La Jeune-Fille et la mort_Espace Libre_10 au 20 octobre 2012

La Jeune-Fille et la mort_Espace Libre_10 au 20 octobre 2012
La Jeune-Fille et la mort_Espace Libre_10 au 20 octobre 2012

La Jeune-Fille et la mort est une œuvre hybride, entre théâtre, performance, lecture et installation visuelle, conçue par le duo de Québec, Laurence Brunelle-Côté et Simon Drouin, qui opère sous le nom de Bureau de l’APA. Conçu à partir d’une installation présentée en 2008 au Musée des confluences de Lyon, le spectacle, qui en poursuit l’intention, est créé à Québec en 2010 à la salle Méduse et repris en 2012 au Mois Multi 13.

Cette quatrième création du Bureau de l’APA rassemble des artistes de plusieurs horizons, dont le quatuor à corde Sépia, les artistes en art visuel, Claudie Gagnon, Alexandre Fatta et Stéphanie Béliveau, le musicien électro-acousticien Simon Elmaleh et le directeur d’Arbo Cyber, Robert Faguy.

Le spectacle

Dans une salle de classe poussiéreuse, un professeur au regard impérieux donne une leçon imprécise. Dans les mains des spectateurs, des manuels scolaires passent en revue les aphorismes tirés du recueil Premiers matériaux pour une théorie de la Jeune-Fille. Le public est guidé dans une sorte de lecture dirigée et obligatoire du manuel à laquelle se coordonnent poésie sonore, performance, danse, musique d’un quatuor à cordes, installation muséologique… L’intervention se déroule à la manière d’une journée d’école ponctuée par les cloches, les périodes de lecture, les devoirs, la récréation, les consignes et les règlements. Les « performeurs-écoliers » tentent l’impossible pour faire la démonstration du concept de « Jeune-Fille » mis de l’avant par Tiqqun.

Pas de comédiens, pas de texte théâtral…

Dans La Jeune-Fille et la mort, il n’y a pas de comédiens, seulement des performeurs qui ne sont qu’eux-mêmes ; Par exemple, Bernard Langevin, le professeur, est réellement un enseignant dans la vie, et Laurence Brunelle-Côté est une personne handicapée en fauteuil roulant.

Il n’y a pas non plus de texte théâtral. Le propos du spectacle est tiré du recueil d’aphorismes Premiers matériaux pour une théorie de la Jeune-Fille de Tiqqun publié en 2001 (aux éditions Mille et Une Nuits). Tiqqun est le nom d’emprunt d’un collectif d’auteurs agissant chacun de manière anonyme. Une ultragauche érudite qui a des filiations certaines avec l’anarcho-communisme et l’internationale situationniste. Son action est à la fois radicale et ludique, sa charge politique, virulente et poétiquePremiers matériaux pour une théorie de la Jeune-Fille dénonce, à la manière des dadaïstes, la manipulation de l’inconscient, l’endoctrinement,  l’absence d’esprit critique…  Ainsi, le concept de la « Jeune-Fille » nous représente tous, sans égard à l’âge ou au sexe : nous sommes symboliquement la Jeune-Fille, cet individu vivant et agissant sous influence.

Salle de classe et manuel scolaire…

Le bureau de l’APA a choisi de camper sa relecture du recueil de Tiqqun dans une salle de classe : « Nous avons travaillé sur l’école, lieu ultime de toutes socialisations, et antre de l’apprentissage. Nous voulions explorer un univers qui, sans le dater précisément, prend des allures surannées. Il ne s’agit pas uniquement d’un lieu physique, mais bien d’un monde de secrets et de chuchotements que nous créons entre autres avec Simon Elmaleh, musicien électro-acousticien, qui a composé des œuvres originales pour notre création et dirigé le quatuor à cordes qui soutiendra les actions scéniques. La classe qui accueillera le public sera habitée par une installation de Stéphanie Béliveau et des objets d’Alexandre Fatta. Avant l’intervention, les spectateurs pourront se recueillir dans le Jardin secret de Claudie Gagnon. »

Avec ce spectacle, l’APA a créé un univers baroque avec une esthétique d’entre les deux guerres et une pointe de technologie moderne. En fait, La Jeune-Fille et la mort est un véritable hommage aux avant-gardes du XXe siècle : surréalistes, dadaïstes, oulipiens et futuristes. C’est un fabuleux bricolage indiscipliné qui engage directement le spectateur auquel vous êtes invités.  

DU 10 AU 20 OCTOBRE 2012

À Espace Libre, 1945 rue Fullum. Billetterie : 514-521-4191 et espacelibre.qc.ca

Du mardi au samedi à 20h

Vendredi 12 octobre à 18h30, suivi d’une table ronde

Jeudi 18 octobre à 19h, suivi d’une discussion avec l’équipe de création

Samedi 20 octobre à 16h et 20h

photo: courtoisie