plans élaborés, de faire tourner les bancs pendant les réunions syndicales, ou de faire marcher les mineurs en arrière-plan, pendant les discussions entre Duplessis et Mgr Charbonneau, cela permet aux gens de toujours se rappeler ceux dont le destin est en cause. Et la musique classique qui s’ajoute à tout cela donne une émotion vive par rapport à tout ce qui est vécu par ces gens. Jack Robitaille doit chausser de grandes pointures pour donner la crédibilité à ce rôle de Duplessis et il y réussit à merveille. De même, Jean-Sébastien Ouellette fait preuve de noblesse et de grâce dans le rôle de Mgr Charbonneau. Au niveau des costumes, je me dois de féliciter le travail de Denis Denoncourt, pour l’exactitude et la variété des costumes de l’époque. Que ce soit les habits d’archevêques, de policiers, des travailleurs miniers ou des complets de politiciens et journalistes, tout y est de façon très représentative de ce temps.

Bref, ce que je retiens de cette pièce, c’est la justesse du jeu des acteurs, la complicité et le travail d’équipe de ceux-ci, les costumes authentiques de l’époque qui sont recrées, la musique classique qui raffine les émotions, et la mise en scène magistrale de Jean-Philippe Joubert élaborée minutieusement avec la solidarité des acteurs et l’apport innovateur des éclairages. 

À la fin de la représentation, les 17 acteurs, le directeur du théâtre Gil Champagne et le metteur en scène, Jean-Philppe Joubert se sont installés sur la scène et ont permis au public d’émettre leurs commentaires et de poser leurs questions pendant environ 30 minutes.

Il a été surprenant de savoir qu’une grande quantité des gens présents dans la salle avaient vu la version deCharbonneau et le Chef en 1971 ou 1972. Une preuve de plus que les gens sont de fidèles assidus à ce théâtre.

Jean-Philippe a remercié Gil Champagne et le Trident de lui avoir donné l’opportunité de profiter de 3 jours de laboratoire sur la scène, avec les acteurs et les éclairages, afin d’explorer des avenues de mise en scène qui se sont avérés de franc succès durant la pièce. Un travail remarquable de Caroline Ross pour ces éclairages.

Également, il a été mentionné que cette pièce est inspirée des faits historiques et des personnages qui ont vraiment existé, avec leurs propres propos rapportés tels que, avec des costumes et des coutumes de l’époque, comme les pratiques religieuses des évêques du temps. Des recherches ont été faites en collaboration avec le Diocèse de Québec pour l’authenticité, de même que les biographies de M. Duplessis et Mgr Charbonneau, ont servi de base pour aider à recréer les personnages.

Les gens ont grandement applaudi la mise en scène et le travail suprême de tous les acteurs dans cette pièce.

 


Texte John Thomas McDonough
Traduction et adaptation Paul Hébert et Pierre Morency
Mise en scène Jean-Philippe Joubert

Scénographie Claudia Gendreau
Costumes Denis Denoncourt
Éclairages Caroline Ross
Musique Mathieu Campagna

Distribution 
Normand Bissonnette
Guillaume Boisbriand
Pierre-Yves Charbonneau
Fabien Cloutier 
Jean-Pierre Cloutier 
Denis Lamontagne
Éric Leblanc
Nicolas Létourneau
Jean-René Moisan
Jean-Sébastien Ouellette
Jocelyn Pelletier
Maxime Perron 
Lucien Ratio 
Jack Robitaille
Éva Saïda
Patric Saucier
Nicola-Frank Vachon

Théâtre du Trident

 

Crédit photos : Louise Leblanc