Le sermon sur la chute de Rome

Le sermon sur la chute de Rome

La difficulté de déterminer sa propre identité est bien démontrée dans Le sermon sur la chute de Rome dernier roman de Jérôme Ferrari. Chaque individu est une sorte de petit monde. Ces petits mondes réunis forment une famille, un village, une ville, un pays, un continent, un empire. Et tout empire contient les germes de sa déchéance. Les humains étant ce qu’ils sont et la terre étant ce qu’elle est, il est donc normal que tout ce qui naît et croît, finisse par mourir. Tant pour l’être lui-même que pour ses œuvres.

Surtout si la luxure s’en mêle.

C’est probablement pourquoi les religions ont été crées, pour contrer cette infâme certitude.

 Dans un village corse perché loin de la côte, le bar local est en train de connaître une utation profonde sous l’impulsion de ses nouveaux gérants. À la surprise générale, ces deux enfants du pays ont tourné le dos à de prometteuses études de philosophie sur le continent pour, fidèles aux enseignements de Leibniz, transformer un modeste débit de boissons en “meilleur des mondes possibles”. Mais c’est bientôt l’enfer en personne qui s’invite au comptoir, réactivant des blessures très anciennes ou conviant à d’irréversibles profanations des êtres assujettis à des rêves indigents de bonheur, et victimes, à leur insu, de la tragique propension de l’âme humaine à se corrompre.
Entrant, par-delà les siècles, en résonance avec le sermon par lequel saint Augustin tenta, à Hippone, de consoler ses fidèles de la fragilité des royaumes terrestres, Jérôme Ferrari jette, au fil d’une écriture somptueuse d’exigence, une lumière impitoyable sur la malédiction qui condamne les hommes à voir s’effondrer les mondes qu’ils édifient et à accomplir, ici-bas, leur part d’échec en refondant sans trêve, sur le sang
ou les larmes, leurs impossibles mythologies.

Jérôme Ferrari

 

Né à Paris en 1968, Jérôme Ferrari, après avoir enseigné en Algérie puis en Corse, s’apprête à occuper un poste à Abou Dhabi (Émirats arabes unis) à partir de septembre 2012.
Chez Actes Sud, il est l’auteur de cinq romans : Dans le secret (2007 ; Babel n° 1022), Balco Atlantico (2008), Un dieu un animal (2009, prix Landerneau ; Babel n° 1113), Où j’ai laissé mon âme (2010, prix roman France Télévisions, prix Initiales, prix Larbaud, grand prix Poncetton de la SGDL) et Le sermon sur la chute de Rome (2012).

 

 

Nombre de pages : 208

Prix suggéré : 31,50$

www.actes-sud.fr