À Présent

 
Lundi le 8 novembre dernier, pour un soir seulement, la salle Albert-Rousseau recevait en ses murs la pièce À présent. Cette pièce a connu beaucoup de succès depuis sa création en 2008, notamment en étant traduite en anglais et en italien. Elle a été reprise pour l'ouverture de la saison chez Duceppe, à Montréal, puis vient de partir en tournée pour une vingtaine de représentations à travers le Québec.
 
 
En résumé :
Récemment installés dans leur nouvel appartement, Alice et Benoît essaient tant bien que mal de retrouver une certaine quiétude après une période difficile. Mais le jeune couple devra faire face à ses voisins de palier, les Gauche, un couple plus âgé qu’eux, et leur fils de trente-cinq ans. S’immisçant insidieusement dans leur intimité, ce trio peu conventionnel à bien des égards bouleversera leur existence à tout jamais.
  
Écrite par cette actrice qui a grandi à Cap-Rouge, Catherine-Anne Toupin, cette pièce se veut un voyage entre l’inconscient et la réalité, le fantasme et le rêve cauchemardesque. Juste au moment où le public pense comprendre ce qui arrive, il est dérouté, et revient à la case départ. Avec un humour grinçant, noir et parfois absurde, des dialogues de sourds et de la folie au rendez-vous, tout cela devient rapidement un véritable casse-tête pour le public. Alliant le malaise et le rire jaune, les gens dans la salle tentent de s’accrocher à une réalité qui leur échappe à tout moment. Si ce n’est des acteurs fabuleux qui font partie de la distribution, je pense que la pièce n’aurait pas eu autant d’attrait.
 
 
Éric Bernier joue un véritable Tanguy vivant aux crochets de ses parents à 35 ans et qui tente encore de les séduire, comme un enfant qui recherche l’attention. Il se transforme en un amant très convaincant et provoque à l’occasion de la sympathie et déclenche souvent les rires. Monique Miller a un petit bijou de rôle que l’on jubile à voir se dévergonder. François Tassé, lui, joue cet homme élégant au regard hypnotiseur et à la libido très entraînée. Il sait comment provoquer le malaise dans la salle et se promène sur la mince ligne du bon goût, en la traversant même à plusieurs reprises.
 
 
David Savard et Catherine-Anne Toupin sont également très convaincants et se laissent aisément transporter dans l’univers déjanté de leurs voisins.
 
Ce genre de pièce, aux allures de suspens psychologique aigu, existe peu au Québec, et tend à déstabiliser les gens. Pour ma part, ce n’est vraiment pas le style de théâtre que j’apprécie. Bien que j’ai adoré les performances des acteurs et la façon très ingénieuse de jouer avec l’éclairage et les décors, je suis restée pantoise, lors de la tombée du rideau. Questionnement, réflexion et discussion dans l’auto par la suite, ne m’ont pas permis de m’éclairer suffisamment sur le sens de la pièce et le punch final qui m’a, somme toute, laissée sur ma faim.
 
 
 
Texte : Catherine-Anne Toupin
Mise en scène : Frédéric Blanchette

Distribution :

François : Éric Bernier
Juliette : Monique Miller
Benoit : David Savard
Gilles : François Tassé
Alice : Catherine-Anne Toupin

Décor :  Olivier Landreville

Costumes : Marc Senécal
Éclairages : André Rioux
Musique : Yves Morin
Accessoires : Patricia Ruel

Présentée en collaboration avec le Théâtre de La Manufacture

 
  
  
 
 
crédit photo : Philippe Moussette