Mark O’Connor, et l’Orchestre de chambre McGill : L’Amérique sous différents angles

Mark O'Connor
Mark O’Connor

Pour la rentrée de sa 74e saison, le 28 septembre prochain, l’Orchestre de chambre McGill, sous la direction de Boris Brott, explore différents angles de l’Amérique contemporaine, en compagnie de l’incomparable violoniste et compositeur américain, devenu un classique chez nos voisins du sud, Mark O’Connor. Le musicien débarque à la Maison Symphonique avec, dans sa valise,en premières canadiennes, deux œuvres de son cru et deux pièces de compositeurs contemporainsayant laissé leur empreinte sur le sol américain : Benjamin Britten (A Simple Symphonyop. 4) et Airat Ichmouratov (Symphonie de chambre no.2).

De la tradition folklorique orale à la musique classique, ses principaux ancrages, Mark O’Connor a ratissé large et repoussé les frontières musicales pour développer un style qui lui est entièrement personnel et unique. Sa façon d’interpréter les instruments à cordes a aussi fait école. Maintes fois récompensé, acclamé par la critique, tant pour ses talents de compositeur et d’interprète que pour ses qualités de pédagogue, Mark O’Connor fait rayonner, à travers le monde, la nouvelle musique classique américaine.  Ce concert de l’OCM nous propose quelques échantillons bien choisis de ce répertoire.

Le signal du départ est donné avec La Symphonie de chambre no 2 de Airat Ichmouratov, que l’invité de l’OCM repart pour la deuxième partie de ce périple américain. Il s’agit d’un arrangement par le compositeur de son Deuxième Quatuor à cordes op. 5.  Ici, le langage idiomatique n’est pas sans rappeler celui de Chostakovitch, l’idole d’Ichmouratov. Une musique saisissante, un rythme enlevant, des variations contrastantes, incluant une valse et une variation modérée aux glissandos étranges…  L’ensemble se déverse avec fluidité dans un apex dramatique et dissonant qui court vers la fin de l’œuvre.

Mark O’Connor nous livre ensuite une de ses compositions. Dans « Élévation », oeuvre en deux mouvements inspirée de Vistas, pièce qu’il a lui-même composée, O’Connor rend un hommage à la splendeur du paysage du sud de la Californie dont il avait une vue imprenable à partir du balcon de son studio: le désert à l’est, les lointaines montagnes au nord et l’Océan Pacifique à l’ouest… Trois vues époustouflantes, un seul panorama musical cohésif et inoubliable.

Puis, vous serez conquis par une pièce d’un célèbre compositeur britannique arrivé en sol  américain en 1942, Benjamin Britten. LaSimple Symphony livrée ici, a été composée en 1934. Le compositeur utilise alors des bribes de partitions qu’il avait écrites pour piano entre 1923 et 1926, alors qu’il était adolescent. L’œuvre est dédiée à Audrey Alston, son professeur d’alto. Huit thèmes en provenance de son enfance, deux par mouvement, dont le plus célèbre est le pizzicato, apparaissent dans la symphonie.

O’Connor enchaîne finalement avec son concerto pour violon et orchestre de chambre, Les Saisons américaines.  Composée en 1999, l’œuvre explore la vie américaine en ce tournant du siècle, en s’arrêtant aux différents angles de l’existence que sont la naissance, l’adolescence, la maturité et la vieillesse. Ces différents stades composent les quatre mouvements du concerto, et ils s’expriment à travers leurs différents états d’âme, jusqu’au dernier souffle de vie.

Bienvenue à bord!

photo: courtoisie