Monsieur Lazhar

Monsieur Lazhar

J’ai vu, en grande première, sur invitation de presse, le film du réalisateur Philippe Falardeau Monsieur Lazhar, adapté d’une pièce de théâtre d’Évelyne dela Chenelière. C’est un film dont on entend de plus en plus parler ces temps-ci,  car il y a remporté deux prix au 26e Festival international du Film Francophone de Namur. Il a également remporté 2 prix au Festival de Locarno en août dernier, de même que celui du meilleur film canadien au Festival international du film de Toronto un mois plus tard. Il a été sélectionné pour représenter le Canada dans la course aux nominations pour la catégorie du meilleur film en langue étrangère de la prochaine édition des Oscars qui se déroulera le 26 février prochain. Le film prend l’affiche dès aujourd’hui et mes entrevues avec les artisans du film se trouvent dans la section Entrevue de ce site. 

Mes attentes envers ce film étaient énormes. Et bien, je peux dire que j’ai été comblée. Ce film, qui raconte l’arrivée de Bashir Lazhar, un immigrant algérien, dans une classe du primaire, pour remplacer l’enseignante qui vient de mourir de manière tragique, alors qu’il nage lui-même en pleine tragédie personnelle, est d’une justesse, d’une fragilité, d’une tendresse et d’une sensibilité extraordinaire. À plusieurs occasions, le film nous arrache des larmes. 

 

 

Fellag dans le rôle de Monsieur Lazhar

Au fil des jours, Bashir Lazhar apprend peu à peu à connaître des enfants attachants, malgré l’important fossé culturel entre sa classe et lui. Et il les aidera à confronter la mort et à en parler pour se libérer. Pendant que le groupe amorce un long processus de guérison, personne à l’école ne soupçonne le passé douloureux de Bashir, qui risque l’expulsion du pays à tout moment. 

 

Ce film a été adapté de la pièce de théâtre Bashir Lazhar, d’Évelyne de la Chenelière. Contrairement à la pièce, où il n’y a qu’un seul personnage soit Bashir Lazhar, Philippe Falardeau s’est attardé à créer une panoplie de personnages crédibles, humains, sensibles et vrais. Évelyne Dela Chenelière interprète un petit rôle dans le film, celui de la mère d’Alice. 

Les enfants dans la cour d'école

Les thèmes abordés dans ce film ne sont pas de tout repos. Cela traite de la réalité algérienne, de la situation des immigrants et des réfugiés, ce qu’ils doivent subir pour avoir l’asile politique au Canada. En plus, il aborde le sujet délicat du suicide, mais aussi de méthodes pédagogiques actuelles et le choc culturel avec les méthodes d’enseignement de Bashir. Pourtant, ce film ne donne pas de leçon. On doit plutôt le voir comme une fable humaniste engagée. Au sortir de la salle, bien des questions nous ont été posées par ce film, à nous maintenant d’en tirer nos propres conclusions et de faire notre propre cheminement. 

 

Monsieur Lazhar et la petite Alice

Au niveau de la distribution, on retrouve l’acteur et humoriste franco-algérien Fellag qui est à mon avis, le meilleur choix pour ce rôle. Étant peu connu de nous québécois, et du fait qu’il est de descendance algérienne, on adopte aisément ce personnage et on y croit littéralement. Fellag joue avec finesse, avec une sensibilité, un humour subtil et un dévouement total pour ses élèves. Tout à coup, on voudrait l’avoir déjà eu comme enseignant nous-mêmes.  Il nous émeut de le voir se débattre dans les nouveaux concepts d’enseignements. Il nous touche quand il réussit à faire parler ses élèves de ce qui les préoccupe. Il enseigne la tendresse, le courage, la justice, le droit… et l’orthographe. Une ode tout en douceur et en humour au courage et à la survie. 

 

 

Émilien Néron et Sophie Nélisse

En plus de cet enseignant, on découvre de jeunes talents fabuleux, dans le rôle des élèves. Sophie Nélisse et Émilien Néron, pour ne nommer qu’eux, sont criants de vérité, de simplicité et de maturité. Ils nous émeuvent tout autant que Bashir et il nous faut une bonne dose de mouchoirs pour passer à travers ce magnifique film. 

Pour ajouter à l’ambiance, Martin Léon a créé une musique originale tendre et délicate, majoritairement au piano, qui vient embellir le propos, attendrir les moments difficiles, accentuer les émotions ressenties, sans qu’on s’en aperçoive. Encore une fois, la musique joue un rôle prédominant dans le film, de même que les images, des moments captés sur le vif, dans la vie d’une école, qui nous font nous attacher encore plus à ces personnages et croire en leur existence et en leur combat. 

Evelyne de la Chenelière

À mon avis, c’est le film tout indiqué pour représenter le Canada à la cérémonie des Oscars pour le meilleur film en langue étrangère. On se croise les doigts !

 

 

Bashir Lazhar : Fellag

Alice : Sophie Nélisse

Simon : Émilien Néron

Madame Vaillancourt :  Danielle Proulx

Claire : Brigitte Poupart

Concierge : Louis Champagne

Gaston : Jules Philip

Madame Dumas :  Francine Ruel

Audrée :Sophie Sanscartier

Abdelmalek : Seddik Benslimane

Marie-Frédérique :Marie-Eve Beauregard

Boris : Louis-David Leblanc

Victor : Vincent Millard

Commissaire : André Robitaille

Me Gilbert Danis :  Daniel Gadouas

Père de Marie-Frédérique : Stéphane Demers

Mère d’Alice :  Evelyne de la Chenelière 

Procureur : Marie Charlebois

Psychologue : Nico Lagarde

 

La classe de Monsieur Lazhar

Scénariste / réalisateur :  Philippe Falardeau

D’après la pièce de : Evelyne de la Chenelière

 Producteurs : Luc Déry, Kim McCraw

 Direction de la photographie : Ronald Plante  

Montage : Stéphane Lafleur

 

Conception artistique : Emmanuel Fréchette

Conception des costumes : Francesca Chamberland

Son : Pierre Bertrand, Mathieu Beaudin, Sylvain Bellemare, Bernard Gariépy Strobl

Musique originale : Martin Léon

Producteur délégué : Claude Paiement

Superviseur de postproduction : Erik Daniel

Coach de jeu des enfants : Felix Ross

Distribution des rôles :   Nathalie Boutrie, Emmanuelle Beaugrand-Champagne, Constance Demontoy

  Production : micro_scope

Distribution internationale : Films Distribution 

http://www.monsieurlazhar.com/ 

crédit photos : gracieuseté des Films Séville