Neige et Cendres (Snow & Ashes)

Neige et Cendres

J’ai vu, en grande première, sur invitation de presse, le film Neige et cendres (snow & ashes), en version originale anglaise, sous-titrée en français, qui met en vedette l’acteur américain Rhys Coiro. Le film prend l’affiche dès le 16 septembre et mes entrevues avec les artisans du film se trouvent dans la section Entrevue de ce site.

Synopsis

Un conflit armé règne sur une région de l’Europe de l’Est. Blaise est correspondant de guerre pour l’organisation Frontline Correspondents. À Québec, lors de son réveil d’un coma, Blaise découvre que son ami et collègue photographe avec qui il couvrait le conflit n’est pas revenu. Blaise tente maintenant de se remémorer les événements brutaux qui ont mené à la disparition tragique de son collaborateur de longue date et sa propre évasion de la zone de conflit.

Bien que ce film soit en anglais sous-titré en français, je recommande grandement ce film, même pour ceux qui sont peu habiles en anglais. Car ce film en est un de peu de mots, mais de beaucoup d’émotions et cela nous rentre dedans : La douleur, l’attente, la peur, l’angoisse, le déchirement, le désespoir bref c’est bouleversant, poignant, troublant. Ouf!

Rhys Coiro (Blaise Dumas)

Ce n’est pas comme les films américains sur la guerre qu’on est habitué de voir, avec ces images des atrocités, des carnages, de sensationnalisme. On ne parle pas des soldats, ni de la guerre en soi. On ne connait ni le sujet du conflit armé, ni exactement où elle se situe cette guerre. On met l’emphase sur les correspondants de guerre et leurs familles. On mise sur le côté psychologique de la guerre, sur ceux qui restent, ceux qui attendent le retour, ceux qui doivent vivre après la disparition de l’être cher. On mise également sur ceux qui sont dans ces pays en guerre, ces familles, femmes et enfants, qui attendent, cachés, que cela se termine. Ces gens qui aident les correspondants de guerre à s’en sortir.

Et ces images de la guerre, on les devine, plus que l’on ne les voit. Comme on est dans la perspective du photographe, on est toujours à environ50 piedsdu massacre. On assiste en retrait au conflit armé.

David-Alexandre Coiteux (David Arnault) et Rhys Coiro (Blaise Dumas)

Au niveau de la réalisation, on sent toute la passion et le respect de Charles-Olivier Michaud pour ce métier de journaliste de guerre. On voit qu’il y a eu gros travail de recherche de fait sur les journalistes sans frontières. Ces personnes ont une motivation sans borne. Ce sont de vrais passionnés, qui ont une poussée d’adrénaline qui les incite à risquer leur vie pour capter la photo, publier le reportage qui permettra de montrer cette guerre aux gens d’ici. Une réalisation réaliste, humaine et vraie.

Comme le film est présenté sous l’angle du journaliste, on voit le film dans le désordre. Les scènes sont mélangées, on se promène du présent au passé.  On voit le film par le regard de Blaise, ce journaliste qui revient de la guerre. Ainsi, à l’hôpital, il a des flashs de mémoire de ce qui s’est passé, ou bien il voit flou à son réveil. C’est ainsi que le spectateur voit également les scènes. Et à mesure que Blaise se rappelle graduellement ce qu’il a vécu, et revoit diverses scènes, le public recolle les morceaux des divers événements pour reconstruire ce qui s’est passé.

Tout est sombre. Cela se passe souvent dans la noirceur et aussi dans la neige. Donc tout est teinté de noir et de blanc. Il n’y a rien de coloré.  Les murs de l’hôpital blanc, les endroits pour se cacher à la guerre, en noir, en gris. On voit quelques scènes à Québec, sur le traversier, avec le château Frontenac en arrière. Mais encore là, on voit la neige, le fleuve, les glaces, c’est froid. Tout pour donner le ton au film.

La musique aussi joue un rôle très important dans le film. Elle accentue les scènes. Elle suit le rythme du film. Tout comme le photographe qui est un être solitaire, la musique apparait en solo, un seul instrument à la fois. Le violoncelle, puis le piano. C’est un seul instrument à la fois qui décrit l’émotion et vient supporter le film. Tout comme les deux correspondants de guerre, le public est dans l’attente. La musique intensifie les moments stressants. Et avec les tirs et les explosions qui surviennent sans qu’on s’y attende, le public se sent aussi en mode de survie, comme eux.

 Et à la toute fin, il y a la chanson de Clément Jacques dans le générique qui s’agence tellement bien avec le propos du film, si bien que l’on demeure assis dans nos sièges pour écouter la chanson jusqu’au bout.

Lina Roessler (Sophie St-Laurent) et Rhys Coiro (Blaise Dumas)

Naturellement, ce film n’aurait pas autant d’impact, sans la performance magnifique des trois interprètes principaux. Des acteurs peu connus au Québec, mais crevant de vérité. Ce qu’on retient surtout ce sont les silences, les regards, les temps d’arrêt, l’attente. Tout est dans l’ÊTRE.

Lina Roessler, qui joue la blonde du photographe se donne vraiment à son personnage. Un jeu en retenue, où l’on ressent toute sa douleur, tout son questionnement. Le spectateur s’identifie à son personnage, puisque, tout comme elle, le public ne sait pas ce qui se passe et l’apprend en même temps qu’elle. Il y a une belle chimie entre elle et le journaliste (Rhys Coiro), de belles scènes, intimes, où tout passe dans leurs regards et leurs silences. Et Rhys nous démontre son grand talent d’acteur. On le sent vulnérable, torturé. Et que dire que David-Alexandre Coiteux dans le rôle du photographe dont la précision du jeu est tout aussi remarquable. Bien que moins présent, il nous donne des scènes très troublantes comme lors de ses derniers moments de vie qui m’ont complètement bouleversé. 

Le film prendra l’affiche au cinéma Le Clap de Québec, le cinéma Lido de Lévis et au cinéma Parallèle, cinéplex Quartier Latin, AMC Forum 22, et Quartier Latin à Montréal, le 16 septembre prochain

Rhys Coiro (Blaise Dumas)

David-Alexandre Coiteux (David Arnault)

Lina Roessler (Sophie St-Laurent)

Marina Eva (Patricia Aznii)

Gabriel Oszeciuk (Mishka Aznii)

Frédéric Gilles (manu Poitier)

Natalie Chepurnyi (Stef Abelev)

Marianne Farley (Sana Abelev)

Alex Kudrytsky (Lt. Kaparov)

Jean Lapointe (Thomas Dumas)

Distribué par A-Z Films.

Écrit et réalisé par Charles-Olivier Michaud

Produit par Eric Mantion, David-Alexandre Coiteux et Charles-Olivier Michaud

Cinématographie de Jean-François Lord

Musique originale de Louis Côté

Musique et collaboration musique spéciale de Claude Lamothe

Collaboration musicale spéciale de Clément Jacques

Direction artistique de Marie-Ève Bolduc

Montage de Elisabeth Tremblay

Conseiller au montage Glenn Berman

Conception Sonore de Pierre-Jules Audet

Mix sonore de Luc Boudrias et Hans Laitres

Prise de son Bobby O’Malley

Scripte Patrick Aubert

Post-Production VISION GLOBALE

VFX Eve Brunet, Jacques Lévesque, Philippe Roberge – Vision Globale VFX

Identité visuelle et graphisme de Ariane Noël

Motion et titrage de Steve Huard

Neige et Cendres

Il a amorcé une belle carrière internationale en étant présenté en première mondiale au Festival indépendant de Slamdance en janvier 2010 où il a remporté le grand prix.

Divers prix gagnés à date :

Grand Jury Best Picture – Slamdance Film Festival 2010
Best International Film Festival – Mexico International Film festival 2010
Best International Film – Washington D.C. Film Festival 2010
Best International Film – Sonoma International Film Festival 2010
Golden Kahuna – Alaska International Film festival
Kodiak Award – Honolulu International Film Festival

http://www.snowashes.com/

www.azfilms.com

http://clementjacques.com/

credit photos : A-Z Films