L’atelier de Bertrand Tavernier au 35e FFM

Festival du films du monde de Montréal du 18 au 28 août 2011.

L’an dernier le grand cinéaste et cinéphile émérite Bertrand Tavernier était venu au FFM pour présenter deux de ses films. Il sera de retour cette année pour présenter les coups de cœurs cinématographiques qui ont marqué sa carrière. Cet atelier se déroulera en deux volets et offrira des occasions de discussion avec les festivaliers :

CINÉMA FRANÇAIS : LES CLASSIQUES OUBLIÉS

Sucre de Jacques Rouffio (1978)

Douce de Claude Autant Lara (1943)

Le Mariage de chiffon de Claude Autant Lara (1942)

CINÉMA AMÉRICAIN : FILMS NOIRS MÉCONNUS

Pitfall d’André de Toth (1948)

Cry Danger de Robert Parrish (1951)

The Prowler de Joseph Losey (1951)

Ces projections et échanges de Bertrand Tavernier avec le public se dérouleront les 20, 21 et 22 août.

Bertrand Tavernier est depuis plus d’une trentaine d’années l’auteur d’une œuvre éclectique et rigoureuse, tentant de concilier une certaine conscience socio-politique et historique à un souci méticuleux et soigné pour la forme. Issu de l’âge d’or cinéphile des années 50, il s’est consacré très tôt à la critique, préférant négliger ses études pour se mettre au service de sa passion pour les films. Grand amateur de cinéma américain de qualité, il a longtemps et encore aujourd’hui célébré des auteurs comme Joseph Losey, Raoul Walsh, Edgar G. Ulmer, Robert Parrish ou Budd Boetticher; mais aussi des auteurs français comme les scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost ou le réalisateur Claude Autant-Lara, autrefois vilipendés par la Nouvelle Vague.

En 1973 il obtient enfin la chance de tourner son premier long-métrage, L’Horloger de Saint Paul, une adaptation de Simenon qu’il réalise à Lyon, ville de son enfance, avec Philippe Noiret, son acteur fétiche. Ce faux polar social obtient le prix Louis Delluc et l’Ours d’argent à Berlin. Que la fête commence (1975) est un film d’époque tout comme Le juge et l’assassin (1976) basé sur des faits du 19e siècle.

Après Des enfants gâtés (1977), mettant en vedette Michel Piccoli, il s’essaie au film d’anticipation avec La Mort en direct (1980). Suivront un séjour à Lyon pour Une semaine de vacances (Id) avec Nathalie Baye et Gérard Lanvin, puis un détour par l’Afrique coloniale des années 30 avec Coup de torchon (1981). Après un documentaire sur le blues coréalisé avec Robert Parrish, Mississipi Blues (1983), son  film Un dimanche à la campagne (1984) remporte le prix de la mise en scène à Cannes. Il signe un vibrant hommage au jazz avec Autour de minuit (1986), qui remporte l’Oscar et le César de la meilleure musique.

Dans La passion Béatrice (1987) Tavernier décrit à travers les liens déchirés d’une famille la décadence moyenâgeuse. On retrouve alors au casting Nils Tavernier, son fils, bientôt réalisateur. Il retrouve Philippe Noiret avec La Vie et rien d’autre (1989), puis réalise le documentaire La Guerre sans nom (1992), sur la guerre d’Algérie. En 1990 Tavernier réunit Dirk Bogarde et Jane Birkin dans Daddy nostalgie, un film intime sur la mort au sein d’une famille. Il s’intéresse ensuite au quotidien d’un inspecteur de police confronté à la délinquance et la toxicomanie dans le pseudo réaliste L.627 (1992).

Il met en scène La Fille de d’Artagnan (1994), L’Appât (1995), Ça commence aujourd’hui (1999) avant de co-réaliser avec son fils un documentaire, Histoires de vies brisées : les doubles peines à Lyon (2001), puis en 2004, avec sa fille cette fois, Tiffany Tavernier, il coécrit Holy Lola (2004). En 2008, Tavernier tourne en Amérique Dans la brume électrique (In the Electric Mist). En 2010, changeant encore de registre, il adapte le roman de Madame de Lafayette La Princesse De Montpensier, ces deux derniers films étaient présentés au FFM en 2010.

Les classiques oubliés du cinéma français et américain ont marqué la carrière de Bertrand Tavernier et il commentera et discutera avec le public des films qu’il a sélectionnés

Le 35e festival des films du monde se déroule du 18 au 28 août 2011.