Le cardigan de Gloria Esteban

« Une pièce géniale, captivante et très divertissante!  
Un jeu inouï des comédiens! »
 
 
La pièce Le cardigan de Gloria Esteban est la deuxième pièce présentée au théâtre Premier Acte dans cette saison 2010-2011.
 
Le récit s’étale sur une période d’environ une année scolaire, à l’intérieur des murs d’une bibliothèque du secondaire. On y retrouve le quotidien de deux bibliothécaires, l’une bourrue et austère, l’autre romantique et déçue par la vie, qui vont s’apprivoiser au cours de l’année et s’aideront mutuellement à surmonter les obstacles de la vie.
 
Fanny (Joëlle Bond), la jeune fille trompée par son amoureux et déçue dans ses ambitions artistiques, aboutit à la bibliothèque de la polyvalente Paul-Poisson, à Québec, pour mieux oublier ses souffrances montréalaises. Marthe (Marie-Ginette Guay), la bibliothécaire aguerrie, qui ne veut rien changer à son système de classement, et ne veut rien savoir de l’informatique, doit laisser partir la vie dont elle n’a pas profité. Paul (Benoit Cliche), le professeur d’éducation physique romantique, cherche désespérément l’amour. Patrik (Olivier Lépine), l’ancien copain de Fanny, cherche un compromis entre son vedettariat et son amour pour elle. Marcel (Jonathan Gagnon), le neveu de Marthe, cherche à chanter des chansons de Vilains Pingouins et réussir ses tours de magie.
 
Cette pièce, à mon avis, est à mi-chemin entre la comédie musicale et la comédie romantique. Joëlle Bond a créé des personnages riches, attachants, colorés, qu’on a envie de voir s’en sortir dans la vie. Elle nous propose un texte inventif, drôle, avec des répliques savoureuses entre les divers personnages. Comme cela se passe un peu dans l’univers à demi glamour du vedettariat québécois, des vidéoclips populaires sont projetés sur un écran à certains moments, joués par divers personnages de la pièce, donnant un effet de parodie très cocasse et une certaine magie à l’univers d’une bibliothèque. De plus, on entre dans l’intérieur des personnages, dans leurs rêveries, par l’intermédiaire de pauses musicales, avec des chansons de notre palmarès québécois des années 90 (Michel Rivard, René et Nathalie Simard, Richard Séguin, Céline Dion, Julie Masse, Rock Voisine, Kashtin, etc.) où chacun y va de sa petite folie de chorégraphie de danse et de chant pour ajouter aussi à la magie.
 
 
Il y a aussi un souci du détail dans le décor qui est hallucinant. Une grande scène avec de l’espace pour bouger, danser, s’éclater, mais aussi des livres à profusion et l’ambiance même d’une vraie bibliothèque qui incite au silence et à la lecture. Un beau contraste. Une mise en scène très élaborée, de par tous ces déplacements, chorégraphie et tous ces accessoires et costumes qui changent au fil des jours qui s’écoulent. Une belle réussite !
 
Je ne peux passer sous silence le jeu inouï des comédiens. Chacun d’eux apporte sa fragilité, son humanité à son personnage. Jonathan Gagon est sublime dans son interprétation de ce jeune attardé qui n’a que du bon à offrir et qu’on ne peut qu’aimer. Il est d’une justesse troublante dans son jeu, sans trop en faire, il nous attendrit, sans qu’on en prenne pitié. Benoit Cliche est drôle à souhait dans son rôle de célibataire amoureux un peu pathétique, qui n’a d’yeux que pour la belle Fanny. Olivier Lépine, le tombeur de ses dames, sait se faire désirer et haïr à la fois. Du vrai bonbon à voir jouer. La relation entre le personnage de Marie-Ginette Guay et celui de Joëlle Bond ressemble au jeu du chat et de la souris, ou le petit Prince et le renard. On sent une réelle chimie et collaboration entre ces deux comédiennes qui font éclater leurs souffrances et leurs déceptions en se confrontant l’une et l’autre. De beaux moments touchants surviennent lors de leurs tête-à-tête. Deux magnifiques comédiennes bouleversantes de crédibilité!
 
En résumé, nous avons droit à une première partie drôle, stimulante, exaltante même, une deuxième partie plus courte, mais très émouvante, sereine et ensorcelante. Un tout génial, captivant et très divertissant!
 
 
Cette pièce est d’une durée de 2 h 15, avec en plus un entracte d’une vingtaine de minutes, où les gens du public sont invités à prendre une petite tisane concoctée par les deux bibliothécaires. 
 
Le petit luxe est une compagnie composée de Joëlle Bond, de Claudiane Ruelland, de Valérie Polychuck et d'Ann-Sophie Archer, quatre filles qui ont pour but premier de vous faire passer de beaux moments de théâtre en vous invitant à des spectacles divertissants et profondément humains. Il s’agit du deuxième projet du petit luxe, après Charme, le texte qui a fait connaître la compagnie.
 
 
Distribution :
Fanny : Joëlle Bond
Marthe : Marie-Ginette Guay
Marcel : Jonathan Gagnon
Paul : Benoît Cliche
Patrik : Olivier Lépine
 
Production : Le petit luxe – compagnie de théâtre
Mise en scène : Ann-Sophie Archer
Assistance à la mise en scène : Claudiane Ruelland
Scénographie : Valérie Polychuck assistée de Marie Polychuck
Lumière et Régie : Jérôme Huot
Vidéo : Marylin Laflamme
Musique : Claude Lachance, Benoît Cliche
Aide aux chorégraphies : Caroline Nadeau
 
 
Cette pièce est présentée jusqu’au 6 novembre au théâtre Premier Acte.
 
Billets en vente sur le réseau billetech ou au numéro suivant : 418-643-8131  
 
 
crédit photos : Nicolas Tondreau