Furieux et désespérés au Théâtre d’Aujourd’hui Du 19 février au 16 mars 2013

Olivier Kemeid
Olivier Kemeid

Texte et mise en scène : Olivier Kemeid

Avec Émilie BibeauMarie-Thérèse FortinMaxim GaudetteDenis GravereauxJohanne HaberlinPascale Montpetit et Mani Soleymanlou

Assistance à la mise en scène et régie Stéphanie Capistran-Lalonde / Conception visuelle Romain Fabre / Éclairages Étienne Boucher / Musique originale Philippe Brault / Mouvement Caroline Laurin-Beaucage / Accessoires Loïc Lacroix Hoy / Maquillages et coiffures Angelo Barsetti / Assistance aux costumes Chantal Bachand

Olivier Kemeid, fort du succès de L’Énéïde et de Moi, dans les ruines rouges du siècle (Lauréat des Prix de la critique de l’AQCT dans la catégorie Production – Montréal saison 2011-2012) revient cette année nous présenter Furieux et désespérés. Inspirés par les bouleversements politiques au Moyen-Orient, son héritage familial et son propre voyage, l’auteur nous parle de résistance avec la fougue qu’on lui connaît.

FURIEUX ET DÉSESPÉRÉS SYNOPSIS

Mathieu, un jeune Québécois, se rend au pays de ses ancêtres pour la première fois de sa vie. Empli d’enthousiasme et de curiosité, il affronte les obstacles nombreux qui jonchent sa route afin de rejoindre le lieu de naissance de son père, au coeur d’une grande ville qui fut le centre du monde mais dont les splendeurs du passé ressemblent davantage, de nos jours, à des vestiges… Reçu comme un prince par Béatrice, la cousine de son père, émue aux larmes d’assister à ce retour au pays natal, Mathieu s’apprête à prendre en photo l’appartement familial, la cousine charmante, le soleil couchant et le chant des muezzin. Puis soudain, on frappe à la porte. Nora, la fille de Béatrice, et Eryan, un homme d’une autre religion, font irruption dans l’appartement, et la carte postale vole en éclats. Participant tous deux au mouvement de révolte qui est en train d’embraser tout le pays, unis dans leur désir de faire changer les choses, liés par un amour impossible, ils feront plonger Mathieu tête première dans une saison en enfer, qu’on a appelé ailleurs « le printemps ». Communiqué pour diffusion immédiate Montréal, le 18 janvier 2013

CEUX QUI RESTENT… MOT DE L’AUTEUR

En 2008, je suis allé en Égypte pour la première fois de ma vie. J’ai pu rencontrer les très rares membres de ma famille qui ne se sont pas exilés lors de la Révolution de 1952.

Chrétiens francophones du Moyen-Orient depuis des générations, les Kemeid qui sont restés ont vécu la transition d’un ancien monde aristocratique, dominé par les forces impériales européennes, à un nouvel ordre nationaliste, autonomiste, détaché de l’Europe.

Je suis allé chez Béatrice Badr, née Kemeid. Béatrice habite l’appartement où mon père est né. Un appartement que mon père a quitté avec sa famille quand il avait six ans, et qu’il n’a jamais revu. Pas plus qu’il n’a revu sa ville, son pays, sa famille qui est restée. On ne revient jamais au pays de son enfance.

Béatrice m’a parlé des difficultés de la vie quotidienne au Caire, des nombreuses fois où la guerre civile a failli éclater à nouveau, de la peur de revivre les événements tragiques du Grand incendie de 1952. Elle m’a dit qu’elle a pensé maintes et maintes fois tout abandonner pour nous rejoindre au Québec. Puis elle m’a pointé le soleil orangé qui tranquillement plongeait dans le Nil, où alors était-ce la terre baignée par la lumière crépusculaire, je ne sais plus, et a murmuré : « Mais je ne pouvais pas quitter ça. »

Trois ans plus tard, cette terre s’est embrasée à nouveau, à la suite d’un élan de fureur et de désespoir sans précédent. J’ai souvent parlé, dans mes pièces, de ceux qui partent. Furieux et désespérés parlera de ceux qui restent.  Olivier Kemeid

BILLETTERIE : 514 282-3900

www.theatredaujourdhui.qc.ca/furieux

photo: Neil Mota et Deux Huit Huit