spectacle Soulevez le Corneliu de Jean-Thomas Jobin

Joindre l’absurde à l’agréable!
 
Lundi le 15 novembre dernier avait lieu la première médiatique à Québec du spectacle Soulevez le Corneliu de Jean-Thomas Jobin à la salle Albert-Rousseau. N’ayant pas vu son premier one man show au départ, mais en sachant quel genre d’humour il peut faire, puisque j’ai regardé quelques épisodes de sa série Web Père poule, je me suis dit que je me devais d’aller voir son deuxième spectacle, histoire de joindre l’absurde à l’agréable.
 
D’abord, j’ai été surprise de voir une quantité phénoménale de jeunes adolescents entre 12 et 18 ans dans la salle. Est-ce l’engouement de sa série web qui a attiré cette nouvelle génération d’amateur d’humour, ou si en général l’humour absurde est celui que les jeunes affectionnent le plus? Bref, je me suis senti comme dans un voyage scolaire, quand des rangées de sièges au complet ont été remplies de ces jeunes qui ont même tenté d’entrer leurs sacs de chips avec eux dans la salle.
 
 Avant même d’entrer sur scène, à 20 h pile, on entend Jean-Thomas nous demander de la coulisse de l’aider à faire son cri de ralliement. Comme c’est un rituel qu’il a, de faire ce cri et qu’il n’a personne avec lui pour le faire, alors le public s’est exécuté avec grand bonheur. Le public rigole avant même l’apparition de Jean-Thomas, le ton est donné. Naturellement, quand il apparaît, c’est dans sa pose de celui qui soulève Corneliu (en carton) qu’il nous explique pourquoi nommer son spectacle ainsi. S’enchaineront par la suite une série de répliques complètement dépourvues de sens parfois, et de liens entre eux, «des blagues qui ne mènent à rien. » comme il le dit lui-même. À cela s’ajoutent des jeux de mots complètement loufoques, et des calembours bien travaillés, dont on ne peut qu’en rire.
 
 
Au tout début du spectacle, il y a eu un problème de micro pendant quelques minutes. Bien que cela a un peu déstabilisé Jean-Thomas, au point d’en oublier où il était rendu dans ses blagues, il s’est improvisé des répliques tordantes, et a même eu le culot de nous dire qu’il allait recommencer un bout de spectacle, afin de pouvoir faire le lien entre la dernière blague (avant le problème de micro) et la prochaine réplique qui a un lien avec la précédente. Et bien les gens ont tellement ri de sa répartie qu’ils l’ont applaudi chaudement.
 
Ainsi, JTJ aborde divers sujets avec le public, comme nous faire un résumé d’un son premier spectacle pour ceux qui ne l’auraient pas vu, nous énumérer la liste de ses anciennes vies, avant de devenir Jean-Thomas, comment fonctionne son cerveau (assez détraqué merci!). Il en profite aussi pour faire du placement de produit (de multiplication, quel jeu de mots!). Et il nous parle des statuts Facebook, de twitter et de son propre réseau antisocial qu’il a créé pour se parler à lui-même. Bref, il parle de tout et de rien, au plus grand bonheur du public, qui rit autant de l’effet de surprise que de l’absurdité de ses propos. Entre ces divers moments de pur délice, Jean-Thomas fait intervenir sur scène son acolyte Jacques Boyer (alias Jack Bauer de la série 24), une marionnette du style Madame Gigger, manipulé brillamment par Jean-Sébastien Lavoie. Ces moments entre eux permettent d’amener un fil conducteur au spectacle, sur une trame d’action à la manière d’un suspens de la série 24. C’est complètement débile, et cela les amène à relever des défis du genre de jouer un match du jeu-questionnaire télé Pyramide. Ce moment est à mourir de rire. Personnellement, à part ce quizz avec la marionnette, j’ai préféré les moments où Jean-Thomas s’adressait seul à la foule.
 
 
 Au niveau de la mise en scène, Christian Bégin a misé sur la carte de la folie aussi en utilisant un décor du style arène du cirque et des accessoires hétéroclites comme un pot à œufs dans le vinaigre et aussi amener sur scène un podium à 4 marches pour récompenser aux olympiques celui qui a passé proche d’avoir une médaille. De plus, au niveau de l’éclairage, lors des moments seuls avec Jean-Thomas, ce sont des lumières plus sobres et tamisées qui ont été utilisées, tandis qu’en présence de la marionnette, ce sont de gros néons qui éclairaient la scène et une partie de la foule en même temps.
 
En deuxième partie du spectacle, mon moment préféré fut lorsque s’est présenté sur scène Paul McCartney des Beatles. Une imitation horrible de ce personnage légendaire. Pour nous prouver qu’il était Paul, il nous récitait des paroles des chansons des Beatles. Le plus drôle et probablement le plus difficile à faire à mon avis, c’est lorsqu’il a chanté Yesterday, mais avec les paroles de tous les titres de chansons mélangés. Très réussi comme numéro. Ensuite, il nous parle de son coup de foudre pour une joggeuse aux bas couleurs de vomi. Puis, JT est la seule personne que je connaisse qui préfère avoir le pouvoir magique de mettre des paroles dans la bouche des gens au lieu d’avoir un million de dollars. C’est hilarant aussi comme numéro. Le tout se termine sur un numéro très câlin avec son chat, à qui il chante une berceuse pour l’endormir. Pour être certain qu’on comprenne que c’était la fin du spectacle, il nous a bien avertis que cela serait le dernier numéro…
 
J’ai bien aimé aussi le fait que Jean-Thomas s’adresse souvent à la foule, pour leur demande d’interagir, en répétant après lui diverses phrases ridicules. Les gens dans la salle, pas seulement les jeunes, se sont royalement bidonnés.
 
 
Jean-Thomas Jobin est à nouveau à la salle Albert-Rousseau mardi le 16 novembre 2010 puis reviendra en supplémentaire au Grand Théâtre les 25 et 26 mars 2011. Les billets seront en vente mercredi matin.
 
 
Script-édition : Pierre-Michel Tremblay.
Marionnettiste : Jean-Sébastien Lavoie
Mise en scène : Christian Bégin
 
 
 
 
 
 
crédit photos : Claude Ouellet