« Disparu(e)(s) » en première mondiale à Montréal

Disparu(e)(s) interprété par le collectif numero 7
Disparu(e)(s) interprété par le collectif numéro 7

Au Théâtre Prospero de Montréal était accueillie le mardi 20 mars 2012 la pièce de théâtre contemporaine « Disparu(e)(s) » jouée par les acteurs québécois du Collectif numéro 7. Talentueuse représentation pour la jeune compagnie qui met sous la lumière le texte de Frédéric Sonntag.

Tout semble s’être inversé dans le processus de création. C’est l’un des anciens professeurs, du Conservatoire d’art dramatique de Montréal de Francesca Bárcenas qui lui remet le texte de cette pièce en 2007. Les acteurs tombent en pâmoison devant cette histoire saisissante, contactent l’auteur et partent eux-mêmes en recherche du metteur en scène idéal. Ils devancent même les volontés de Martin Faucher. Les textes de Frédéric Sonntag inspirent de nombreux chorégraphes et sont traduits à l’international mais c’est la première fois qu’une pièce est jouée en Amérique du nord. Il est arrivé de France pour apprécier la première.

Le Collectif numéro 7 au théâtre Prospero
Le Collectif numéro 7 au théâtre Prospero

 » Disparu(e)(s)  » c’est un titre fort pour un texte intemporel. Crée en 2002, son histoire demeure actuelle. On vacille entre la fable urbaine et la satire de la société contemporaine. Sur un fond de fait d’hiver, l’auteur nous parle de la quête de soi et de l’absolu. Le souhait d’échapper à la banalité du quotidien et de provoquer le destin par tous les moyens. La soif de l’émotion, du sensationnel qui anime chaque être humain.

La pièce raconte l’histoire d’une adolescente qui a disparu sans laisser de traces dans le stationnement d’un centre commercial de banlieue. Trois jours plus tard, six jeunes adultes se rendent sur les lieux de la disparition, nous sommes en pleine nuit d’hiver et le stationnement est désert. « Comme on craint qu’un maniaque rôde toujours, un couvre-feu a été émis par les autorités municipales. Les jeunes en quête de sensations fortes ne respecteront pas le couvre-feu. Même, s’ils ont peur, ils ont envie de rencontrer le maniaque.

Sur la scène on retrouve une énergie extraordinaire. Le jeu est dynamique. L’univers crée est un mélange de réalité et de rêverie nocturne. Il devient fantastique au fur et à mesure des envolées des personnages. Chacun fait sa traduction de la disparition de la jeune fille et ère, arpente, s’ébat, se bat contre ses propres interprétations. Les acteurs nous surprennent par leur habileté à refléter ce trouble sans nous rendre mal à l’aise. Un grand jeu d’expressions et de mouvements. Une pièce intéressante à explorer.

Lien vers le Théâtre Prospero

Crédit photos : Jérémie Battaglia