DUCEPPE présente Du Bon Monde

Josée Deschênes
Josée Deschênes

Un parent pauvre est toujours un parent éloigné.

Alphonse D’Houdetot

Bienvenue à Southie, un quartier de Boston où une belle sortie dans le monde consiste à aller au bingo… où le chèque de paie du mois sert à régler les dettes du mois précédent… et où Margaret Walsh vient de perdre son emploi au Dollar Store. L’avenir s’annonce très sombre pour elle.  Menacée d’éviction et désireuse de respirer un peu, Margaret est persuadée que Mike, une vieille connaissance qui a réussi à sortir de Southie, sera pour elle la personne rêvée qui va l’aider à repartir à neuf.  Elle décide d’aller le rencontrer avec l’espoir que ce dernier va l’aider à conjurer le sort.  Mais cet homme qui, semble-t-il, a réussi tout seul à se sortir de la misère, est-il suffisamment sûr de lui pour accepter d’assumer ses humbles origines?  Margaret est sur le point de risquer le petit peu qu’il lui reste pour l’apprendre.

Souvent avec humour, Lindsay-Abaire explore les luttes et les découragements que vivent en Amérique les gens qui ne possèdent pratiquement rien.

Du Bon Monde, une leçon de vie et d’espoir, une occasion unique d’obliger les possédants et les nantis à constater les inégalités sociales et économiques du monde dans lequel nous vivons.  Loin d’être une œuvre misérabiliste, cette pièce est un hommage au courage et à la force intérieure d’une classe de la société qui, comme on le dit chez nous, semble inéluctablement née pour un petit pain.

Dear Southie,

C’est une pièce couronnée de succès et de distinctions que propose ici Lindsay-Abaire. Un public enthousiaste partout où la pièce est produite ainsi que des prix et nominations à de nombreux galas de prestige, dont aux Tony Awards et New York Drama Critics Awards, jalonnent le parcours de cette œuvre. Et pour cause : comme l’ont souligné bon nombre de critiques américaines, l’auteur use d’un fin doigté afin de déjouer toute idée reçue sur la question des classes sociales aux États-Unis. Si l’auteur trace la vie de gens qui doivent se battre durement à tous les jours pour assurer une parcelle de leur survie et celle de ceux qui, plus fortunés, baignent dans l’abondance et le confort, l’œuvre n’est pas pour autant didactique ou moralisatrice.

N’adhérant pas au mythe du rêve américain ni encore moins à l’idée selon laquelle on peut tout obtenir dans la vie si l’on travaille assez fort, Lindsay-Abaire soulève plutôt la question du rôle de la chance dans la réussite ou la défaite.  Doit-on effectivement notre sort strictement aux heures investies, au labeur et à l’ambition ? Ou doit-on plutôt considérer la chance (ou son absence) lorsqu’on trace le portrait de notre appartenance sociale? Lindsay-Abaire sème le doute sur cette question tout en racontant une histoire des plus poignantes, animée de personnages absolument pittoresques.

David Lindsay-Abaire : Revenir chez soi par l’écriture

La quarantaine à peine franchie, un prix Pulitzer en main, plusieurs titres à succès sur Broadway et quelques contributions au monde cinématographique, David Lindsay-Abaire est l’un des dramaturges américains les plus en vogue des dernières années. L’auteur a d’abord connu la vie d’un quartier pauvre avant d’entamer des études aux prestigieux établissements Sarah Lawrence College et Juilliard School, à New York. D’ailleurs, le clivage entre ces deux réalités semble avoir été déterminant dans l’identité dramaturgique de l’auteur. Ce dernier décrit son théâtre comme étant le lieu où des personnages aliénés du monde extérieur, des étrangers, cherchent clarté et vérité. Selon lui, la scène est un endroit propice pour imaginer des choses un peu absurdes, des situations improbables. C’est ainsi qu’il met en scène une dramaturgie qui manipule la réalité, contourne l’anecdote et révèle des personnages soigneusement dessinés. Les dialogues sont poignants, le rythme toujours bien orchestré.

Avec la pièce Good People, qui a vu le jour sur Broadway en 2011, David Lindsay-Abaire écrit pour la première fois sur son lieu d’origine : South Boston dans l’état du Massachussets, communément appelé « Southie ». Souvent représentée au cinéma, notamment dans les films Good Will Hunting et The Departed, South Boston est une région ouvrière, modeste et habitée principalement par la communauté irlandaise et catholique.

En 1999, David Lindsay-Abaire remporte un succès important avec la pièce Fuddy Meers, produite au Manhattan Theatre Club. Cinq ans après sa création à New York, la pièce avait été montée dans plus de deux cents théâtres aux États-Unis. Elle vaut à l’auteur notamment le John Gassner Playwrighting Award et le Heilpern Award du dramaturge le plus prometteur. Des autres œuvres qu’a signées le jeune dramaturge, mentionnons, entre autres, Kimberly Akimbo, qui met en scène une adolescente de seize ans aux prises avec une maladie qui la vieillit prématurément, Wonder of the World, dont le rôle principal fut créé par la célèbre actrice Sarah Jessica Parker, Dotting and Dashing et Snow Angel. C’est toutefois la pièce Rabbit Hole qui propulse l’auteur vers le succès international. Racontant la vie de parents ayant perdu un de leurs enfants, la pièce reçoit le prix Pulitzer en 2007 et est plus tard adaptée au cinéma. Le film met en vedette Nicole Kidman dans le rôle principal; David Linsday-Abaire participe à la scénarisation du film. Au chapitre des scénarios, soulignons également la participation de l’auteur aux films Robots et Ink Heart. Il signe de plus un long métrage animé, Rise of the Guardians, qui sortira en salle en novembre 2012.

Dans un tout autre registre que Good People, David Lindsay-Abaire a aussi écrit le livret et les chansons de la comédie musicale Shrek, présentée tout récemment à la Place des Arts, à Montréal.

Pierre Bernard : Revenir à la scène, par les grandes portes

L’homme qui met en scène la pièce Du Bon Monde cette année chez DUCEPPE est incontestablement un artiste qui a influencé le milieu du théâtre québécois à plus d’une reprise. Passionné de théâtre, Pierre Bernard est, depuis trente ans, une figure importante dont le travail maintes fois prisé est marqué par la rigueur, l’intelligence et la qualité. Et ce, tant à titre de comédien que de metteur en scène et de directeur artistique.

D’abord apprécié comme membre des équipes de communications de certaines compagnies théâtrales dont DUCEPPE où il a travaillé comme attaché de presse en 1987-1988, Pierre Bernard prend son envol comme comédien après sa formation d’interprète à l’École nationale de théâtre. On le voit notamment sur scène sous la direction de René Richard Cyr, Wajdi Mouawad et Serge Denoncourt. Il est également de la distribution du film L’Âge des ténèbres de Denys Arcand.

De 1988 à 2000, Pierre Bernard prend en charge la direction artistique du Théâtre de Quat’Sous. Ces douze années sont souvent reconnues comme étant particulièrement effervescentes pour le petit théâtre de l’avenue des Pins. Le directeur artistique y crée de nouvelles pratiques, des programmations audacieuses et éclectiques, faisant souvent découvrir de jeunes créateurs et des univers dramaturgiques inexplorés. Il y met en scène plusieurs pièces dont Traces d’étoiles, Variations sur un temps et L’enfant-problème. Suite à cette expérience des plus déterminantes, Pierre Bernard se joint à l’équipe de Juste pour rire au sein de laquelle il œuvre comme directeur artistique et dépisteur de talents. Il y présente, entre autres, Arturo Brachetti, l’immense succès Le Mystère d’Irma Vep et, tout récemment, Le Prénom. En 2008, il assure la mise en scène du spectacle d’André Sauvé. Depuis 2002, Pierre Bernard œuvre également à l’École nationale de théâtre, tour à tour comme professeur, conseiller dramaturgique, juré, directeur d’acteurs et coach en mise en scène.

Des rôles qui changent les acteurs

De misère ou d’abondance, accablés de malheurs ou de chance, peinant d’un chèque de paie à l’autre, les personnages du Bon Monde ont été tracés avec une grande finesse par leur auteur. Complexes, changeants et surtout, immenses dans la charge émotive qui les habite, ces personnages nécessitent incontestablement des interprètes chevronnés. À voir la distribution qu’a formée le metteur en scène Pierre Bernard, il devient évident que ce dernier a du flair.

À la tête de cet ensemble de six comédiens, l’actrice Josée Deschênes. Si elle a marqué le Québec entier avec sa « Creton » dans La Petite Vie et ses autres performances à l’écran, la comédienne se transforme véritablement ici, jouant avec adresse et nuance le rôle de Margaret, une femme pour qui rien ne va et qui peine à assurer sa subsistance et celui de sa fille. À la fois pleine d’espoir et de déceptions, de fougue et de résignation, le personnage de Margaret est un véritable défi en or pour cette comédienne de talent et tant appréciée du public. Au chapitre des transformations, l’unique Andrée Lachapelle se joint au Bon Monde afin d’y incarner Dottie, un personnage aux antipodes de l’actrice que le Québec admire depuis des décennies. Femme du peuple et logeuse de Margaret, Dottie n’a pas la langue dans sa poche ni la générosité comme première qualité. Chantal Baril, que le public de DUCEPPE applaudissait notamment dans Minuit chrétien, campe le rôle de Jeannie, une amie de Margaret qui l’encouragera dans sa recherche d’aide et d’emploi.

Benoît Gouin, que l’on a suivi avec attention tant sur scène que dans l’une des trente productions télévisées auxquelles il a participé, entre en scène dans le rôle de Mike. Natif de Southie et ancien copain de Margaret, Mike est devenu médecin et a su s’affranchir de ses origines modestes. S’il représente une lueur d’espoir pour Margaret, il n’en demeure pas moins que Mike cache quelques squelettes dans son placard. Aux côtés de Benoît Gouin, la jeune comédienne Amélie Chérubin-Soulières fait son entrée chez DUCEPPE dans le rôle de Kate, épouse de Mike qui sera confrontée aux problèmes de Margaret et aux secrets de son conjoint. Simon Lacroix, jeune et talentueux comédien à ses débuts, foule la scène de DUCEPPE pour la première fois dans le rôle de Stevie. Patron de Margaret au Dollar Store forcé de renvoyer son employée, il témoignera néanmoins d’une grande générosité.

Du Bon Monde

de David Lindsay-Abaire

Mise en scène de Pierre Bernard

Traduction de Maryse Warda

Josée Deschênes

Benoît Gouin

Andrée Lachapelle

Chantal Baril

Amélie Chérubin-Soulières

Simon Lacroix

Décor                                                  Geneviève Lizotte      

Costumes                                            Mérédith Caron

Éclairages                                            Guy Simard

Musique                                              Catherine Gadouas

Accessoires                                         Normand Blais

 

Assistance à la mise en scène              Manon Bouchard

 Du 31 octobre au 8 décembre

En collaboration avec Télé-Québec

À l’affiche

Du 31 octobre au 8 décembre

au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts

En semaine à 20 h

les samedis à 16 h et 20 h 30

les dimanches 11 et 25 novembre à 14 h 30

Détails sur www.duceppe.com

RÉservations:

Prix des billets

20,95 $ à 58,50 $

(Incluant les taxes et frais de service facturés par la Place des Arts.)

Pour la famille et les jeunes vous et votre ado (12-17 ans)

À l’achat d’un abonnement ou d’un billet à plein tarif, amenez votre ado au théâtre pour seulement 20,95 $ (22,45 $ lors d’un achat par téléphone ou par Internet)

(Incluant les taxes et frais de service facturés par la Place des Arts.)

 

Également disponible:

Tarif jeunesse (18 à 30 ans)

41,63 $ (45,63 $ lors d’un achat par téléphone ou par Internet)

(Incluant les taxes et frais de service facturés par la Place des Arts.)

 

Billets de dernière minute les mardis et mercredis

 

Jeudi 2 pour 1

 

Détails sur duceppe.com

 

GRATUIT

Les Causeries DUCEPPE en temps réel

Pour tout savoir sur les coulisses de la pièce Du Bon Monde

Avec Andrée Lachapelle, Josée Deschênes, Pierre Bernard et Michel Dumont.

le 7 novembre de 17 h à 17 h 45

 

Les midis DUCEPPE 101

Les grands duos du théâtre

Avec Monique Miller et Michel Dumont

le 21 novembre de 12 h 15 à 13 h

en collaboration avec la Société de la Place des Arts

 

Espace culturel Georges-Émile-Lapalme

Devant l’entrée du Théâtre Jean-Duceppe

©courtoisie