Villes sous contrôle

Villes sous contrôle

 

« De la guerre procède toute chose », voilà une ahurissante citation que Stephen Graham met dans son livre  Villes sous contrôle, La militarisation de l’espace urbain. Ce livre qui montre comment les expériences et les découvertes militaires dans le domaine de la technologie, faites le plus souvent dans des pays sous occupation ou en guerre, sont utilisées dans l’espace urbain normal. Principalement dans les grandes villes. Que l’on pense aux différents moyens de surveillance, du GPS, de la robotisation de l’armement et de l’utilisation de l’informatique pour neutraliser certaines activités vitales.Ce sont ces découvertes que les armées mettent au service de leur gouvernement respectif pour livrer une nouvelle sorte de guerre. Est-ce que Georges Orwell avait raison?

C’est un livre coup de poing car il montre une dimension de l’État qui nous échappe pour la plupart. C’est un livre terrifiant.

Un livre qu’il faut absolument lire pour mieux comprendre dans quelle société nous sommes appelés à vire.

Checkpoints, drones, GPS, passeports biométriques, insectes cyborgs, puces RFID, détecteurs de cibles, essaims de nanocapteurs, soldats-robots, barrières Jersey, dirigeables de surveillance, bombes « incapacitantes » et arsenal « non létal »… Qu’ont science-fiction et qui, pour d’autres, imprègnent déjà notre quotidien de citadins ? Concoctées dans les laboratoires de l’armée, elles sont les nouvelles armes de la guerre en cours, cette « guerre asymétrique » ou « permanente » qui transforme les armées occidentales en forces contre-insurrectionnelles high-tech et chacun d’entre nous en cible potentielle nécessitant d’être identifiée, pistée, surveillée, au nom de la prévention d’une menace indistincte.
Avec Israël comme laboratoire et la « guerre contre le terrorisme » comme terrain d’application mondial, cette nouvelle forme de conflit touche de manière très différenciée les habitants du monde riche et ceux des territoires post- et néo-coloniaux. Elle se signale cependant par un trait commun à tous : ses champs de bataille ne sont plus les plaines ou les déserts, mais les principales agglomérations urbaines mondiales. Dans le sillage des travaux de Mike Davis, Naomi Klein ou Eyal Weizman, le livre de Stephen Graham nous donne les clés pour comprendre les logiques profondes de cet emballement militaro-sécuritaire globalisé.

Stephen Graham est professeur de géographie urbaine à l’université de Newcastle. Ses recherches, qui portent sur les relations entre villes, technologies et infrastructures, et sur la surveillance urbaine, l’ont également amené à enseigner au MIT et à la New York University. Il est l’auteur de plusieurs livres et écrit régulièrement pour la New Left Review ou le Guardian.

 

Nombre de pages : 280

Prix suggéré : 22 €

 

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