(Les) 5 prochains humoristes

 

 

Après avoir fait le tour du Québec pour provoquer le rire un peu partout dans la province, «les 5 prochains» concluaient, le 15 novembre 2010 au Club Soda, toute une aventure de leur début de carrière en humour. Suivis d’une caméra dans leur quotidien depuis quelques mois, les «5» feront aussi l’objet d’une série documentaire présentée à ARTV au printemps 2011 concernant l’ascension de ces cinq jeunes dans leur carrière en tant qu’humoristes.

Dominic et Martin, les animateurs de la soirée, les ont par contre avertis : «Vous êtes encore jeunes, vous avez la vie devant vous… vous pouvez encore laisser tomber ce métier!» Le duo, qui pour sa part est formé depuis 17 ans, n’a pas parlé davantage de l’expérience des jeunes humoristes. Ils se sont plutôt contentés de raconter leurs propres blagues, et même si quelques-unes d’entre elles étaient excellentes, les projecteurs étaient trop centrés sur eux, nous qui aurions aimé en savoir un peu plus sur ceux qu’on va sûrement revoir dans les années futures.

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Présentés un à un par Dominic et Martin, les deux jeunes femmes et les trois jeunes hommes se sont relayés sur scène dans une formule (malheureusement) standard, devant une foule assise qui n’attendait qu’à découvrir ces nouveaux talents. Voici un résumé de chacun des numéros, en ordre chronologique de passage.

Kim Lizotte

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Fonceuse pendant tout son numéro, pas étonnant que ce soit Kim Lizotte qui ait cassé la glace parmi les cinq. Elle commence par rire de ses nouveaux colocs masculins qu’elle compare à des chats qui ne font pas grand-chose, pour ensuite s’attaquer aux banlieusards, qu’elle avoue peut-être finalement devenir lorsqu’elle sera plus riche! Pour la deuxième moitié du numéro, elle s’attaque à la politique, un sujet qu’elle ne peut éviter. Mais malgré des blagues plus faciles comme les attaques personnelles envers l’ancien ministre de la famille Tony Tomassi, elle est capable d’en faire des plus intelligentes, comme lorsqu’elle affirme qu’«on n’est pas prêts à se faire gouverner par un vagin (lire: femme), mais oui par un trou de cul»!

Pierre Hébert

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Le 10 mai 2003, à l’âge de 18 ans, Pierre Hébert annonçait à midi, exactement, qu’il lâchait son doctorat en psychologie. À 12:01, sa mère pleurait. Et lorsqu’il a annoncé qu’il en coûterait 10 000$ en deux ans pour faire l’École Nationale de l’Humour, c’est à 12:02 que son père pleurait à son tour! Après cette courte introduction, Hébert nous plonge dans une histoire complètement intéressante qui nous plonge dans son univers… de gars qui s’est fait circoncire adulte! Et non seulement on baigne complètement dans son monde, mais son interaction ponctuelle avec la foule est superbe. Il conclura en faisant référence au début de son histoire, ce qu’aucun des autres n’a pu faire d’aussi bonne façon ce soir-là

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Après un long entracte, Dominic et Martin sont remontés sur scène… pour encore une fois raconter leurs propres blagues. Dommage aussi ne toujours pas parler des cinq participants, d’autant plus qu’à la fin de chacun des numéros, le duo ne faisait pas de retour sur les présentations qui venaient d’être faites, se contant d’un simple rappel… de leur nom.

Étienne Dano

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Le seul des cinq n’ayant pas fait l’École de l’humour, Étienne Dano n’a pas la langue dans la poche. Agressif dans son propos (lire comme un compliment), à la limite du vulgaire (il veut combattre le préjugé, mais en a lui-même dans ses blagues) il commence en faisant quelques blagues sur différents sujets comme le voile musulman, le stainless steel et Call TV, pour ensuite nous raconter l’histoire des vikings. Oui oui! La force et la puissance de ces hommes, mais aussi la raison de leur disparition, assez cocasse, et leur héritage aujourd’hui encore présent. (Indicie: la lettre K y joue un grand rôle.) Dano termine son numéro sur des jeux de mots bien travaillés, dont une sur la rivalité Québec-Montréal: «Pour les gens de Québec qui disent qu’à Montréal, ce sont des snobs fendants… ils n’ont qu’à aller à Hochelaga. Et pour les gens de Montréal qui disent qu’à Québec, ils sont habitants… ils n’ont qu’à aller à Hochelaga!»

Korine Côté

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Tout le monde est déjà allé aux glissades d’eau. Korine Côté aussi, mais elle n’a pas trouvé ça drôle. Elle commence donc son numéro en nous faisant plonger dans un parc aquatique pour y rire de tous ces petits détails bien connus par tous ceux qui ont déjà visité ce genre d’endroit! Elle saute un peu plus tard vers le sujet des voitures, de la pollution et des routes pour conclure sur une bonne réflexion philosophique. «Vos actions courantes de tous les jours, surtout celles qui paraissent dangereuses (elle en énumère plusieurs qui sont cocasses!), les feriez-vous avec un enfant dans les bras?

Guillaume Wagner

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Confiant et presque désinvolte, Guilaume Wagner n’a vraiment pas l’air de quelqu’un qui en est à ses débuts. Lui aussi tire un peu dans tous les sens, en riant de Facebook et des gens qui se plaignent des McDonald, en passant par les émissions de télévision québécoises et Twilight. Mais de toute façon, «c’est pas difficile de blaster Twilight… C’est comme donner un coup de pied dans la face d’un homme-tronc »! Wagner s’attaque ensuite à la question de l’hypersexualisation des jeunes filles, pour finir par aussi rire des «pitounes» et des gros gars musclés (dont les culturistes). Mais la meilleure partie de son numéro reste probablement celle où il parle des sans-abri et éventuellement des drogues, en se moquant des gens qui disent ne pas avoir besoin de drogue pour avoir du fun. «Ben nous on en a besoin pour TE trouver le fun!»

Voici donc cinq futurs humoristes qu’on reverra sûrement sur la scène québécoise, mais il ne faut pas oublier qu’il y en a beaucoup d’autres qui travaillent aussi fort sinon davantage, et qui n’ont pas la même visibilité!

Pour les suivre sur Facebook: facebook.com/les5prochains

Crédit photos: Jean Aubé.