Contraint de quitter la région de Drummond sans pouvoir y revenir, Emmanuel, le plus jeune des fils de Nicolas, va s’établir à Baie-Saint-Paul sur une terre que son père a obtenue en héritage, où il se marie, a des enfants et après une quinzaine d’années, en raison du mauvais rendement de sa terre, il décide de s’établir au lac Saint-Jean, au bord de la rivière Métabetchouan, face au poste de traite de la baie d’Hudson. C’est ainsi qu’au printemps 1866 il amène son épouse Fabienne, leurs enfants Omer, Élisabeth, Geneviève, Léopold et Arsène vers sa terre promise. Le voyage qui mène les Grenon jusqu’au lac Saint-Jean est semé d’embûches et d’épreuves. De plus, leur nouvelle vie là-bas se révèle tout aussi mouvementée. L’isolement, l’hostilité des Anglais de la région, la rudesse du climat, les catastrophes naturelles, les deuils seront le lot de leur quotidien. Ils devront se battre contre une nature sauvage et un groupe d’Anglais qui viennent construire un bateau à vapeur à l’embouchure de la Métabetchouan, sans compter un curé à l’esprit étroit et le dénommé Forest, gardien du poste et grand séducteur de femmes.
Réussira-t-il à bâtir le village dont il rêve? Est-ce que l’appui de son fils aîné Omer sera suffisant? Ce dernier ne se lassera-t-il pas de Métabetchouan? Élisabeth passera-t-elle à travers toutes les épreuves que le sort lui réserve? Que deviendront Geneviève, Arsène et Léopold? Quel sera le rôle de Délina, la servante du poste? Bellone, l’ami d’Emmanuel, viendra-t-il s’établir à Métabetchouan? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans les lignes de ce troisième tome de La Force de vivre.
Cette saga familiale a débuté par le tome I, où en 1803, on a surtout suivi la famille d’Edmond et Émilie. Puis, le deuxième tome a eu comme personnage central leur fils Nicolas et son épouse Bernadette lors de leur établissement à Drummond entre les années 1816-1845. Et ce troisième tome débute en 1865 avec l’histoire de la famille du plus jeune des enfants de Nicolas, Emmanuel, et se poursuit jusqu’en 1874. Contrairement aux deux autres tomes, ce n’est pas la vie d’aubergiste ou de soldats qui y est racontée, mais plutôt, la tentative de fonder un nouveau village, sur les rives de la Métabetchouan, où, une famille seule tente de s’établir pour vivre de sa ferme, de sa chasse et sa pêche, sans presqu’aucune âme qui vive autour.
Encore une fois, grâce au talent et à la recherche très poussée de l’auteur dans nos archives historiques, l’on découvre un pan de notre histoire peu connue, qui nous fait comprendre que ce ne fut pas facile pour nos ancêtres de fonder une famille sur une nouvelle terre, une nouvelle région. On découvre les problèmes engendrés par l’isolement, l’analphabétisme, le manque de ressource, comme le curé, le médecin et même le magasin général.
Dans ce livre, il y a peu de personnages, comparativement aux autres tomes, et on nous fait plus découvrir la nature, ses bienfaits et ses catastrophes qu’elle engendre aussi. Il y a beaucoup de descriptions de cette terre promise qu’Emmanuel affectionne tant.
Cependant, parmi ces trois tomes, celui-ci m’enchante un peu moins. Il y a moins d’action que dans les livres précédents et de plus de longues répétitions d’évènements semblables. Cependant, les personnages sont très attachants et il est intéressant de voir comment les gens vivaient à cette époque. Une autre belle nostalgie de notre histoire québécoise.
Je ne peux qu’espérer le prochain tome de ce roman historique pour savoir dénouement de cette saga familiale.
Michel Langlois
Né à Baie-Saint-Paul, Michel Langlois est diplômé de l’Université Laval. Il a fait carrière comme généalogiste professionnel aux Archives nationales du Québec à Québec. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages de généalogie, dont le Dictionnaire biographique des ancêtres québécois, il nous offre, avec La Force de vivre, une saga familiale en quatre tomes qui nous plonge dans la vie du XIXe siècle et nous transporte à Baie-Saint-Paul, Québec, Drummondville, au lac Saint-Jean et en Beauce.
Prix suggéré : 27.95$
440 pages
440 pages
