Le Rossignol et autres fables: un opéra tout à fait différent, de la féérie sur scène. Un voyage dans un univers complètement renouvelé de l’opéra.

 

vue ensemble bassin, scène, costume
vue ensemble bassin, scène, costume

C’est avec un immense plaisir que lundi dernier, le 1 août, j’ai assisté à la présentation de la générale du spectacle « Le rossignol et autres fables » d’Igor Stravinsky.  Ce spectacle s’inscrit dans le cadre du Festival Opéra de Québec.

Acclamée partout depuis sa création à Toronto en 2009, la production de ce fabuleux spectacle a tout pour plaire à un public des plus diversifié.  Nul besoin d’être un connaisseur d’opéra pour apprécier pleinement cet évènement.   Qu’on soit amoureux d’opéra, amateur de marionnettes, de jeux d’ombres, fan de Robert Lepage, tout le monde y trouve son compte.

Après sa première prestation à Toronto en 2009, cet opéra a été présenté l’été dernier à Aix-en-Provence où il a reçu un acceuil des plus triomphal.   Il fut ensuite présenté à Lyon ainsi qu’à New York.

Ça ne prenait nul autre que Robert Lepage pour concevoir la mise en scène d’un tel spectacle.

Le décor a tout pour charmer nos yeux.

Dès que nous entrons dans la salle Louis Fréchette, nous constatons avec surprise que l’habituelle
fosse d’orchestre disparait pour faire place à un vaste bassin de 70,000 litres d’eau.  De part et d’autre du bassin, des jardins chinois y sont installés et sur l’un d’eux, trône un imposant arbre
articulé.

Comme la fosse d’orchestre fait place à un bassin d’eau, les musiciens sont déplacés pour l’occasion sur la scène.  Ils y sont bien en vue et offrent au public l’occasion de pouvoir apprécier encore plus
leur prestation.

vue ensemble bassin dragon
bassin d’eau, dragon

Dans le bassin, les chanteurs-manipulateurs s’affairent à rendre la vie à de belles marionnettes toutes vêtues de costumes magnifiques, d’oiseaux colorés ainsi qu’à des dragons des plus rigolos.  Ces derniers pataugent gaiement au gré de l’eau et se permettent même quelques éclaboussures au passage… ce qui fait rire spontanément le public.

Ce spectacle est scindé en deux parties.

La première partie s’intitule « Autres Fables » et nous offre un échantillonnage de pièces de Stravinsky dont Renard.

 

 

renard et coq
jeux ombres avec renard et coq

Renard c’est l’histoire burlesque d’un renard qui s’attaque hypocritement à un coq.  Mais un chat et une chèvre viennent au secours du pauvre coq naïf et empêchent le renard de tuer le coq.  Finalement, c’est le renard qui se fait prendre à son propre jeu et se fait tuer par le duo chat-chèvre.  Durant cette première partie, plusieurs clins d’œil humoristiques sont présentés via les jeux d’ombres, ce qui fait franchement sourire et rire le public.  Il aut apprécier cette partie avec son cœur d’enfant.

Les effets visuels des jeux d’ombre sont saisissants, d’un tel réalisme qu’on a peine à croire que les coqs, lièvres, renards, fleurs et chats qui nous y sont présentés sont en réalité des images qui prennent forment à partir des mains des 5 acrobates-marionnettistes.

On y croit car on peut facilement observer les acrobates-marionnettistes en plein travail
dans un des jardins chinois.

La deuxième artie intitulée Le Rossignol est inspirée du conte « Le Rossignol et l’empereur de Chine » d’Andersen.

Cette partie du spectacle présentée en 3 actes, nous raconte l’histoire d’un rossignol ayant
été invité à chanter pour l’empereur de Chine.
Une rumeur se répand jusqu’à la cour impériale à l’effet qu’un oiseau possédant une voix extraordinaire chante toutes les nuits sur le bord de mer.
Arrivent donc sur place la cuisinière de la cour, le Chambellan ainsi que le Bonze pour y retrouver l’oiseau tant convoité.

Le Chambellan invite le rossignol à venir chanter pour l’empereur et ce dernier accepte. Une grande fête est organisée à la cour impériale.  Et c’est là que les dragons s’en donnent à cœur joie, tourbillonnent et sautillent dans l’eau et nous font rigoler.  Le rossignol chante pour l’empereur.  Ce dernier est complètement séduit, ému.  L’oiseau quant à lui, se glorifie de constater la réaction de l’empereur à son égard.

Trois émissaires japonais arrivent ensuite à la cour en apportant avec eux comme cadeau un
oiseau mécanique.  La cour accorde toute son attention au nouvel oiseau mécanique et notre rossignol, déçu, s’en retourne vers la forêt.  L’empereur déçu de la fuite de son rossignol bannit celui-ci de la cour.

L’empereur tombe malade et c’est là qu’entre en scène « La mort ».  Elle y est représentée de façon
extraordinaire.  Cinq marionnettistes doivent manipuler ce personnage.
Vraiment très réussi comme effet visuel !

la mort
marionnette représentant la mort

Afin de combattre « La mort », l’empereur fait appel à ses musiciens.  Mais surprise, c’est le rossignol qui vient chanter pour l’empereur.  « La mort », complètement charmée par le chant de l’oiseau remet la couronne impériale à l’empereur et celui-ci se relève de la noirceur et va à la
rencontre de ses courtisans.  C’est le retour de la lumière, ainsi, la vie triomphe sur la mort.  Le rossignol va revenir chanter toutes les nuits jusqu’à l’aube pour l’empereur.

La réussite d’une telle production repose sur le travail de toute une équipe.

En coulisse, une équipe s’affaire à régler au quart de tour l’ensemble des opérations.

Les magnifiques marionnettes ont été conçues par le concepteur américain Michael
Curry (Le Roi Lion, Spiderman à Broadway, spectacle Kâ et Love du Cirque du
Soleil).   Et la tâche de manipuler ces marionnettes est confiée aux chanteurs-manipulateurs, qui se retrouvent souvent le corps à moitié immergé dans l’eau et à quelques centimètres du public. Tout
à fait hors du commun, ceci a pour effet de rapprocher les chanteurs du public.

rossignol
Julia Novikova le rossignol

Sur scène, le rôle du rossignol est assuré avec brio par la jeune soprano colorature Julia
Novikova.  Native de St-Petersbourg, Julia Novikova possède un parcours impressionnant ainsi qu’une voix vraiment au sommet de sa forme.

On se doit aussi de mentionner le grand talent du clarinettiste solo Stéphane Fontaine dont on peut apprécier pleinement la performance en première partie.  Un maître de la clarinette.  Ce dernier s’est vu décerné plusieurs prix prestigieux dans différents concours internationaux et est membre de plusieurs jury de concours.

Les pièces de cet opéra sont chantées dans la langue Russe, et des textes sous-titrés en
français nous sont présentés afin de nous permettent de bien suivre l’histoire.

Présenté les
2,3,5 et 6 août à la salle Louis Fréchette du Grand Théatre de Québec.

Mise en scène :  Robert Lepage

Chef d’orchestre : Johannes Debus

Le
Rossignol

Le RossignolLe PêcheurLa CuisinièreL’Empereur de ChineLe Chambellan

Le Bonze

La Mort

Premier émissaire japonais

Deuxième émissaire japonais

Troisième émissaire japonais

Choristes-solistes

Julia NOVIKOVA, sopranoEdgaras MONTVIDAS, ténorElena SEMENOVA, sopranoIlya BANNIK, basseNabil SULIMAN, baryton

Yuri VOROBIEV, basse

Svetlana SHILOVA, soprano

Adam LUTHER, ténor

Réal TOUPIN, basse

Vincent A. KARCHE, ténor

Carole CYR

Rachèle PELLETIER-TREMBLAY

Keven GEDDES

Autres fables

RagtimeTrois pièces pour clarinette seule no 1, 2, 3PribaoutkiBerceuses du chatDeux poèmes de Constantin Balmont

Quatre chants paysans russes

Renard

OSQStéphane FONTAINE, clarinetteSvetlana SHILOVA, sopranoSvetlana SHILOVA, sopranoElena SEMENOVA, soprano

Chœur de femmes de l’Opéra

Adam LUTHER, ténor

Edgaras MONTVIDAS, ténor

Nabil SULIMAN, baryton

Ilya BANNIK, baryton

Le Chœur de l’Opéra de Québec

L’Orchestre symphonique de Québec

Version originale russe avec surtitres

http://www.grandtheatre.qc.ca/spectacles/festival-d-opera-de-quebecle-rossignol-et-autres-fables-1314.html

http://www.grandtheatre.qc.ca/

Galerie photos= http://espace.canoe.ca/infoculture/album/view/854892
Crédit photos :  Lise Breton