Saltimbanco du Cirque du Soleil revient à Montréal pour son dernier tour de piste

 Saltimbanco : Le Baron Gérard Théorêt  © Richard Champagne
Saltimbanco : Le Baron Gérard Théorêt © Richard Champagne

Après une tournée mondiale de 20 années Saltimbanco, la plus ancienne production du Cirque du soleil encore représentée en tournée revient à Montréal pour prendre sa retraite chez elle après 200 villes visités dans 48 pays sur 5 continents (le seul spectacle de la Compagnie a avoir connu ce privilège), 6 000 représentations et plus de 14 millions de spectateurs. Montréal, la ville qui l’a vu naître le 23 avril 1992.

On a souvent tendance à décrier, dévaloriser l’univers urbain comme étant celui du bruit, de la solitude, de la saleté, de l’absence de nature, de la multitude anonyme, de l’urbanisme débridé dans lequel l’humain se perd. Dans ce spectacle Saltimbanco le Cirque du Soleil a choisi au contraire de l’honorer de lui redonner ses lettres de noblesses, sa poésie. Tout ce qui pour certains est dénoncé est ici valorisée Mais surtout la ville est ici une allégorie à travers laquelle on célèbre, le cosmopolite, le métissage, les rencontres d’où naissent les espoirs de paix et d’entente.

C’est donc à son regard sur la ville, ses sociabilités, que le Cirque du soleil nous convie. Un univers dans lequel l’humain reprend toute sa place, individu ou en groupe, il vit, s’exprime, s’amuse, connaît ses tristesses et ses joies. Un univers cosmopolite loin de toute uniformité que ce soit des gens, des styles dès que l’humanité paraît s’exprime, grandit. Le nom d’ailleurs du spectacle littéralement « sauter sur un banc» en italien  renvoie à cette vie trépidante pétillante de la ville en même temps qu’à son mouvement permanent, ses déplacements. Un lieu où rien n’est jamais figé, définitif d’où l’on arrive et l’on repart en construisant sa vie avec et par les autres comme de vrais…. saltimbanques

Saltimbanco © Richard Champagne
Saltimbanco © Richard Champagne

On l’aura compris Saltimbanco n’est pas un reportage, une didactique sur la ville et ses bienfaits mais plutôt une allégorie, un voyage onirique nourri des unes et multiples villes et autant d’escales du Cirque du soleil et des concepteurs du spectacle tous créateurs d’exception :
Franco Dragone
(metteur en scène) qui a signé entre 1985 et 1998 10 créations pour le Cirque du soleil,
Michel Crête
(scénographe) créateur de tous les environnements des productions du Cirque du soleil entre 1990 et 1998 et récipiendaire de plusieurs prix dont à 3 reprises le Prix Gascon-Roux de la meilleure scénographie décerné par le Théâtre du Nouveau Monde, à Montréal.,
Dominique Lemieux
(costumes) qui entre 1989 et 1998 a par ses costumes donné l’identité visuelle du Cirque du soleil puis à nouveau avec Corteo en 2005, ZAIA en 2008 et Banana Shpeel en 2009.,
François Bergeron
(concepteur sonore) lauréat de plusieurs prix dont le Sound Designer of the Year» en 1996 par le magazine Entertainment Design pour les installations multimédias présentées à New York au magasin phare de Nike ainsi que pour le spectacle Quidam, et le prix THEA de la catégorie « Live Show » en 1999, avec l’équipe des concepteurs de «O». De son travail dans l’univers du cirque il dit : «Au cirque, l’environnement sonore est un véhicule puissant de l’émotion, Il peut avertir d’un danger imminent, accentuer la tension ou déclencher le rire. Et il est impossible d’échapper à son influence. Mon défi est de créer, avec les bons outils, une ambiance qui traduit les intentions du metteur en scène et qui met en valeur la musique aussi bien que les prouesses des artistes. »
Jonathan Deans
(concepteur sonore) est l’un des concepteurs de son les plus sollicités dans le monde du théâtre musical. Il a signé de nombreuses participations avec le Cirque du Soleil. En 1998 il a reçu le Entertainment Design Award de la production de l’année pour sa contribution au spectacle «O».
Debra Brown
(chorégraphe) reconnue sur la scène internationale pour ses chorégraphies alliant danse et acrobaties qu’elle crée aussi bien pour le cirque que l’opéra, le cinéma, ou les video clip. En 1997, elle a reçu à la 14e remise des prix Bob Fosse de Los Angeles le prix « Innovative Choreography » pour sa contribution exceptionnelle en matière de chorégraphie et de danse, et en 2002, un prix Emmy pour sa chorégraphie d’un numéro créé par le Cirque du Soleil à l’occasion des Oscars.
Carmen Ruest
(Directrice de création) au cœur des créations du Cirque du soleil depuis ses débuts. Elle fait partie de ceux dont Guy Laliberté dit : « ils sont les gens qui ont mis l’épaule à la roue aux tout débuts et qui ont fait du rêve une réalité ».
René Dupéré
(compositeur), dont le talent a été reconnu par de nombreux prix et distinctions dont plusieurs au titre de son travail pour le Cirque du soleil ou retenu pour mettre en musique des évènements aussi importants que la rétrocession de Hong Kong à la Chine,

Saltimbanco © Richard Champagne
Saltimbanco © Richard Champagne

Luc Lafortune (éclairages), a été formé au cœur du Cirque du soleil avec lequel il a reçu pour Saltimbanco le prix Drama-Logue, décerné par les critiques du magazine californien consacré au théâtre. En 1994, il a été choisi comme concepteur de l’année par le magazine Lighting Dimensions International (LDI). En 1997, le spectacle The Atomic Lounge de Martin Professionnals, dont il a réalisé la direction artistique, a reçu le LDI du meilleur spectacle de lumière. En 1998, il a été honoré d’un Entertainment Design Award pour la direction artistique des éclairages du spectacle «O». Ce créateur travaille aussi pour les plus grands spectacles musicaux dont celui de Peter Gabriel en 2002. Conférencier recherché partout dans le monde il dit lui-même de sa passion pour l’éclairage  Un jour, en répétition, j’ai découvert la capacité de la lumière à redéfinir l’espace, à contribuer fortement à établir l’image et l’esprit d’un spectacle.
Nathalie Gagné
(conceptrice des maquillages). Pour elle le maquillage est le reflet de l’âme des personnages », il est « la baguette magique qui enlève les inhibitions ».
La créativité de chacun, dans son domaine d’excellence, s’exprime pleinement dans ce spectacle tout en sachant se conjuguer aux autres pour se mettre au service d’une œuvre forte et cohérente.

Saltimbanco: Adagio, Valeria Chyzhevska, Cory Hartung et Dimitri Shvidki © Richard Champagne
Saltimbanco: Adagio, Valeria Chyzhevska, Cory Hartung et Dimitri Shvidki © Richard Champagne

Après un préambule dans lequel la troupe n’hésite pas à faire participer le public dans la grande tradition du cirque, les 10 numéros constituent le cœur de Saltimbanco : Adagio, inspiré de l’acrosport qui évoque la naissance, la cellule familiale et la fragilité humaine dans la cité moderne. Mâts chinois les « gratte ciels » de Saltimbanco qui s’élèvent à 8 mètres du sol; cannes et contorsions; jonglerie pour rappeler les mille et unes choses avec lesquelles la vie donne à jongler; Boleadoras qui fait tourbillonner les instruments de percussions simples que sont les boleadores mêlant rythme d’Argentine et du flamenco; balançoire russe l’aire de jeu, des jeux urbains; Trapèze; main à main acrobatie en force à deux; et leur « parodie » et bungees ballet aérien d’hommes oiseaux, instant magique.

Tous, dans un foisonnement de couleurs, de musique de lumières et de prouesses et virtuosités acrobatiques, et physiques toujours renouvelées dont le Cirque du Soleil a le secret, accompagnent les personnages (et nous-mêmes), dans ce voyage onirique et baroque de l’homme dans la ville. Par leur truchement, ces personnages individuels ou en groupe prennent vie : Dormeur clown toujours ironique, entre rêve et réalité chargé de la protection de l’enfant sa tâche qui finalement l’empêche d’accéder à son espérance de sommeil dont les rêves peuplent le spectacle. L’enfant toujours prêt pour les aventures et qui fait rire les autres mais qui surtout, par sa quête d’une identité, est le fondement de toute société et pas seulement la famille. le Baron. notre guide mais qui derrière sa toute puissance qu’il affirme manque fort d’autorité et cache surtout derrière le masque, un personnage sensuel, séducteur et qui adore faire des parties de délire avec Les Baroques, ces êtres qui habitent sous les ponts et célèbrent la vie citadine faite de liberté mais aussi de désarroi sur laquelle ils jettent un regard particulièrement lucide. Les Cavaliers nos guides qui illuminent notre route et nous indique le chemin à suivre et nous assurent de leur protection. La Belle, miroir des émotions et des promesses de la vie; Le Maître de piste extraverti aussi voyant qu’il pense et veut l’être, qui ne se conçoit que comme détenteur du pouvoir suprême. Les Vers masqués, incarnation de la masse uniforme anonyme et passive que peut être la vie citadine, les moutons de panurges; Les Vers multicolores les êtres les plus primitifs à l’origine de la vie mais tous identiques et centrés sur la satisfaction des besoins fondamentaux et uniquement eux. Enfin Eddie, le plaisantin, le galopin l’enfant qui sommeille en nous toujours prêt pour une facétie pour passer de la réalité à l’imaginaire ne se pose aucun problème pourquoi y en aurait-il un d’ailleurs? Ses deux interventions interactives avec le public renoue avec la tradition du clown pour le plaisir des petits et grands qui se livrent sans remord au rire.

Saltimbanco : Eddy Martin Pons © Richard Champagne
Saltimbanco : Eddie Martin Pons © Richard Champagne

Malgré ses 20 ans, un âge plus que vénérable pour un spectacle, Saltimbanco qui a bien sûr connu au cours des ans quelques modifications, reste un moment toujours contemporain de plénitude et de merveilleux que le public a acclamé. Les numéros s’enchaînent sans que l’on ait le temps de dire ouf. Comme dans le bon vieux cirque on tremble pour les artistes mais ici on se laisse aussi porter, bercer transporter par cet imaginaire débridé, luxuriant qui nous emporte dans son univers tourbillonnant. À coup sûr, notre regard sur la ville même les jours de grisaille ne sera plus le même car nous garderons en nous ce coin de soleil, de lumière, de vie et de concorde que nous a livré Saltimbanco

 

 

 

 

 

Tapis rouge de Saltimbanco : Pierre Bruno © Richard Champagne Plusieurs personnalités du monde des Arts et du spectacle étaient venues ce mercredi soir sur le tapis rouge du Centre Bell pour saluer Saltimbanco ce spectacle qui pendant 20 ans à travers les 5 continents a été l’ambassadeur de l’audace de la créativité mais aussi de la détermination québécoise. L’ambiance était bonne enfant, plusieurs venus en famille se sont livrés avec bonhomie et gentillesse à la séance photo entourés les personnages du spectacle. Citons parmi elles : Pierre Bruno; Luc de la Rochelière et Andréa Linsay; Suzanne Clément; Jean-François Mercier; Ima; Jonas; Rémi Pierre Paquin; François Massicotte; Émilie Huysmann; Charles Hamelin et Marianne St-Gelais; Jacinthe René;Maxime Martin

 

Saltimbanco

mise en scène : Franco Dragone
scénographie Michel Crête
chorégraphie : Debra Brown
costumes Dominique Lemieux
conception sonore : François Bergeron et Jonathan Deans
compositeur,René Dupéré
éclairages,Luc Lafortune
maquillages.Nathalie Gagné
Direction de la création : Carmen Ruest

Le spectacle réunit 50 artistes de 20 nationalités différentes. Parmi eux citons plus particulièrement :
Valeria Chyzhevska, Cory Hartung et Dimitri Shvidki : Adagio
Ariunsanaa Bataa : Cannes / contorsions
Terry Vélasquez : jonglerie
Adriana Pegueroles et Luis Polez : Boleadoras
Sarah Heffner : Trapèze
Constantin Ciobotaru et Dan-Florian Tazlauanu : Main à Main
RJ Owens (Maître de piste) et Daniel Buckland (Le dormeur) : Parodie
Gérard Théorêt : Le Baron
Martin Pons : Eddie

 Une création et une production du Cirque du Soleil www.cirquedusoleil.com
Guy Laliberté Directeur Fondateur
Les citations des créateurs concepteurs proviennent du site Internet du Cirque du soleil

Un évènement présenté par EVENKO http://www.evenko.ca
Avec le soutien pour la tournée canadienne 2012: Commanditaire principal : Mouvement des Caisses Desjardins
Commanditaires officiels : Infiniti; Xeros; Rogers

 Centre Bell
1909, avenue des Canadiens-de-Montréal
Montréal, Québec
Canada H4B 5G0
T: (514) 932-2582 ou 800 663-6786
Du 19 au 30 décembre 2012
Mercredi 19 à 19 h 30
Jeudi 20 à 19 h 30
Vendredi 21 à 19 h 30
Samedi 22 à 15 h 30 et 19 h 30
Dimanche 23 à 13 h 00 et 17 h 00
Mercredi 26 à 15 h 30 et 19 h 30
Jeudi 27 à 19 h 30
Vendredi 28 à 15 h 30 et 19 h 30
Samedi 29 à 15 h 30 et 19 h 30
Dimanche 30 à 13 h 00
*Il n’y a pas de représentation les 24 et 25 décembre.

Durée : 2h20 (avec entracte)

Billetterie : en ligne sur http://www.evenko.ca ou au Centre Bell ou par téléphone au (514) 790-2525 ou 1-877-668-8269
Prix régulier : de 134 à 57 $
Forfait famille de 114.25 à 49.50 $
forfait Dans les coulisses disponible exclusivement pour les représentations des  : 22 décembre à 19h30, 28 décembre 19h30 et 29 décembre 19h30. Ce forfait offre un accès privilégié, avant et après le spectacle, aux espaces créatifs qui sont habituellement interdits au grand public, et ce pour un maximum de 20 personnes. Ce forfait comprend aussi : Une rencontre avant le spectacle avec un membre de la tournée, incluant une séance de questions;Une visite de l’arrière-scène pour découvrir la vie de tournée ;Une séance photo après le spectacle avec certains artistes ;L’accès aux meilleurs sièges ; Une lanière exclusive ainsi que le programme du spectacle; Nourriture et boissons

Crédit photos : Richard Champagne

Galerie Photo sur http://espace.canoe.ca/infoculture/album/#http://espace.canoe.ca/ajax/infoculture/album/diaporama/865109