10e Festival du Jamais Lu: Une édition anniversaire qui a remplis ses promesses!

 

Le 10e Jamais Lu s’est terminé samedi soir sur une note festive et bon enfant avec le cabaret de clôture La langue dans le vinaigre. Notre bilan témoigne de l’attachement du public pour le Festival et de la pertinence de l’événement. En effet, les spectateurs furent plus nombreux que jamais, les soirées spéciales, plus politiques et engagées que jamais, et les textes présentés, investis d’une réelle inspiration.

DES TEXTES, DES AUTEURS, DES SALLES PLEINES

Pour ses 10 ans, le Festival a connu une affluence record : des salles pleines à 73 % en moyenne, une augmentation de près de 10 % par rapport à l’an dernier.

Le public a découvert des textes inédits d’auteurs connus et moins connus des festivaliers. Ainsi, Fabien Cloutier, Navet Confit, Marc-Antoine Cyr, André Gélineau, Mathieu Gosselin, Marie-Eve Huot, Catherine Levasseur-Terrien, Francis Monty, Olivier Morin, Dominick Parenteau-Lebeuf, Julie-Anne Ranger-Beauregard, Guillaume Tremblay et Anne-Marie White ont pu mesurer l’effet de leurs mots sur leur auditoire.

UN ANNIVERSAIRE SUR FOND D’ÉLECTIONS

Les 10 ans du Jamais Lu se sont déroulés sur un fond de campagne électorale et d’élections. Ce contexte a teinté tout le festival qui posait cette année la question Jusqu’où te mènera ta langue? en guise de ligne éditoriale. Cette question a pris un tournant très politique et les auteurs n’ont pas hésité à se mouiller en parlant de leurs convictions, leur rôle et leur engagement au sein de la société québécoise.

Une soirée d’ouverture, comme un cri de ralliement

Orchestrée par Martin Faucher, la soirée d’ouverture donnait la réponse de 10 auteurs à la question éditoriale, mais on voulait surtout les voir pondre des textes dans la spontanéité et l’urgence de l’actualité. Le public venu en très grand nombre (certains se sont vu refuser l’entrée parce que c’était complet) s’est délecté des bijoux de textes lus par une équipe d’excellents comédiens. Cette soirée fut certainement une des plus riches provoquées par le Jamais Lu, et surtout une des plus percutantes à quelques jours d’un scrutin qui allait en surprendre plus d’un.

Un salon théâtral en guise de soirée électorale

Le soir fatidique du 2 mai, Carole Fréchette et Lise Vaillancourt ont reçu près de 40 personnes (autant des artistes que des gens du public) à la salle O Patro Výš et les ont conviés à partager nourriture, vin et idées sur les tabous sociaux. La soirée s’est terminée en regardant les résultats des élections qui alimentèrent, il va sans dire, les débats et discussions.

Un opéra rock, comme antidote à la gueule de bois électorale

Le lendemain 3 mai, l’équipe de Clotaire Rapaille : l’opéra rock a su nous redonner le sourire au lendemain d’un dépouillement de scrutin déconcertant. Au-delà de la boutade derrière cet opéra rock, on a senti de la part des créateurs un véritable questionnement sur notre identité québécoise : une réflexion qui n’aurait su tomber plus à propos dans l’actualité. Nombreux sont ceux qui sont venus voir la genèse de ce projet qui, nous le prédisons, fera sûrement partie des spectacles à voir dans les prochains mois et pourquoi pas les prochaines années…

Une langue dans le vinaigre qui relance les débats

Sous le signe de l’humour, Olivier Morin et Émilie Bibeau ont animé cette soirée qui rappelait les moments marquants du Festival. Elle a pris fin sur les mots de Marcelle Dubois, directrice générale et artistique, comblée par notre succès mais surtout atterrée que le débat sur le financement public de la culture, relancé jeudi dernier par Nathalie Elgrably-Lévy, chroniqueuse pour Le journal de Montréal, soit à nouveau à l’avant-plan en cette ère de gouvernement conservateur majoritaire où forcément la culture est menacée. Espérons que cette traversée du désert sera en fait le coup de fouet qui remettra l’engagement et le désir de se mobiliser socialement au goût du jour.

Le Festival tient à remercier le public, les artistes et les auteurs toujours présents pour cet événement. Nous venons de vivre un merveilleux 10e anniversaire, qui donne le goût de croire que les auteurs ont bel et bien leur place dans notre société, et qu’encore et encore il faut travailler à les mettre en lumière : ils ont tant à nous dire!

Nous sommes déjà pleins d’idées et d’envies pour notre 11e édition! Merci et à l’an prochain!