Les arts en Nouvelle-France du 2 août 2012 au avril 2013

Les arts en Nouvelle-France du 2 août 2012 au avril 2013
Les arts en Nouvelle-France du 2 août 2012 au avril 2013

Le Musée national des beaux-arts du Québec est particulièrement fier de présenter cette ambitieuse exposition proposant une synthèse des arts en Nouvelle-France. Pour la première fois au pays, des oeuvres d’origine française, québécoise et amérindienne, profanes et religieuses, sont réunies. Plus de 160 oeuvres – peinture, sculpture, orfèvrerie, mobilier, textile, faïence, verre, ivoire, arts graphiques, etc. – témoignent de la richesse et de la vitalité de la production artistique dans la colonie, à l’époque du Régime français.

L’accrochage thématique s’articule autour des trois fonctions de l’art à l’époque, soit Représenter, Décorer et Prier. Une galerie de portraits, des ouvrages illustrés, des artefacts liés aux arts de la table ou encore un ensemble d’ex-voto rythment, par exemple, le parcours des visiteurs. Les pièces importées de France côtoient les réalisations locales, qui sont à l’origine de l’art canadien.

Des prêts exceptionnels ont été consentis par des musées, des fabriques et des communautés religieuses de toute la province ainsi que de l’Ontario. D’importants travaux de restauration ont également été entrepris – en collaboration, entre autres, avec le Centre de conservation du Québec –, permettant ainsi au public de découvrir les oeuvres sous un jour nouveau et de les apprécier pleinement.

Une occasion unique d’avoir accès à cet exceptionnel patrimoine québécois : la Nouvelle-France racontée comme jamais auparavant!

« La découverte ou l’apprentissage des arts de l’époque de la Nouvelle-France est un des éléments clés de la mise en valeur de notre patrimoine. Tout comme le festivalier qui participe à notre événement, nul doute que le visiteur de cette exposition sera animé par l’esprit des découvertes », a déclaré Stéphan Parent, directeur de la programmation des Fêtes de la Nouvelle-France SAQ.

Suggérer la richesse et la vitalité de l’art en Nouvelle-France, évoquer un siècle et demi d’histoire, telle est l’ambition de cette exposition qui offre la première synthèse sur le sujet. Au moyen d’oeuvres patrimoniales provenant de communautés religieuses, d’églises, de bibliothèques, d’archives, de musées et de collectionneurs du Québec et de l’Ontario, c’est une immersion dans la vie artistique de la colonie durant le Régime français, soit entre 1608 et 1759, que propose le parcours organisé en trois sections. Un premier volet invite à aller à la rencontre de quelques-uns des acteurs principaux de cette époque et à découvrir à travers leur regard le nouveau pays tel qu’ils l’ont perçu et observé. Intitulé Représenter, il donne à voir les lieux, l’environnement et les habitants d’une contrée à explorer. La deuxième partie, Décorer, rassemble les objets témoins du cadre de vie domestique : mobilier, faïence, verre, orfèvrerie. Ces exemples évoquent l’atmosphère qui régnait dans les pièces de séjour et l’apparat qui se trouvait sur les tables des personnes les mieux nanties. La troisième section, Prier, se concentre sur l’engagement religieux et missionnaire qui a accompagné l’aventure française en Amérique. Par la peinture, la sculpture, l’orfèvrerie et les textiles, il devient possible de se familiariser avec les principaux éléments des intérieurs d’églises, des objets de culte et de dévotion. L’exposition fait cohabiter des oeuvres importées de France et d’autres réalisées sur place. De très nombreuses oeuvres sont disparues en raison des aléas de l’histoire et des changements de goût. Cette sélection permet cependant de s’initier au phénomène d’adaptation de la civilisation française en sol américain. Elle illustre comment les artistes et artisans locaux, inspirés par des modèles français, ont développé un art qui offre des caractéristiques distinctes et qui incarne la nouvelle société qui prend racine au Canada.

REPRÉSENTER

Un esprit de curiosité anime les explorateurs et missionnaires qui participent à la « découverte » de la Nouvelle-France. Ils nomment le résultat de leurs observations portant sur l’étendue d’un univers qui leur est inédit et dont les limites s’étendent au fur et à mesure de leur avancée. Les descriptions du pays, des habitants et de leurs moeurs, ainsi que celles de la flore et de la faune locales occupent les récits de voyage et illustrent les cartes. Tout en cherchant à comprendre cette réalité, les nouveaux habitants souhaitent laisser leur trace sur ce territoire dont ils modifient le paysage. Aux signes qu’ils insèrent en érigeant leur demeure et des bâtiments, ils inscrivent leur nom ou armoiries sur les objets précieux qu’ils possèdent. Plusieurs portraits des responsables politiques, religieux, militaires et civils permettent de mieux connaître les personnalités qui ont façonné l’histoire del a colonie.

DÉCORER

Même en disposant de ressources limitées et malgré des conditions de transport difficiles, les Français et les Canadiens qui habitent en Nouvelle-France se dotent d’un environnement qui témoigne de leurs goûts et de leurs moyens matériels. On retrouve dans les intérieurs, comme dans les églises et les édifices publics, des objets qui servent à l’ornementation et à l’agrément des lieux, leur conférant ainsi un aspect plus cossu. La faïence, le verre, les textiles sont importés, tout comme le mobilier et l’orfèvrerie. Dans ces deux derniers domaines cependant, des orfèvres et des menuisiers établis en Nouvelle-France répondent en partie à la demande à partir de 1700. Ce sont dans ces secteurs comme dans celui de la sculpture qu’apparaissent les caractéristiques d’un art canadien, adapté aux nouvelles conditions de vie de ses usagers.

PRIER

La diffusion de la religion catholique, tout comme l’exploitation des fourrures et des ressources naturelles, fait partie des motivations des responsables financiers de la colonisation en Nouvelle-France. Missionnaires et prêtres accompagnent les voyageurs et commerçants dans leur découverte du pays. Ils souhaitent catéchiser les autochtones et les amener à la religion catholique. Un arsenal de moyens est mis en place afin de favoriser les conversions. Gravures, médailles et reliquaires et autres formes artistiques sont autant de manifestations tangibles de la foi et de la prière. Ce sont les mêmes types d’objets que l’on retrouve dans les chapelles et églises érigées pour les colons, les communautés religieuses et les Amérindiens convertis. Ces bâtiments s’enrichissent de tableaux, de sculptures, de pièces d’orfèvrerie et de textiles selon les ressources matérielles disponibles et les dons. Les autels ou les imposants retables sculptés intègrent une peinture qui honore le saint patron de la paroisse. Les dévotions publiques et privées sont accompagnées de gravures et de reliefs. L’orfèvrerie religieuse, tout comme la musique, contribue à la prière et à la splendeur des offices.

L’exposition Les arts en Nouvelle-France a été conçue et produite par le Musée national des beaux-arts du Québec.

Commissariat : Laurier Lacroix, professeur associé, Département d’histoire de l’art,

Université du Québec à Montréal

Daniel Drouin, conservateur de l’art ancien avant 1850, MNBAQ

Design : Denis Allison et Danièle Lessard

Graphisme : Nathalie Racicot

Le Musée national des beaux-arts du Québec est une société d’État subventionnée par le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec.

Dans ce livre de la collection « Arts du Québec », Laurier Lacroix propose une ambitieuse synthèse des grandes étapes du développement des arts sous le Régime français. Pour la toute première fois, une étude originale brosse un large portrait de la vie artistique en Nouvelle-France. Une douzaine de spécialistes de diverses disciplines présentent des encarts thématiques portant sur des sujets variés. Un ouvrage de référence sur une période essentielle de notre histoire, comprenant plus de 200 illustrations d’oeuvres et d’objets d’art, dont plusieurs inédits. Cette publication est offerte à la Boutique du Musée au coût de 49,95 $.

Visite spéciale de l’exposition

Samedi 15 septembre, 14 h / Gratuit avec le billet d’entrée à l’exposition

Nombre de places limité à 40 / Premier arrivé, premier servi

Par Laurier Lacroix, co-commissaire de l’exposition

Visites commentées de l’exposition

Dès le 19 septembre / Gratuit avec le billet d’entrée à l’exposition

Les mercredis, 13 h 15, 14 h 45 et 18 h 15

Les samedis et dimanches, 13 h 15 et 14 h 45

Conférences

Auditorium / Gratuit

Les arts en Nouvelle-France, quel héritage?

Mercredi 12 septembre, 19 h 30

Par Laurier Lacroix, professeur associé au Département d’histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal et co-commissaire de l’exposition Les arts en Nouvelle-France.