Portraits d’anciennes jeunes filles

Portraits d’anciennes jeunes filles.

Formidable! À n’en pas douter.

Un petit volume d’une grande intensité. D’une belle profondeur.

 Nicole Houde, avec Portraits d’anciennes jeunes filles, nous émeut avec force tendresse.

 L’amour, l’amitié et la tendresse pour contrer les effets néfastes des avaries de la vie. Comme une catharsis pour se guérir de viol, de la peine due à la mortalité d’êtres chers, au vieillissement, de séparations douloureuses, pour affronter sa propre fin de vie…pour continuer à vivre avec un certain enthousiasme.  Avec un certain bonheur.

 Des activités artistiques comme la peinture, la musique en plus de rencontres pour apaiser les douleurs causées par de mauvais souvenirs. Pour se libérer du ‘ventre de la baleine’. Pour ne plus être un ‘lama las’. Pour se sentir vivre à l’unisson. Pour retrouver l’amour. Nicole Houle répond à la question que se pose l’un des personnages : «  Y a-t-il un avenir pour les enfants troués qui grandissent malgré tout? ».

 Il est plus qu’intéressant de voir une auteure dans la soixantaine avancée faire preuve d’autant de verdeur littéraire. C’est rafraîchissant.

 C’est à lire. Absolument. Pour une dose de bien-être.

 Portraits d’anciennes jeunes filles, c’est l’histoire de la rencontre fortuite de trois inconnus esseulés dans les rues de Montréal. Rebelle, la jeune Josée a quitté sa famille et son village pour venir s’installer en ville avec sa guitare et ses pinceaux ; Julien ne se console pas de la mort accidentelle de sa fille unique, et la vieille Rose, sage et digne, ne compte plus les disparus de son « passé périmé ». Peu à peu, leur amitié naissante va les transformer. Ensemble, timidement, ils apprennent à faire le deuil de leurs pertes. Le bonheur, parfois, se tient au fond du regard d’un ami, dans une main tendue ou dans un sourire.

Sur ses toiles, pour déjouer le destin, Josée s’applique maintenant à redonner vie à d’anciennes jeunes filles disparues. Le bonheur, parfois, c’est aussi ne plus réclamer sa part de malheurs et se laisser emporter sur les ailes du désir…

 

Nicole Houde

Nicole Houde est née à Saint-Fulgence en 1945. Depuis la parution de son premier livre en 1983, elle poursuit une œuvre d’une impeccable exigence et d’une remarquable unité de ton.

En 1984, elle reçoit le Prix des Jeunes Écrivains du Journal de Montréal pour La Malentendue, son premier roman ; en 1989, on lui décerne le Prix Air Canada pour L’Enfant de la batture, roman pour lequel elle était aussi finaliste au Prix Molson de l’Académie canadienne-française ; en 1991, elle est à nouveau finaliste au Prix Molson pour son roman Les Inconnus du jardin ; et en 1995, elle obtient le Prix du Gouverneur général pour son sixième roman Les Oiseaux de Saint-John Perse, roman dans lequel elle aborde avec compassion le sujet de la vieillesse.

« L’écriture de Nicole Houde est une écriture où vibre une poésie discrète, attentive à la charge de rêve qui transcende les êtres et les objets les plus humbles. » Ce commentaire du jury qui lui a décerné le Prix du Gouverneur général cerne bien l’univers de cette romancière.

L’œuvre romanesque de Nicole Houde nous entraîne dans le monde marginal des laissés-pour-compte qui refusent de se résigner et persistent à croire en leur part de bonheur. Leur lucidité et leur quête d’identité créent un monde troublant où la complaisance et le mensonge n’ont pas de place.

 

 Nombre de pages : 152

Prix suggéré : 20,95 $

 www.pleinelune.qc.ca

 crédit photo Nicole Houde: Marc-Antoine Zouéki