Ça déménageait solide hier soir dans la salle intimiste La Chapelle avec le blues multicolore de Jay et sa dizaine d’invités dans le but d’amasser des fonds pour la « Fondation Petits bonheurs d’école » en faveur des enfants démunis.
Jay Sewall, dont l’âge honorable de 70 ans n’a aucune emprise sur lui joue toujours merveilleusement bien de ses harmonicas et arbore aussi fièrement ses chapeaux de marque. Ses invités n’ont pas manqué de lui signifier la reconnaissance et l’admiration qu’ils avaient pour lui et la foule en plus des applaudissements monstres, lui a chanté Bonne fête (Happy Birthday) à trois reprises. Une fête que personne n’est près d’oublier.
Avec son spectacle « Once in a life-time », l’auteur-compositeur-interprète, harmoniciste et récipiendaire du Lys Blues Hommage 2008, Jay Sewall, a fêté son anniversaire en compagnie d’invités de marque dont : David Parker, André Larue, Valérie Clio, Mike DeWay, Steve Bergeron, Charles Cauchon et Paul Hinton, Barry Nameth, Christian Morissette, Serge Boutin, Monya Mathieu, Lynda Boivin.
Il n’a rien perdu de sa façon de jouer de l’harmonica et sa performance exceptionnelle nous donne envie de bouger et de danser. Son répertoire très varié comprend au-delà de mille chansons, surtout du blues, mêlant humour, gospel, zydeco, funk, boogie-woogie et ses propres compositions dont plusieurs se retrouvent sur ses quatre albums.
Ce soir, nous avons eu droit à un bel échantillon de 3 heures 30 de spectacle où dès la première chanson que je qualifierais d’humoristique « Be Bop Béluga », il nous faisait répéter avec lui et taper des mains. Ça vous donne un aperçu pour le reste de la soirée. C’était agréable comme dans un party de Noël en famille.
Le premier invité à chanter en duo avec Jay a été Mike DeWay pour nous interpréter « I’m A Bluesman ». À noter que Mike DeWay sera en spectacle au centre d’art La Chapelle le 23 février. Vous pourrez admirer sa façon de jouer de la guitare et de chanter pour les femmes. Après deux interprétations, il a dû nous quitter puisqu’il avait un autre spectacle à donner dans la soirée.
La deuxième invitée, la très belle Monya Mathieu a su apporter une touche de féminité et de sensualité à la soirée. Elle nous a expliqué que Jay a été son professeur d’harmonica, et ne s’est pas gênée pour nous dire à quel point, elle l’avait apprécié. Elle est revenue à quelques reprises plus sexy que jamais dans sa belle robe noire.
Steve Bergeron a enchaîné avec « Evening » du blues rappelant les souvenirs du temps où il avait joué sur des jams aux voûtes de Napoléon. Jay nous a même montré son talent à la guimbarde. Puis, Charles Cauchon est apparu avec son interprétation humoristique de « Christian Dior », suivi de David Parker au saxophone pour « St-James Infirmary ».
Valérie Clio m’a jetée par terre avec son interprétation d’ « Amazing Grace ». Une voix puissante et une fille passionnée qui ressent ses chansons et nous les partage jusqu’à nous en donner des frissons. Elle a dit de Jay qu’il était la légende vivante du blues et qu’il était comme sa religion. Un très beau compliment d’une fille chaleureuse qui est très agréable aussi à regarder en spectacle parce qu’elle se donne entièrement et sait mettre son corps et sa voix en valeur. C’est en 2009 à son lancement au Petit Champlain qu’elle a découvert la générosité de Jay Sewall. D’ailleurs, ce soir, comme me le faisait remarquer mon ami Raymond, Jay laissait beaucoup de place à ses invités et il était comme un très bon chef d’orchestre qui dirigeait d’une main de maître tout ce qui se passait autour de lui.
Frédérique Roberge, 14 ans, est le plus jeune invité de Jay. Il a joué de l’harmonica comme un pro, peut-être un peu loin du micro, mais on l’entendait bien quand même. Il est revenu également pour jouer de la planche à laver avec quatre personnes du public dans un numéro de la 2e partie du spectacle où l’on peut dire que le party était bien prit.
La première partie s’est terminée sur « Hey Good Looking » avec Paul Hinton
Les musiciens
Barry Nameth……………………..batterie
Christian Morissette ……………batterie
Paul Hinton ……………………….guitare
Serge Boutin……………………….bassiste
La 2e partie a été encore plus active et chaleureuse que la première partie. Sans tout vous conter, disons que nous avons eu droit à une chanson de style celtique par Lynda Boivin « Darkness ». Monya a magnifiquement interprété « Crazy ». Valérie Clio « Rolling ». On a pu entendre « Aristocratic, Jambalaya, Tennessee Waltz ».
Le public a été invité à « jammer » sur scène avec des planches à laver. Les artistes se sont promenés partout dans la salle en jouant de la musique. Les gens ont vraiment embarqués, c’était la fête et pour la troisième fois, la foule a chanté Happy Birthday à Jay et les applaudissements et cris de bonheur ont bien finis la soirée.
Un nouvel album pour Jay Sewall
Il vient tout juste d’enregistrer son cinquième album dédié au blues et à l’harmonica, qui présente sept compositions et six airs bien connus, avec de nouveaux arrangements. Vous y trouverez une version magnifique de la composition « All Blues » de Miles Davis, « Jay’s Boogie Woogie », et le « flyer » Celtic Swing où Jay utilise 10 harmonicas différentes. Il y a aussi une version « jug band » de « When The Saints Go Marching In ».
Un album pour David Parker et ses amis
Intitulé The Dudes of Swing – Shake Your Bling, cet album qui vient tout juste de sortir, il y a à peine un mois, vous fera danser à coup sûr. The Dudes of Swing est composé de Dave Parker, Jacques Bourget, Paul Hinton, Pierre Côté, Raynald Drouin. Si vous avez aimé la soirée, vous aimerez les quatre chansons qui font partie de ce CD, c’est une belle continuité de notre excellente soirée.
Mini-biographie de Jay Sewall
Né à Boston en 1942, c’est à 15 ans, que Jay achète sa première guitare. C’est une Stella usagée. Alors, pendant deux ans, il prend des cours à « La Sallede Musique » dans le quartier Notre-Dame de Grâce.
C’est à ce moment qu’il décide de monter son premier band: The Petes and Jay Quartet. Le groupe aime interpréter la musique des plus grands de l’heure tels que : Elvis, Jerry Lee Lewis, Duane Eddy ainsi que les tubes des années 40. C’est au sein du quatuor que Jay se lance avec ses premières compositions.
En 1962, Jay entre à l’Université du Nouveau-Brunswick où il fait ses études et obtient son brevet comme enseignant en éducation physique. Il enseigne au secondaire puis dans une école spécialisée pour jeunes délinquants. Il ne délaisse pas pour autant sa passion pour la musique et se retrouve dans les années 60 à jouer la musique de ses idoles : Bob Dylan, Woodie Gutherie ainsi que Sonny Terry et Brownie McGee. Encore une fois, il ne manque jamais l’occasion de faire connaître ses propres compositions. Jay joue alors dans les cafés et les bars.
En 1967, il remporte le premier prix dans un concours pour nouveaux talents de la chanson organisé par l’Université de St-John au Nouveau Brunswick. C’est à la même époque qu’il commence à jouer de l’harmonica, l’instrument qui deviendra sa vraie passion.
Centre d’art La Chapelle
620, avenue Plante, Québec (Québec) G1M 3R5
Tél. : 418 686-5032
Crédit photos : Peter Marcoux
