Entrevue avec les artisans du film Les Intouchables

Francois Cluzet, Eric Toledano et Olivier Nakache
Francois Cluzet, Eric Toledano et Olivier Nakache

L’acteur français Francois Cluzet ainsi que les réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache de la comédie dramatique « Intouchables » ont foulé le hall d’entrée du Cinéma Impérial pour la première médiatique de leur dernier film. C’est avec une très grande fierté et un sourire « scotché » aux lèvres qu’ils posent et répondent aux questions des médias présents en grand nombre pour l’occasion.

Visionnée par plus de 20 millions de spectateurs, Intouchables a dépassé toutes les attentes imaginables. Moins de trois mois après sa sortie, cette comédie occupe déjà la troisième position des films les plus populaires du box-office français. Au même titre que Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon et Titanic de James Cameron. Nakache et Toledano ont livré une histoire touchante avec un message clair : nulle barrière n’aura raison de l’amitié des deux personnages principaux du film, tout deux issus de deux sphères sociales totalement différentes!

Véritable succès en France, Intouchables est déjà entrain de prendre d’assaut le marché de plusieurs pays européens. Les rumeurs annoncent même un « remake ». Après l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche, c’est maintenant au tour du Québec de témoigner du succès de cette super production.

François Cluzet
François Cluzet

Pourquoi présenter Intouchables au Québec ?

François Cluzet : « Montréal, c’est une halte obligatoire pour le cinéma français. Je ne suis pas le premier, ni le dernier acteur qui voudra venir ici (rires) D’abord, parce qu’on fait un peu le même cinéma. Un cinéma de la même culture et de la même langue. Et puis ensuite, quand on est fiers des films que l’on fait, on est fiers d’échanger. »

Est-ce que vous croyez qu’Intouchables va toucher les québécois ?

François Cluzet : « Je l’espère. Je trouve que c’est un film qui va facilement dépasser les frontières. Il fonctionne très bien en Allemagne. Il faut être modeste, le succès d’Intouchables nous dépasse largement. Ce n’est pas les acteurs, le scénario, la mise en scène ou la production… Intouchables est une comédie de fond, un genre nouveau différent des comédies superficielles que l’on voit habituellement.»

Comment vous êtes-vous préparé pour jouer le rôle de Philippe ? Il paraît que vous avez rendu visite à Philippe Pozzo di Borgo ? Est-ce le cas ?

François Cluzet : « Oui, on est allé le voir. C’était assez stupéfiant. Pour beaucoup, le film lui ressemble. Philippe Pozzo di Borgo est celui qui a un caractère hors du commun. C’est un type qui a décidé de rester positif dans la situation qui est la tienne où on peut se douter qu’il souffre… C’est quelqu’un qui a réussi un tour de force avec son handicap.»

En quoi le rôle de Philippe a transformé votre rôle d’acteur ?

François Cluzet : « Pour la première fois, moi qui suis plutôt un acteur physique et non cérébral ou intellectuel. J’étais cloué dans ce fauteuil à ne pas pouvoir bouger. Je me disais qu’il ne se passerait rien et qu’on n’allait pas me filmer longtemps (rires) Finalement, les choses se sont déroulés autrement, principalement dans les yeux. Le fait qu’on soit handicapé n’empêche pas d’aimer, de sourire, d’avoir de l’esprit, de partager une culture et des émotions. C’est tout ce que le film prouve. On a beau être handicapé, on reste un homme pratiquement comme les autres…  »

Est-ce que vous aviez un défi en particulier ?

François Cluzet : « Le défi, c’était de penser qu’en ne faisant rien, en ne bougeant pas, il ne pouvait pas compenser l’immobilité du corps par des mouvements de tête. Donc, c’était entièrement que dans le regard et dans ce qu’il pouvait ressentir. Grâce à mon partenaire, j’étais beaucoup spectateur. J’avais l’impression de ressentir tout ce qu’il m’offrait. Ça c’était très neuf pour moi. »

La sortie d’Intouchables est prévue pour le 13 avril prochain.

Crédit photo : Julie Cler