L’exposition: Lumières et reflets

Qu’ont en commun Raymond Brousseau, galeriste, collectionneur et peintre, et John R. Porter, historien de l’art, muséologue et photographe? Une passion pour les arts, certes. Une âme d’artiste, assurément. Cette sensibilité artistique a d’ailleurs teinté les nombreux projets du parcours professionnel d’exception des deux hommes. Riches d’une amitié vieille de 30 ans, leur complicité s’est vue nourrie de façon toute particulière à la suite du retour à la peinture de M. Brousseau.

Après s’être émerveillé de la collection d’art inuit Brousseau, la découverte de la production picturale de son ami a tellement enthousiasmé John R. Porter, il y a trois ans, qu’il a décidé de rédiger le catalogue de son exposition Nouveaux horizons et de composer les titres de ses œuvres. C’est au fil de leurs discussions à propos de la lumière qu’a surgi l’idée d’expositions dans lesquelles les photographies de l’un viendraient faire écho aux peintures de l’autre, au gré d’une complicité visuelle non planifiée et peu courante. C’est à l’été 2011 que les deux amis ont décidé de rassembler leurs créations pour la première fois, dans le cadre d’une exposition présentée au Centre d’art de Kamouraska sous le titre Lumières d’ici et d’ailleurs. Et voilà qu’ils récidivent, cette fois à Québec, à la Galerie A, dans une exposition intitulée Lumières et reflets, qui sera présentée du 1er juin au 29 juillet 2012. Si les tableaux de Raymond Brousseau brillent de mille lumières, révélant le travail acharné de « l’alchimiste de la forme et de la couleur », au chapitre des jeux de lumière, des reflets, des frondaisons et des ombres singulières, John R. Porter n’est pas en reste. Il sait saisir la magie de l’éphémère au gré de ses tableaux photographiques de l’instant.

 

Sublimer la lumière
Sublimer la lumière

Sublimer la lumière

« Il ne faut pas chercher de virtuosité technique ni d’ambition de carrière, mais simplement l’expression d’une sensibilité personnelle à la lumière » de dire John R. Porter.  « La photo est d’abord un plaisir, une conquête des lieux. Dans un deuxième temps, c’est une occasion de partage avec ceux qui aiment le voyage, qu’il soit tangible ou imaginaire. Les plus beaux bonheurs ne sont-ils pas ceux que l’on partage ». Pour l’exposition Lumières et reflets,  John R. Porter a sélectionné vingt photographies originales prises entre le 19 juin et le 13 novembre 2011, en France et au Québec.  Ces clichés nous entraînent de Toulouse à Natashquan, en passant tantôt par les canaux de France, tantôt par le Saint-Laurent sur la rive de Kamouraska.

À l’instar des tableaux de son ami, les photographies de Porter témoignent d’une fascination pour les éléments qui composent notre environnement et tout particulièrement pour l’eau qui se prête à de multiples déclinaisons visuelles. À regarder ses photographies, on a tantôt plaisir à en saisir les repères alors qu’ailleurs, on se croirait dans un univers abstrait, fruit de découpes originales. Les photographies de Porter n’ont fait l’objet d’aucun recadrage, d’aucune manipulation non plus que de retouches. Nous voilà donc devant les œuvres sans prétention d’un artiste en herbe qui, par la magie de l’amitié, ont aujourd’hui l’opportunité de dialoguer avec les tableaux d’un artiste à part entière présentant une longue feuille de route.

 

 Quand la matière devient lumière
Quand la matière devient lumière

Quand la matière devient lumière

Raymond Brousseau aime à dire : «  j’ai peint ce que je voulais vous écrire ». Incidemment, le langage pictural de sa production récente n’a pas laissé indifférents les connaisseurs d’ici et d’ailleurs. Ses œuvres se retrouvent déjà chez des collectionneurs de plusieurs villes canadiennes, mais également aux États-Unis (Boston, Chicago, New York, Philadelphie et Washington), en Europe (Paris, Bruxelles, Genève, Lausanne), voire au Liban et en Chine.  Il faut dire que les tableaux de Brousseau ont une portée universelle et qu’ils ont tout pour fasciner les observateurs de tous horizons avec leurs jeux de brouillards, leurs brunantes, leurs surfaces nuageuses traversées de lisérés, leurs mystérieux boisés, leurs matières profondes et leurs éclats lumineux. C’est presque exclusivement à partir d’un point de vue sur l’eau – en bord de mer ou de fleuve – que Raymond Brousseau est parvenu à traduire ses paysages intérieurs de lieux indéfinis.

Brousseau parle de ses influences comme « des cousins, des amis ou des parents ». Les Vieira da Silva, Lemieux, Monet, Rothko, Soulages, Turner ou Whistler s’inscrivent au sein de sa famille élargie. « Je ne peux échapper à tout ce que j’ai emmagasiné ou enregistré au fil des années. Mais ça ne m’intéresse pas de refaire ce que des artistes admirés ont fait avant moi. Je garde en mémoire, je réinvente, je canalise et surtout je crée autre chose au temps présent » de préciser le peintre. Ses vingt nouvelles créations témoignent de la continuité dans laquelle s’inscrit la démarche artistique de Brousseau, comme s’il n’avait jamais cessé de peindre.

John R. Porter
John R. Porter

John R. Porter

Né en 1949 à Lévis.

John R. Porter est l’auteur de quelques dizaines de milliers de photos depuis ses débuts comme photographe amateur à l’été 1971 alors qu’il sillonna le Québec à la découverte de son patrimoine religieux, une grande campagne dont il rapporta quelque 7000 photographies. Jusque-là, il avait privilégié l’abstraction par le biais de centaines d’œuvres sur papier (pastels, aquarelles et encres) demeurées inédites hormis celles qu’il exposa au Collège de Lévis en 1968.

En 2011, la présentation de ses photos au Centre d’art de Kamouraska constituait une première pour cet artiste en herbe mieux connu pour ses nombreuses réalisations comme historien de l’art et muséologue, notamment à titre de directeur du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) de 1993 à 2008, et pour qui il agit maintenant à titre de commissaire du projet d’agrandissement du MNBAQ et comme président de sa Fondation. Pour ce voyageur attentif et ce photographe infatigable, la photographie est l’occasion de « capter l’instant » et d’explorer les possibilités infinies de la lumière. Il se plaît d’ailleurs à raconter qu’après avoir photographié des centaines de fois le Cap Maillard à Baie-Saint-Paul, il le redécouvre encore sous des jours différents.

 

Raymond Brousseau
Raymond Brousseau

Raymond Brousseau

Né en 1938 à Montréal.

Surtout connu comme galeriste et collectionneur, Raymond Brousseau se consacre aussi à la peinture. Durant les années 60 à Montréal, ses premières toiles abstraites reçoivent un accueil enthousiaste, mais sa passion grandissante pour l’art inuit le transporte ailleurs et mobilise l’essentiel de ses énergies dans les trois décennies qui suivent. Cette démarche passionnante et ambitieuse mènera notamment à la création du premier musée privé d’art inuit au Canada à la faveur d’une impressionnante collection, qui sera ensuite acquise par le Musée national des beaux-arts du Québec.

En 2009, un voyage en Chine fait renaître son envie de peindre. Intense, inspirée, la nouvelle production de Raymond Brousseau est animée d’un souffle et d’une énergie qui impressionnent. Souvent découpés par des lignes d’horizon suggérant des paysages, ses tableaux interagissent beaucoup avec la lumière et dévoilent des atmosphères très différentes suivant l’angle de vision. Au gré de ses recherches sur la couleur et la matière, il brosse d’un tableau à l’autre la fresque contrastée de ses états d’âme, revisite la terre de ses voyages, bref « tous les temps et les lieux de sa vie »

Les photos ont été prises avec un appareil numérique standard entre le 19 juin et le 13 novembre 2011, en France et au Québec. Elles apparaissent ci-après par ordre chronologique.John R. Porter

I           Hommage à Soulages

À l’écluse de Renneville sur le Canal du Midi, 19 juin 2011

Photographie, impression numérique

II          Hommage à Riquet

Sur le Canal du Midi, à l’approche de Toulouse, 21 juin 2011

Photographie, impression numérique

III         Hommage à Nougaro

Reflets nocturnes depuis le Port Saint-Sauveur, à Toulouse, 23 juin 2011

Photographie, impression numérique

IV         Abstraction I

Sur le Canal de Montech à Lecourt-St-Pierre, 26 juin 2011

Photographie, impression numérique

V          Il y a de la magie dans l’air

Fin de journée dans le port de Montauban sur le bord du Canal de Montech,

27 juin 2011

Photographie, impression numérique

VI         Il y a de l’électricité dans l’air

Près de l’écluse de L’Auvignon sur le Canal latéral à la Garonne, au couchant,

7 juillet 2011

Photographie, impression numérique

VII        La mélodie du canal

Sur le Canal latéral à la Garonne, non loin du Pont Canal de la rivière Baïse,

8 juillet 2011

Photographie, impression numérique

VIII       Hommage à Monet

Sur la rivière Baïse, près du Château de Trenqueléon, 8 juillet 2011

Photographie, impression numérique

IX         Les murmures du mur d’eau

Barrage sur la rivière Baïse à Vianne, 8 juillet 2011

Photographie, impression numérique

X          Le chemin de la vie

En bordure de l’écluse de Lapierre sur la rivière Baïse, 11 juillet 2011

Photographie, impression numérique

XI         Abstraction II

Reflet d’une péniche sur le Canal latéral à la Garonne à Buzet-sur-Baïse,

14 juillet 2011

Photographie, impression numérique

XII        Hommage à Vigneault

Les Galets au couchant à Natashquan, 20 août 2011

Photographie, impression numérique

XIII       Hommage au Saint-Laurent

Fleuve, soleil, nuages et bateau à la hauteur de Baie-Saint-Paul, 27 octobre 2011

Photographie, impression numérique

XIV       Partition rocheuse et aqueuse

Dans la Baie Johan-Beetz, sur la Côte-Nord, 27 octobre 2011

Photographie, impression numérique

XV        Le temps suspendu des reflets

Anse à l’embouchure de la rivière Pontbriand, 27 octobre 2011

Photographie, impression numérique

XVI       Hommage à Wagner

Épinette au couchant à Natashquan, 27 octobre 2011

Photographie, impression numérique

XVII      La brunante à Natashquan

27 octobre 2011

Photographie, impression numérique

XVIII     Sur la Côte-Nord, par un après-midi d’octobre…

Nuage conique à l’embouchure de la rivière Pontbriand, 28 octobre 2011

Photographie, impression numérique

XIX       Marée basse à Kamouraska

Sur le site d’une pêche à l’anguille à Kamouraska, 13 novembre 2011

Photographie, impression numérique

XX        Hommage à Riopelle

Rocher ferrugineux sur la berge à Kamouraska, 13 novembre 2011

Photographie, impression numérique

Raymond Brousseau

Mer de Chine,  2012

Acrylique sur toile et mixte média

Eau de Chine, 2012

Acrylique sur  toile et mixte média

Reflets III, 2012

Acrylique sur toile

Reflets IV, 2011

Acrylique sur toile

Reflets V, 2012

Acrylique sur toile

Reflets VI, 2012

Acrylique sur toile

Reflets X, 2011

Acrylique sur toile

Paysage III, 2012

Acrylique sur toile

Paysage  IV, 2011

Acrylique sur toile

Paysage V, 2011

Acrylique sur bois

Paysages VI, 2012

Acrylique sur toile

Paysage VIII, 2011

Acrylique sur Toile

Paysage IX, 2012

Acrylique sur bois

Eaux mauves, 2011

Acrylique sur bois

Reflets   Xl, 2012

Acrylique sur toile

Reflets Xll, 2012

Acrylique sur toile

Reflets XlV, 2012

Acrylique sur toile

Reflets XV, 2011

Acrylique sur toile

photo: Courtoisie du FMBA

www.fmba.qc.ca