Ta Yeule Kathleen / En Attendant Gaudreault

 

 

Deux pièces qui se suivent et qui sont reliées d’une certaine façon, les deux écrites par Sébastien David qui est aussi acteur d’«En attendant Gaudreault», la pièce qui suit «Ta yeule Kathleen». Création du «Collectif En attendant»

Ta Yeule Kathleen

Les cris qu’on entend ne sont pas ceux d’un bébé qui pleure. Ce sont plutôt des bruits stridents qui ne cessent de bourdonner dans les oreilles de Lynn (Marie-Hélène Gosselin) depuis la naissance de sa fille Kathleen. Enfant qui n’a techniquement pas le droit de se trouver dans l’«appartement BS» où elle habite, puisqu’il est dit qu’il est interdit d’avoir des animaux ET des bébés.

Dans une salle de spectacle assez petite (Jean-Claude-Germain du Théâtre d’Aujourd’hui), l’espace exigu qui rapproche l’actrice principale du spectateur le plonge tellement dans la vie difficile de la mère monoparentale que ça crée presque un malaise. Tout ça «à cause» de Marie-Hélène Gosselin, qui joue très bien le rôle de cette mère sans ressources, quoique parfois très (trop?) intense dans son jeu. Et malgré la dure réalité de Lynn, la pièce écrite par Sébastien David fait quelques fois places à des blagues, mais qui plusieurs fois ne font rire qu’une petite partie du public.

Après quelques mois où elle était enfermée dans son appartement avec Kathleen, Lynn décide finalement de se gâter et de sortir au bar du coin, même si elle laisse son bébé seul pour la soirée. Et alors que cette aventure s’annonçait intéressante, voilà le tout qui finit en cauchemar, pour finalement y trouver une certaine lueur d’espoir.

Bande-annonce de la pièce:

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En Attendant Gaudreault

Pour la deuxième partie du spectacle, Marie-Hélène Gosselin change peut-être de costume et de personnalité avant de revenir sur scène, mais ne change ni d’époque ni de coin de ville.

 

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Cette fois accompagnée de Sébastien David et Frédéric Côté, les trois personnages sont tous à la recherche de la même chose. Ou plutôt de la même personne: Gaudreault. Années 90 dans l’air et dans les costumes, William le junkie cherche sa drogue, Monique un amoureux et Dédé, à régler des histoires familiales. Triple quête et triple monologue très bien rythmé, où les histoires finissent par se croiser et éventuellement aboutir dans le même bar. Et c’est à cet endroit que Marie-Hélène Gosselin nous offre un excellent jeu d’expressions faciales et de mouvements du corps d’une Monique qui adore Céline Dion et qui décide de mettre une chanson dans le jukebox, en attendant ce fameux Gaudreault, en se retenant de ne pas chanter à tue-tête dans cet endroit public.

 

David et Côté nous font eux aussi oublier par leur bon jeu, pour l’instant de la pièce, que nous ne sommes ni à la veille du «bug de l’an 2000» ni dans leur univers. Univers qui est par ailleurs ponctué de musique psychédélique intéressante, comme pour Ta yeule Kathleen, à laquelle on fait de très bonnes références aux personnages et aux lieux dans cette deuxième partie du spectacle.

 

Bande-annonce de la pièce:

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Crédit photo: Jérémie Battaglia

Pour l’achat de billets et plus d’information sur la pièce et ses artisans: theatredaujourdhui.qc.ca/david

SALLE JEAN-CLAUDE-GERMAIN du Théâtre d’Aujourd’hui, du 11 au 29 janvier 2011

Création texte, mise en scène et interprétation: Sébastien David
Interprétation: Frédéric Côté, Marie-Hélène Gosselin
Décor et costumes: Anne-Marie Bérubé
Éclairages, direction technique et régie: Catherine Comeau
Composition musicale: Thierry Gauthier