Gabor Szilasi L’Éloquence du quotidien Du 15 octobre au 8 janvier 2012

Gabor Szilasi L’Éloquence du quotidien   Du 15 octobre au 8 janvier 2012
Gabor Szilasi, Motocyclistes au lac Balaton, 1954. Collection de l’artiste. © Gabor Szilasi, 2009

À compter du samedi 15 octobre prochain, le Musée des beaux-arts de Sherbrooke présente l’œuvre d’un grand photographe canadien, Gabor Szilasi. Le vernissage aura lieu le samedi 15 octobre, à 17h, en présence de l’artiste. Conçue par le commissaire invité David Harris, professeur associé à la School of Image Arts de la Ryerson University, à Toronto, L’éloquence du quotidien a été organisée par  Musée d’art de Joliette  et le Musée canadien de la photographie contemporaine.

Au cours des 50 dernières années, Gabor Szilasi a créé en photographie l’un des corpus les plus significatifs et les plus déterminants au Canada. Il comprend notamment des portraits environnementaux, des scènes de la vie familiale, urbaine et commerciale de Montréal et de Budapest ainsi que des images du Québec rural des années 1970. Les régions de Charlevoix, de la Beauce, de l’Abitibi-Témiscamingue, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, la municipalité de Lotbinière et le Festival western de Saint-Tite seront ainsi tour à tour immortalisés par le photographe. Présentes dans de nombreuses collections publiques et privées au Canada et en Europe, ses images attestent une foi indéfectible en la valeur humaniste et documentaire de la photographie. L’exposition lève le voile sur l’essence même de la vision artistique de Gabor Szilasi que reflètent ses observations de la vie urbaine et rurale et sa façon de témoigner des liens qui unissent la culture et la collectivité.

Afin de mieux cerner l’évolution et la portée du travail de Szilasi, cette rétrospective d’une centaine d’œuvres propose, côte à côte, des photos emblématiques ou plus familières et des images moins connues ou encore jamais exposées.

 

Le point de vue de Szilasi demeure celui d’un regard extérieur, soutenu par une sensibilité et une perspective européennes, empreint d’une sympathie et d’une profonde compassion envers les sujets abordés. L’exposition présente cinq décennies de son travail où  des vues architecturales de villes et de villages alternent avec des portraits de manière à mettre en évidence la place centrale que Szilasi attribue à la communauté. Le commissaire de l’exposition, David Harris, note d’ailleurs au catalogue de l’exposition que : «Sa maîtrise du français lui permet de travailler dans la campagne québécoise et d’établir des relations avec ses sujets.» Alors que Szilasi précise : «Quelles compétences faut-il pour réaliser un documentaire social dans un pays inconnu? À partir de mon expérience personnelle ici au Québec…je suis tenté de souligner combien la connaissance de la langue du pays est plus utile que l’intuition du photographe. La langue est à l’origine de la culture et de la mythologie d’une nation. Elle permet une approche plus intime des gens dans leur milieu. Elle favorise ainsi la découverte du détail parlant, une des plus importantes notions en photographie.»

Né à Budapest en Hongrie en 1928, Gabor Szilasi émigre au Canada en 1957 et s’établit à Montréal en 1959, où il travaille jusqu’en 1971 pour l’Office du film du Québec. L’enseignement devient ensuite sa nouvelle vocation. À partir de 1972, il enseigne la photographie au Cégep du Vieux-Montréal puis à l’Université Concordia. Ce nouvel engagement durera 25 ans. En 1995, il prend sa retraite et se consacre à des projets personnels. Le gouvernement du Québec lui décerne le Prix Paul-Émile-Borduas en 2009. Gabor Szilasi reçoit cet honneur avec surprise et humilité. Lui qui, comme professeur et photographe, a tant su donner aux autres, semble trouver difficile de recevoir. « Mon but, dit-il, n’a été que d’offrir des images du monde ordinaire. Ce prix m’apporte un énorme plaisir. Il représente pour moi une reconnaissance de mes pairs. »

 

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