Tous les éléments semblaient réunis pour une véritable Fête « festive » sauf que l’effervescence n’y était pas. Les artistes étaient dynamiques; l’animateur Gildor Roy s’était bien préparé; la température était idéale; Mais il y avait autant d’enthousiasme dans la foule que de bulles dans un verre de champagne éventé.
Les Paul Piché, Marie-Mai, Loco-Locass, Dumas, Marie-Pierre Artur, Andrée Watters, Raffy et Lisa LeBlanc accompagnés par des musiciens hors pair, ont déployé beaucoup d’énergie pour stimuler la maigre foule sur les plaines d’Abraham, mais le cœur ne semblait pas y être. On pourrait dire que la chanson la plus représentative de l’état d’esprit des gens présents aura été « Ma vie c’est d’la marde » de l’Acadienne Lisa LeBlanc.
La zone dite festive aux alentours des plaines ressemblait plus à une zone en état de siège qu’à un endroit où les gens pouvaient s’éclater. Sur Grande Allée, les restaurants et terrasses étaient très loin d’être bondés et les gens y déambulaient comme des automates, sans étincelles dans les yeux; au Parc de la francophonie une quinzaine de personnes encourageaient le groupe qui s’égosillait sur scène; à Place d’Youville, malgré le nombre de décibels qui fracassaient des records, pas plus d’une cinquantaine de fêtards étaient sur place. Par contre des policiers partout. Beaucoup de représentants de la loi et de l’ordre. Beaucoup trop. Une vraie farce.
Le maire Régis Labeaume doit être heureux de voir qu’à force de faire accroire aux gens que leur sécurité était en danger à cause des méchants manifestants potentiels, il aura réussi à présenter une Fête nationale grand public bien polie, lisse, insipide, sans joie et sans âme. Malheureusement. Il en aura profité pour confisquer encore un peu plus des libertés individuelles.
La Fête nationale 2012 à Québec passera à l’histoire comme un rendez-vous manqué
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crédit photos: Philippe Moussette