« Notre père qui êtes aux cieux, restez-y et nous nous resterons sur terre qui est parfois si jolie. » Où est Jacques Prévert quand on a besoin de lui!?!
Prier c’est s’adresser à une déité ou un ersatz quelconque pour demander quelque chose. Sous couvert d’adoration.
Écrire sur le thème de la prière est un exercice délicat. En cette période moderne, quoique cela ne se retrouve pas vraiment dans les textes proposés, l’approche critique est permise. Le passé se cache dans les encoignures de l’histoire. Faut pas l’ignorer.
Michèle Pontbriand a eu la lourde tâche de faire la sélection des textes pour ce numéro 135 de la revue Moebius intitulé La prière.
Les différentes religions ont kidnappé, highjacké, se sont accaparées, ont fait un détournement de signification de mots tout simple comme silence, âme, spiritualité, entraide, solidarité, pour en faire des concepts religieux. Sauf à une exception près, les auteurs ont choisis de faire de la littérature qui semble vide. On retrouve une belle unanimité, une uniformité d’approche lisse, sans aspérités. On dirait que personne ne s’est débarrassé de son ami imaginaire qui normalement disparait lors de la scolarisation. On retrouve dans ce numéro de Moebius des textes qui manquent de mordant alors que l’occasion s’y présentait. Des textes qui se veulent lénifiants.
Heureusement Pénélpe Bourque sauve un peu la mise avec sa lettre d’Hélène à Samuel. Elle montre le ridicule de l’hybris dans la mortification corporelle chez de jeunes couventines à peine nubiles. Il ne faut pas confondre masochisme et élévation de l’âme.
Prier, se relier, tendre vers… Vers quoi? Quelque lieu ouvert, habitable, un Autre invocable?
Un tel appel semble courir en filigrane dans les textes qui se donnent à lire. Est-ce cet appel qui fait joindre les mains, se tourner vers le soleil, interroger le monde, le louanger ou le fustiger, se heurter aux murs, à tous les murs, lancer un cri muet, assourdissant? Est-ce le désir d’être accueilli, si persistant malgré toutes les défaites, qui fait vivre, quand tout semble s’effondrer, quand il n’y a plus rien? Ou son envers? Sa parodie? L’hybris si souvent proche et qui guette…
Avec des textes de
Daniel Birnbaum · France Boucher · Pénélope Bourque · Katy Boyer-Gaboriault · Monique Deland · Jacques Desrosiers · Mirella Faubert · Jean-Marc Fréchette · Jacques Gagnon · Jacques Gauthier · Sylvie Gendron · Louis-Philippe Hébert · Céline Jodoin · Christophe Kauffman · Carl-Keven Korb · Christiane Lahaie · Étienne Lalonde · Michel Langlois · Laurent Laplante · Charlotte Lemieux · Hélène Lesage · Isabelle Miron · Danyelle Morin · Michel Pleau · Caroline Rouleau · Mathieu Simoneau
Lettre à un écrivain vivant
Monique Le Maner écrit à Guy Lalancette
Nombre de pages : 185
Prix suggéré :12 $
