Rencontre avec La Fouine

Entrevue avec La Fouine
Entrevue avec La Fouine par Hanane Hadjloum

La Fouine, grande star du rap français, était de passage à Montréal pour un concert au Club Soda. Celui que l’on reconnait pour son franc parler n’hésite pas à nous ouvrir, avec la plus grande humilité, les portes de son univers. Il garde les cicatrices d’un passé macabre, peu joyeux mais se préserve et refuse malgré les intempéries de déposer les armes. Résultat : 4 albums platines en 10 ans de carrière, une reconnaissance mondiale, des collaborations avec les plus grands de l’industrie dont DJ Khaled  et nul autre que le rappeur américain The Game. Rencontre avec un artiste porteur d’espoir au talent qui se confirme à chaque nouvelle mélodie…

 

 Ton parcours ?

La Fouine
La Fouine

« La Fouine, je viens de Trappes, j’ai sorti mon album il y a une dizaine d’années. Avant ça, j’ai sorti des mixtapes et puis des maxis. Et puis, voilà j’ai sorti des albums qui s’appelaient Aller-Retour, Mes repères,  Capitale du Crime Vol.2, La Fouine vs Laouni . et là j’arrive avec une mixtape qui s’appelle capital du crime volume III qui sort le 28 novembre. »

Pourquoi la Fouine comme nom de scène ?

«La Fouine, c’est grâce aux grands du quartier qui m’appelaient comme ça quand j’étais petit. »

Pourquoi le rap ?

« J’aimais ça…J’ai vu un ami à moi le faire à 9 – 10 ans. Je me suis mis directe. Je ne savais pas si ça allait marcher ou pas mais j’y ai cru fort depuis les premiers jours. »

Persévérant malgré les chutes, pourquoi ?

« C’est la vie, tu muris. Des fois t’en as marre de la galère, de voir des gens réussir et toi gâcher ta vie tout le temps, alors tu changes… Les quartiers ça t’apprend des choses mauvaises et des choses biens, ça t’apprend aussi à survivre. Le rap c’est une sorte de survie pour moi, c’est mon jardin secret.  Les gens du quartier le savaient parce que je leur donnais mes cassettes et parce qu’ils m’encourageaient. Sinon, ce n’est pas quelque chose que je criais sur tous les toits. »

Des personnes avec qui tu aimerais collaborer prochainement ?    

« Pas spécialement.  Quand je collabore avec quelqu’un, c’est que je l’ai rencontré puis le feeling est passé. Sinon, je ne cours pas derrière ça. »

Est-ce que tu écoutes du rap en ce moment ?

« Plus beaucoup, si j’en écoute moins qu’avant ce n’est pas parce qu’il est moins bon. J’essaie de puiser mon inspiration ailleurs. J’écoutais beaucoup de musique en étant plus jeune. Aujourd’hui, j’en écoute presque plus en général. J’ai envie de regarder un film, de lire un truc. Ce n’est pas plus mal, ça me permet de puiser mon inspiration ailleurs dans l’art, dans la vie de tous les jours, les conflits, les relations amoureuses dans ma perception de la vie. »

Est-ce qu’un classique comme Jacques Brel influence ta musique ?

«Oui beaucoup, c’est une grande source d’inspiration. Ce n’est pas forcément dans la musique ou dans les lyrics. C’est dans ce que représentait Jacques Brel en version public, il était quelqu’un de très respecté et de très innovateur…Brassens était considéré comme quelqu’un de très hardcore, interdit en radio. C’est marrant, ça me rappelle le rap…»

Montréal ?

« C’est la deuxième fois pour moi, je suis super content de revenir. Je me rappelle la première fois s’est super bien passée, les gens m’avaient donné beaucoup d’amour. Depuis, j’essaie de faire de mon mieux pour faire des supers albums pour pouvoir avoir la chance de revenir dans les endroits où j’ai passé des supers moments. Le Canada en fait parti! »

Les fans montréalais différent-ils de ton public français ?

« Non, c’est la même chose, tous les gens qui m’aiment bien se ressemblent et ceux qui m’aiment pas se ressemblent aussi.»

Ta collection de vêtement le Swag street ?

« La collection sera disponible dès cet hiver, collection mixte partout même au Canada.»

Des projets dans le domaine du cinéma ?

« J’ai tourné un film qui s’appelle Les frangins avec Said Naciri, c’est un film qui retrace l’itinéraire d’un jeune au Maroc qui immigre en France. C’est une comédie française. C’est vraiment bien! J’ai un petit rôle… »

Crédit photos: Asma Bessaoud

www.lafouine78.com