Le cinéaste Denys Desjardins invite les artisans du cinéma et la population en général à vivre un printemps tout en réflexion sur l’avenir du financement de la culture au Québec et au Canada. La Cinémathèque québécoise présentera, du jeudi 24 mai au vendredi 1er juin à 18h30, cinq films sur l’histoire insoupçonnée du cinéma québécois.
À l’heure où la culture est menacée par les réformes idéologiques des gouvernements, voici une série de films qui analysent en profondeur le développement de l’industrie du cinéma dans un contexte de privatisation des services publiques. Cette réflexion s’annonce particulièrement pertinente en regard des récentes coupures du gouvernement fédéral dans les institutions cinématographiques (ONF, Radio-Canada, Téléfilm).
La Cinémathèque québécoise a prévu quatre soirées de projections où vous pourrez découvrir plusieurs aspects de la privatisation des institutions publiques. Pour amorcer cette réflexion, le film De l’Office au Box-Office propose un regard historique sur le rôle et la mission publique de l’Office national du film du Canada.
Le lendemain soir, le public est convié à un programme double qui raconte la suite de cette saga à travers deux épisodes successifs, soit Le direct avant la lettre et La vie privée d’Onyx Films. Dans le premier épisode, un groupe de cinéastes de l’ONF inventent des outils et une technique qui permettront au Québec et au Canada de prendre leur place dans le paysage cinématographie mondial. Dans le second, les cinéastes s’unissent pour fonder la première compagnie privée de production de films, de publicités et de séries télévisées au Québec (Onyx Films) qui domina le marché canadien jusqu’en 1970 avant de connaître une fin remplie de rebondissements.
Pour compléter cette réflexion, la Cinémathèque québécoise présentera les deux parties du film La vie privée du cinéma qui invitent les spectateurs à découvrir les dessous de l’industrialisation du cinéma (1939 à 1979) et la privatisation des institutions gouvernementales (1980 à 2010). Une cinquantaine d’artisans, réalisateurs, acteurs, producteurs, administrateurs et politiciens participent à cette enquête qui expose les effets pervers d’un système de financement public axé sur le profit, la rentabilité et la capitalisation des entreprises privées.
Denys Desjardins espère que cette série de films suscitera une réflexion collective sur l’avenir du financement de la culture au Québec et au Canada. Une conférence de presse et une mobilisation citoyenne vous seront annoncées dans les prochains jours afin de sensibiliser la classe politique et la population à la nécessité de défendre les acquis culturels du Québec.
Producteur, réalisateur, scénariste, enseignant et historien du cinéma, Denys Desjardins a réalisé une quinzaine de films et sites internet. Il s’implique activement pour la défense et le maintien des institutions artistiques et siège sur divers conseils d’administration, dont celui des Rendez-vous du cinéma québécois et de la Soirée des Jutra. Il est aussi porte parole du Mouvement Spontané pour la Survie de l’ONF (MSSO) et a récemment été invité à présenter ses films et à donner des conférences sur la privatisation des industries culturelles dans quatre villes du Brésil (Curitiba, Salvador, Sao Paulo et Rio). Denys Desjardins sera présent lors des projections pour répondre aux questions du public.
« L’HISTOIRE INSOUPÇONNÉE DU CINÉMA QUÉBÉCOIS »
Cinq films écrits, produits et réalisés par Denys Desjardins.
Jeudi 24 mai à 18h30 : De l’Office au Box-Office
Vendredi 25 mai à 18h30 : Le direct avant la lettre et La vie privée d’Onyx Films
Jeudi 31 mai à 18h30 : La vie privée du cinéma (1ère partie 1939-1979)
Vendredi 1er juin à 18h30 : La vie privée du cinéma (2e partie 1980-2010)
Avec la participation de plus de 50 artisans et pionniers du cinéma au Québec et au Canada
(version originale en français)
Du 24 mai au 1er juin à la Cinémathèque québécoise à 18h30
335, De Maisonneuve Est à Montréal, Métro Berri-UQAM
